Alison Fleck, passion savon

Baba porte très bien son nom car c’est exactement l’état dans lequel on reste après avoir rencontré Alison Fleck qui tient sa boutique de “savonnier-patissier” place Marthe Simard à la porte de Vanves. Comme elle nous a senti un peu vaciller, Alison n’a pas hésité à donner le coup de grâce en nous offrant un savon. Car la dame est bien trop classe pour seulement en “passer un” à ceux qui ne pensent qu’à se faire mousser avec leurs articles de blog…

L’exigence et le dépassement de soi comme moteurs

“Oh, j’voudrais tant / J’voudrais tant coincer la bulle dans ta bulle”. En écoutant un peu plus d’une demi-heure la douce voix d’Alison Fleck, nous avons moins pensé à un baba au rhum qu’à un week-end à Rome. Alison coche toutes les cases pour devenir citoyenne d’honneur de notre arrondissement. Cette native du 14ème est en effet autant une artiste qu’une artisane et autant une entrepreneure qu’une associative – en plus d’être soucieuse d’écologie, de produire français, de transparence et de partage. Elle a ouvert Baba, sa boutique de “savonnier-pâtissier”, il y a aujourd’hui trois ans sur la place Marthe Simard à la Porte de Vanves. Pour rien au monde elle ne voudrait quitter ce quartier prioritaire de la politique de la ville où elle produit des savons “haute couture” inspirés des techniques de la pâtisserie. Dans une vie antérieure, Alison fut en effet pâtissière haut de gamme dans des groupes de luxe et des palaces. Son CAP de pâtisserie en poche, elle est formée dans la vénérable et stimulante école de la Maison Lenôtre avant d’avoir le privilège de travailler au contact de Christophe Michalak vainqueur en 2005 de la Coupe du Monde de Pâtisserie qui l’initie aux charmes et aux exigences de la cuisine ouverte mettant en scène les pâtissiers au vu des passants derrière les vitrines de la cuisine. “C’est une façon de s’élever et de constamment se dépasser, témoigne Alison. Pouvoir se mettre en position de ne jamais se relâcher est une vraie force car le relâchement est malheureusement notre pente naturelle. Mon objectif personnel a toujours été de constamment m’améliorer – dans ma discipline aussi bien que dans les autres domaines de ma vie.” Pour autant, l’exigeante pratique de la pâtisserie haut niveau ne manque pas à Alison depuis qu’elle a troqué une passion pour une autre en devenant savonnière. “Je retrouve dans le savon tout ce que j’aimais dans la pâtisserie : transformer des belles matières premières, jouer sur les textures et les odeurs – et surtout faire plaisir aux autres car c’est bien sûr cela l’objectif ultime d’un artisan dans la mesure où nous ne transformons ni ne produisons pour nous-mêmes”. 

Le Savon “Opale” que nous a généreusement offert Alison

Une savonnière reconnue et soucieuse de partager son savoir

De la technique de confection des savons nous ne savons bien sûr rien. Alison se lance dans une très savante explication sur la saponification à froid, une technique qui permet de ne pas chauffer le savon pour respecter les matières premières et préserver leurs propriétés. En restant naturellement glycériné et surgras, le savon libère lors du lavage les bienfaits des éléments incorporés et hydrate mieux la peau qu’un savon industriel. Nous sommes très vite largués pour ne pas dire complètement noyés par les détails de l’explication technique et de la description des spécificités des produits vendus, de la même façon que lorsque nous nous rendons chez nos cavistes préférés pour acheter une bonne bouteille de vin. “Tous ceux dont je vous ai parlé sont des bons produits, nous rassure Alison en guise de conclusion. A partir du moment où le savon respecte votre peau et qu’il lave, ce n’est au final qu’une question d’émotion et de goût.” Nous n’en invitons pas moins tous les Quatorziens à venir lui rendre visite à la porte de Vanves pour compléter les informations qu’ils pourront utilement glaner sur le site internet de la boutique (cliquez ici). Alison organise par ailleurs le weekend dans son local de 70 m² des ateliers sur site pour faire découvrir les secrets de la fabrication artisanale de savon. Un cours en ligne est également disponible, qui connait un très grand succès auprès de ses 10.000 élèves en proposant plus d’une heure trente de vidéo avec des tutoriels complets sur différentes techniques de décors (cliquez ici). Enfin, Alison est l’autrice de deux livres édités à plus de 10.000 exemplaires sur les savons naturels et les cosmétiques naturels (cliquez ici). Forte de ses plus de 200.000 savons vendus et de ses 40 revendeurs en France et à l’étranger, notre savonnière jouit aujourd’hui d’une renommée nationale et même internationale. “Aujourd’hui, je vends tout ce que fabrique et je n’ai pas beaucoup de stock”, nous déclare-t-elle.

