Les coloristes se bousculent au portillon du 14ème arrondissement en ce début du mois d’octobre 2022. En parallèle de l’exposition des dessins au pastel de Jean-Pierre Torlois au Paradol. Café culturel (cliquez ici), la Galerie du Montparnasse du 55 rue du Montparnasse accueille du 2 au 12 octobre dans ses très vastes 150 m2 les oeuvres de mademoiselle Ambre Castilla qui est une grande habituée du lieu de même que du Marché de la Création du boulevard Edgar Quinet. Deuxième rencontre ce samedi 1er octobre alors qu’étaient accrochés les derniers tableaux de cette nouvelle exposition de dix jours.
Une aspiration artistique très précoce
Ambre Castilla est une Parisienne d’origine sud-américaine (péruvienne très précisément) dont l’imaginaire a été nourri par de nombreux voyages à travers le monde. Elle rêve d’être artiste-peintre depuis sa prime enfance pendant laquelle elle est très couvée par son parrain Pierre Benoist qui est conseiller général d’Île-de-France et qui l’emmène visiter tous les musées parisiens dès l’âge de cinq ans. Son père linotypiste ne la dissuade pas de renoncer à sa vocation et l’inscrit après ses études secondaires à l’Ecole du Louvre. Elle n’en perd pas pour autant le contact avec la réalité de la vie quotidienne puisqu’elle exerce de nombreux métiers en parallèle de sa passion pour l’art pictural (secrétaire sténodactylo, employée bancaire, secrétaire dans un gros cabinet d’architecture) avant d’ouvrir un magasin de vêtements vintage à Montparnasse puis Poudre de Lune, une boutique de création de mode à Saint-Germain-des-Prés qui sera maintes fois repérée par la presse. “J’avais parmi ma clientèle surtout des femmes aisées qui appréciaient les oeuvres réalisées à la main par mes créateurs, dont par exemple Carlos Sotto Mayor rendue célèbre par son idylle avec Jean-Paul Belmondo”, se rappelle Ambre. C’est après ces différentes expériences professionnelles, au début des années 2000, que la peintre va prendre son envol. Elle commence par peindre des châteaux cathares qu’elle vend avec succès dans le Pays cathare et aussi auprès de collectionneurs parisiens avant d’enchainer les expositions à Paris et à l’étranger dont une exposition personnelle de trente tableaux intitulée L’Inde et la France en 2007 dans le vingtième arrondissement. Elle illustre également plusieurs livres d’inspiration ésotérique qui rentrent en résonnance avec sa peinture. Résidente de très longue date du 14ème arrondissement de Paris, elle ne manque pas non plus de fréquenter assidûment le Marché de la Création (anciennement, marché des artistes de Montparnasse) qui a lieu chaque dimanche matin boulevard Edgar Quinet.
Une coloriste reconnue
A la fin des années 2000, Ambre Castilla reprend durant un an des cours d’art contemporain pour perfectionner sa technique. Elle est aujourd’hui une coloriste reconnue par certains des galeristes les plus expérimentés, comme par exemple la directrice de la Galerie EverArts. “Mon talent particulier pour mélanger les peintures est complétement inné”, nous précise la peintre qui revendique également une certaine énergie vitale qui la fait toujours aller de l’avant dans son entreprise créatrice sur les traces d’Emil Nolde (1867-1956), le célèbre peintre expressionniste allemand dont l’oeuvre est également le résultat d’un mariage inhabituel de couleurs. Ambre Castilla me fait visiter la galerie et stationner devant chacune de ses oeuvres actuellement exposées qui peuvent aussi bien représenter un port breton que des femmes au marché ou encore des canettes de boisson et même des plastiques entreposés dans la mer. Farandole, Nouveau Monde, Souffrance sont les noms d’autres oeuvres dont elle est particulièrement fière. “Chaque tableau apporte son énergie propre pour créer une entité qui tend à s’intégrer à l’univers cosmique”, proclame le document de présentation que me tend la peintre. […] Par la beauté des couleurs et la capture de la lumière, elle fait partager d’un seul coup d’oeil une émotion.” Personnellement, je flashe tout particulièrement sur les couleurs fluo de ce qui semble être une langouste ou un homard taillé en pièces. Mais la coloriste au style impressionniste sait également s’exprimer en noir et blanc dans cet autre tableau représentant l’intérieur d’un café parisien. Ambre Castilla a de nombreuses cordes à son arc et les couleurs de sa palette n’ont pas fini d’exprimer son insatiable envie de vivre, de créer et d’illustrer. Elle fête cette année ses vingt ans de peinture : le plus bel âge, non ?
Ambre Castilla, peintre de Montparnasse, du 2 au 12 octobre à la Galerie du Montparnasse, 55 rue de Montparnasse, 75014 Paris (tous les jours de 14 heures à 20 heures). Tél. : 07.75.11.81.07.