Savons décoratifs Halloween pour amateurs de Catacombes (photo Sidonie Deschamps)

Circuits courts et engagement collectif

Ce n’est pourtant pas faute de continuer à brider son succès en se refusant par souci écologique à recourir massivement au fret notamment aérien. Alison entend bien plus continuer à favoriser les circuits courts auprès des consommateurs locaux comme par exemple l’Hôtel Mercure Paris Montparnasse sur le boulevard Raspail ou bien encore l’Hôtel BOB de la rue Pernety qui projette de lui passer commande de savons dans le cadre d’un renouvellement de gamme pour son spa. Elle aime et favorise le contact direct avec ses clients qui peuvent aussi bien être des musées (elle s’apprête cet après-midi à livrer la boutique des musée des Catacombes de Paris) que des touristes, des élèves ou des professionnels de l’hôtellerie passant par Paris (comme Léna qui vient ce matin de Bourgogne pour faire provision de savons pour sa grande chambre d’hôtes de luxe). Alison, qui se sent plus productrice que commerçante dans l’âme, entend être le moins possible contrainte par les problématiques de transport. “Plus c’est local en soi, plus je suis heureuse, insiste-elle en se comparant volontiers à une agricultrice soucieuse d’écouler sa production dans le cadre de circuits courts. “Si nous nous organisons tous comme ça par arrondissement et même si ce ne sont sans doute que de petits battements d’ailes de colibris, nous pouvons quand même faire de petites choses pour la planète”, ajoute-elle. Pour preuve de son engagement local, Alison a récemment pris part à un petit marché au jardin des Thermopyles et participera le 21 septembre prochain à l’inauguration de la place de Catalogne avec d’autres acteurs de l’arrondissement dont les AMAP du 14ème. Autant d’occasions de se faire connaître localement pour celle qui est également engagée au sein du collectif d’artisanes et commerçantes Les Fabriques Paris 14 qui se propose en lien avec de la Mairie du 14ème de mettre en lumière les savoir-faire artisanaux et certains produits fabriqués dans le Grand Paris. La Mairie d’arrondissement n’a d’ailleurs pas manqué d’identifier la savonnerie Baba dans sa récente carte éditée en collaboration avec Le Routard qui met en relief les pépites et les endroits remarquables du 14ème. Alison a pu également compter sur le soutien de Madame la Maire Carine Petit pour organiser à la Porte de Vanves devant la boutique Baba un petit marché de producteurs locaux ayant vocation à animer la place Marthe Simard devenue depuis quelque temps un peu plus vivante le samedi matin.

La saponification à froid (photo Clément Duquennes)

Des produits 100% français

Cerise sur le gâteau de savon pâtissier, les matières premières utilisées pour la confection des savons Baba sont issues de l’agriculture biologique, sans huile de palme ni plastique, et également complètement françaises. “Nous faisons absolument tout en interne, nous explique Alison. De la transformation des produits à la fabrication des savons qui a lieu au sous-sol de la boutique comme de l’emballage qui est biodégradable ou réutilisable à la vente. Nos produits sont donc absolument tous 100% français jusque dans le papier ou les étiquettes utilisés. Quand j’utilise des plantes qui poussent en France, je les achète toutes françaises que ce soient les lavandes, le calendula ou l’ortie, même s’il m’arrive bien sûr d’utiliser des produits exotiques importés comme l’huile de coco ou le beurre de karité que j’utilise pour rendre le savon bien dur. Les personnes nécessaires à l’analyse des produits sont de même basées en France et les séchoirs indispensables à la fabrication à froid également localisés dans le sous-sol de la boutique.” Bien évidemment, le coût du produit fini s’en ressent, mais l’entreprise qui emploie aujourd’hui trois personnes a trouvé sa clientèle comme en atteste les résultats des ventes en France et à l’étranger. Succès sans aucun doute mérité pour un produit de niche (mais pourtant pas de riche) réalisé par une passionnée qui pousse le perfectionnisme jusqu’à le tailler à la main comme un bijou ou un objet d’art. Alors, pour savonner la planche de vos rivaux ou de vos collègues de travail, utiliser plutôt un savon industriel ! Le matin sous la douche, un savon baba, c’est nettement plus cool…

Cliquez ici pour accéder au site internet de baba savonnier pâtissier.

Atelier de team building à Paris : pour une cohésion d’équipe exceptionnelle

Drawing House, un endroit à découvrir d’art d’art

Chambre des étages 1 à 3 – Crypta par Mathieu Dufois (photo Gaelle Le Boulicaut)

Imaginez, imaginez juste une seconde que vous n’ayez plus qu’une semaine à vivre dans le 14ème arrondissement de Paris. Où iriez vous, avec votre bien-aimé(e), pour faire honneur à sa tradition artistique centenaire ? A la Drawing House bien sûr ! Viste guidée de ce boutique hôtel 4 étoiles avec Steven Vandeporta, directeur de la communication et des projets artistiques et Ysée Rocheteau Szkudlarek, chargée de la communication et des partenariats.

Le projet Drawing

Autant le dire tout de suite, nous ne sommes pas, à Pernety 14, très familiers des hôtels 4 étoiles… C’est pourquoi nous avons attendu bien sagement à l’accueil de l’hôtel situé au 21 rue Vercingétorix que Steven et Ysée nous rejoignent pour notre rendez-vous de 16 heures. Steven a eu tôt fait de nous mettre à l’aise en se lançant dans une présentation générale du projet de la Drawing Society. La Drawing House en est le deuxième établissement hôtelier qui a ouvert ses portes en 2022, cinq ans après le Drawing Hôtel situé au 17 rue de Richelieu dans le premier arrondissement de Paris. A l’origine du projet se trouvent deux Quatorziennes, Christine Phal et Carine Tissot, mère et fille et toutes deux collectionneuses passionnées de dessin contemporain. Après une vie de galeriste, Christine Phal ouvre en 2017 au 17 rue de Richelieu le Drawing Lab, un lieu de création artistique dans lequel sont organisées trois expositions par an et au dessus duquel il est prévu d’aménager une structure hôtelière. Carine Tissot propose alors la création d’un premier boutique hôtel artistique, le Drawing Hôtel, qui inaugure au centre de Paris la Drawing Hotels Collection en mettant à l’honneur cinq artistes dans chacun des cinq étages dont il est pourvu. Après ce premier succès, un second hôtel d’une capacité trois fois plus grande de 143 chambres réparties sur neuf étages va s’ouvrir en juin 2022 au 21 rue Vercingétorix dans le 14ème arrondissement de Paris. C’est fondamentalement la passion du dessin contemporain qui se trouve à l’origine de ces réalisations entrepreneuriales. Car au-delà d’un projet hôtelier, la Drawing Society porte un projet artistique né il y a dix huit ans de la Drawing Now Art Fair, un salon du dessin destiné aux galeries promouvant les artistes dessinateurs et qui se tient chaque année sur le carreau du Temple (au 4 rue Eugène Spuller dans le troisième arrondissement). “Nous accueillons chaque année à l’occasion de cette foire, qui est l’évènement phare à l’origine de notre notoriété, entre 70 et 75 galeries internationales qui elles-mêmes présentent quelques 300 artistes dessinateurs, soit environ 2.000 dessins”, nous précise le directeur artistique.

Un hall d’entrée tout en couleurs à l’honneur de Joséphine Baker (photo Gaelle Le Boulicaut)

Un nouvel espace entièrement dédié au dessin contemporain

L’esprit Drawing hante l’hôtel du 21 rue Vercingétorix que Steven et Ysée nous font maintenant visiter. Comme pour trancher avec la façade grise et un peu austère de l’immeuble, la Drawing House affirme dès l’entrée son identité de boutique hôtel artistique en accueillant ses visiteurs avec une oeuvre monumentale et tout en couleurs de six mètres de haut signée Alexandre & Florentine Lamarche-Ovize qui est un hommage en forme de portrait robot à Joséphine Baker, icône des années folles de Montparnasse. Nous passons devant la réception éclairée par des lampes ornées de céramiques en forme de feuilles de bananier qui ont été imaginées par le même couple d’artistes pour rendre le lieu plus accueillant et chaleureux. Puis nous descendons jeter un oeil au Drawing Hall qui a été pensé comme un lieu de rencontres et d’échanges accueillant des expositions temporaires sous la forme de collaborations, et à côté duquel se trouve un espace bien-être et piscine investi par l’artiste Marion Charlet. En réalité, comme nous allons pouvoir le constater dans la suite de notre visite, le dessin contemporain s’invite dans tous les espaces et recoins de la Drawing House – de la moquette aux papiers peints et des couloirs aux chambres. Les neuf étages de l’hôtel auxquels nous accédons maintenant appartiennent à trois univers artistiques très différents dont le dossier de presse du boutique hôtel (cliquez ici) rend très bien compte en détails. L’on passe du très sombre de Crypta inspirée des expéditions nocturnes de Mathieu Dufois dans la forêt de Lascaux (étages 1 à 3), à l’onirique de la balade des vents de Karine Rougier (étages 4 à 6), pour atteindre à l’aérien d’Elisée, une géographie (Colombie) conçue par Alexandre & Florentine Lamarche-Ovize (étages 7 à 9). Carine Tissot, la directrice de la Drawing Society, a donné carte blanche à ces artistes dessinateurs pour la réalisation d’une oeuvre originale qui s’installe aussi bien sur la tête de lit des chambres que dans les couloirs de l’hôtel.

Couloir des étages 7 à 9 – Elisée, une géographie par A. & F. Lamarche-Ovize (photo Gaelle Le Boulicaut)

“Dessine-moi un hôtel !”

Redescendons un instant sur terre. Pour se familiariser avec la Drawing House avant peut-être d’y réserver une chambre de rêve, plusieurs solutions s’offrent aux Quatorziens : voir, écouter, boire et manger. Le Drawing Hall, qui est l’espace d’exposition de l’hôtel, est ouvert à tous tous les jours au niveau -1 et très facilement accessible immédiatement en face de la réception. Toujours au niveau -1, jouxtant la salle de sport (réservée, de même que la piscine, aux clients de l’hôtel), le nouvel espace de jeux This is blind test qui est ouvert à tous comblera les amateurs de musique. Il leur suffira de réserver un créneau seul, en famille, entre amis ou entre collègues pour accéder à trois salles différentes qui permettent de s’exercer à la pratique du blind test. Vous pourrez sans doute fêter vos exploits réalisés à ce “sport musical en plein boom” en buvant un verre au bar de l’hôtel qui donne sur une véranda. Le restaurant de la Drawing House offre quant à lui un bon compromis entre nourritures terrestres et spirituelles : sous l’oeuvre suspendue de l’artiste colombien Daniel Otero Torres mêlant dessin, sculpture, céramique et peinture et qui représente une volière d’animaux en voie de disparition, il propose du lundi au vendredi une formule déjeuner à 19 € (entrée/plat ou plat/dessert) ou 23 € (entrée/plat/dessert) si vous optez pour le menu de la semaine – et aussi, et peut-être surtout, les samedis et dimanches, une très bonne et généreuse formule brunch (buffet à volonté) qui ne court pas les rues du 14ème arrondissement de Paris. Ajoutons que des réunions d’entreprises peuvent également être organisées dans des salles spécialement dédiées : huit “ateliers de création” investis par la dessinatrice Lucie Picandet dont l’univers artistique onirique et spatial ne manque pas d’évoquer Le Petit Prince d’Antoine Saint-Exupéry. D’autres évènements sur mesure (mariage, communion, etc.) peuvent également être organisés pour la clientèle locale. La Drawing House, un magnifique dessein !

Cliquez ici pour accéder au site internet de la Drawing House.

Daniel Otero Torres met en appétit les amateurs de brunch dans le lounge de la Drawing House (photo Drawing House)

Trois questions à Maud Gatel, députée sortante de Paris

Nos temps teintés d’antiparlementarisme nous ont presque fait oublier à quel point le métier d’élu de la nation pouvait être passionnant et utile. Maud Gatel, en campagne éclair pour sa réélection à la fonction de députée dans la 11ème circonscription de Paris, a bien voulu répondre aux trois questions que nous nous posions avant d’aller accomplir notre devoir de citoyen les dimanches 30 juin et 7 juillet 2024 prochains.

Pourquoi est-il si important de voter pour un représentant du “bloc central” à l’occasion des élections législatives à venir ?

Parce que ni le Nouveau Front Populaire ni le Rassemblement National ne représentent des alternatives crédibles et responsables pour permettre à notre pays de faire face aux nombreux défis qu’il va devoir affronter au premier rang desquels se trouvent la guerre en Ukraine, la lutte contre l’inflation, la crise climatique et la préservation de notre modèle social. Le nouvel élan que nous devons aujourd’hui retrouver ne peut en aucun cas venir des extrêmes dont le seul programme se résume à accentuer les divisions de la société et à dépenser des milliards que nous n’avons pas. La dissolution décidée par le Président de la République a eu au moins ce mérite de dévoiler les cartes des uns et des autres. Personnellement, je suis scandalisée par l’alliance des républicains de gauche pour lesquels j’ai le plus grand respect avec les élus de La France Insoumise sous la coupe desquels ils ont accepté de se placer dès 2022 au sein de la NUPES et aujourd’hui donc dans le cadre du Nouveau Front Populaire. Ce nouveau cartel électoral, qui constitue à mes yeux une véritable faute morale, ne mène qu’à une escalade de promesses démagogiques inefficaces et même contre-productives sur le coût faramineux desquelles les différents partis de gauche s’écharpent aujourd’hui en plus d’être en profond désaccord sur les domaines aussi fondamentaux que la transition écologique et la place du nucléaire ou bien, autre exemple, la défense européenne. Le Rassemblement National dans lequel les authentiques héritiers du gaullisme ne peuvent bien sûr pas se fondre représente une autre impasse et l’on constate aujourd’hui à quel point la perspective d’exercer le pouvoir le fait complétement reculer sur certaines promesses qui ont pu constituer son fonds de commerce électoral dont celle phare du retour à la retraite à 60 ans. Il nous faut aujourd’hui refonder avec les élus français responsables une nouvelle majorité parlementaire, républicaine et pluraliste à l’image de la France, ce qui implique de complètement reconsidérer notre façon de travailler avec celles et ceux à qui nous tendons la main pour construire ensemble et de redéfinir la relation qui lie le parlement et le gouvernement. J’ai pu constater à l’Assemblée nationale que les membres des différents partis pouvaient très bien, sur des sujets d’intérêt général comme, par exemple, celui du financement de la dépendance, arriver à des accords en commission parlementaire avant d’être malheureusement rattrapés au moment du vote par de destructrices et stériles logiques partisanes qu’il nous faut aujourd’hui dépasser comme cela a pu être le cas après-guerre dans le cadre du Conseil national de la Résistance.

Quel bilan tirez-vous de votre mandat de députée ? De quelles réalisations personnelles ou collectives êtes-vous la plus fière et heureuse ?

Je me suis d’abord très engagée dans la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale dont je suis la secrétaire depuis 2022 – tout particulièrement sur l’Ukraine. Je me suis rendue plusieurs fois à Kiev pour évaluer le soutien de la France à ce pays en guerre sur le plan humanitaire, économique et militaire et pour rencontrer mes homologues du parlement ukrainien dans le but d’examiner comment nous pouvions mieux les aider pour faire face à l’agression qu’ils et leurs compatriotes subissent. Je suis également vice-présidente du groupe d’amitié France-Ukraine et j’ai beaucoup accompagné les réfugiés ukrainiens à Paris pour régler leurs problèmes de logement, d’emploi, de garde et de scolarisation des enfants. Je les suis depuis maintenant deux ans tout le long de leur intégration parfaitement réussie et qui a été saluée par Madame Zelenska, première dame d’Ukraine. Certes nous le leur devons. J’ai également travaillé à renforcer la diplomatie parlementaire en portant plusieurs résolutions concernant notamment la reconnaissance de l’Holodomor (famine créée en Ukraine dans les années 30 par les autorités soviétiques) de même que celle du groupe Wagner comme groupe terroriste, et la résolution poussant à l’utilisation des intérêts des actifs russes gelés en Europe pour la reconstruction de l’Ukraine.

Sur un plan plus national et parisien, je me suis beaucoup démenée sur la question des plateformes de quick commerce (activités commerciales de distribution fondée sur la promesse d’une livraison effectuée dans un délai très court) en pointant à la fois la distorsion de concurrence avec nos commerces traditionnels, les dommages urbanistiques et environnementaux occasionnés par ces activités et également leurs impacts sociaux très négatifs puisqu’elles emploient beaucoup de livreurs sans-papiers et littéralement esclavagisés. Si les dark-stores (micro-entrepôts logistiques de distribution) ont aujourd’hui disparu de Paris, certaines plateformes de distribution continuent de prendre à la gorge les restaurateurs qui travaillent avec elles en ne respectant qu’a minima les normes sociales et environnementales applicables. Je mène ce travail et ce combat conjointement avec le parlement européen qui a commencé à élaborer une directive européenne concernant ces plateformes de distribution. J’ai pu, à titre personnel, présenté un rapport parlementaire sur le sujet qui a été voté à l’unanimité en préparation d’une proposition de loi qui n’a malheureusement pas pu être inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée des députés.

En quoi a pu consister votre action pour le 14eme arrondissement de Paris ?

Dans le cadre de mon travail sur les plateformes de distribution, j’ai pu, à leur plus grande satisfaction, débarrasser les Quatorziens de tous les dark stores de la rue Dumoncel, de la place de Catalogne et du boulevard Brune, qui avaient pu être installés sur la base d’une faille juridique du très ancien PLU de la Ville de Paris. Pour ce faire, j’ai travaillé avec Elisabeth Borne et Olivia Grégoire à la prise d’un décret visant à confirmer que ces fameux dark stores étaient des entrepôts logistiques et non des commerces dont ils n’avaient pas à prendre la place. C’est ce décret qui a entrainé leur fermeture, ce dont je me réjouis. J’ai aussi apporté ma contribution sur d’autres sujets locaux avec ma double-casquette de députée et de conseillère de Paris, notamment sur les plans de circulation de la Porte d’Orléans, de l’avenue Jean Moulin et les grands projets d’aménagement concernant Reille, La Rochefoucauld ou bien Saint-Vincent-de-Paul (qui était le grand combat d’Eric Azière). Autant de sujets sur lesquels j’essaie de faire avancer les choses dans le bon sens en m’appliquant à entretenir les meilleures relations de travail avec les élus de la municipalité parisienne dont je reste bien sûr une opposante mais une opposante toujours très résolument constructive.

Cliquez ici pour le lien vers le site de Maud Gatel, députée de Paris.

Avec Nicolas Mansier (suppléant)

Les Very Good PING (Pernety Inventive News Gags) de BADUS

2ème édition Very Bad Ping – Premier Set

Vingt-cinq ans après la publication des premières planches de la série Vert & Revers, le Pernetien Baptiste Dussart alias BADUS réinvente le tennis de table en bandes dessinées en sortant Very Bad Ping – Premier Set. Nul doute que l’album, qui vient juste d’être réédité, ne fera pas seulement rire les accros d’un sport qui reste assez peu médiatisé malgré les exploits des pongistes français tout récemment sacrés vice-champions du monde par équipe. Nous avons rencontré BADUS au bar-restaurant Le Laurier comme prélude à une fort sympathique plongée dans le très chaleureux univers du ping amateur.

Le long accouchement du projet de deux passionnés de ping

C’est avec une humilité toute bretonne que le brestois BADUS, aujourd’hui quarantenaire, nous conte l’histoire de Very Bad Ping des origines à aujourd’hui. Début 1998 à Brest, deux camarades de club, LAST (déjà au dessin) et LANO (au scénario), créent la série Vert et Revers dont une dizaine de planches sont publiées dans le Journal de Mickey ainsi que dans France Tennis de Table, le magazine de la Fédé, et dans Le Violon Dingue, une revue de bandes dessinées brestoise. Après dix-huit ans (!) de mise en sommeil, le projet d’album renait en avril 2016 à l’occasion des Championnats de France de tennis de table à Brest qui  permettent à BADUS de rencontrer LAST et de lui proposer une dizaine de nouveaux scénarios. “Même si l’ambiance générale et la plupart des personnages d’origine sont réutilisés, les décors, matériels, situations et autres dialogues ont été réactualisés et retravaillés”, nous précise BADUS dont les ancien et nouveaux  personnages forment “la fumeuse équipe de départementale 4 du club de Villemoizy Tennis de Table“. Tous les dessins des presque 50 planches, qui constituent autant de gags revisités ou imaginés par BADUS, sont réalisés par LAST qui participe également au storyboard de ces différentes planches mettant en scène les joyeux Gaston Lagaffe du ping-pong : Jean-Marque Sinque, le bourrin ultra-motivé ; Roland Titaupe, l’intello stratège relou ; Yann Zaka, le flemmard à haut potentiel ; Jérémie Hacotet, le nullos mais gentil ; Bertrand Wog, le vendeur bricolo-geek ; la pimpante Marcelle Leite, copine de Jean-Marc ; et enfin Raoul Plomb, le copain de personne.

BADUS (Baptiste Dussart) avec LAST (Stéphane Larreur)

Plongée dans l’univers des passionnés de ping

Nous n’imaginions pas qu’il pouvait se passer autant de choses autour d’une table de ping-pong. Nous pensions naïvement que le tennis de table, c’était avant tout remettre la balle sur la table (“Les bases”, page 10). Pas du tout ! Le ping, même amateur, c’est beaucoup de technique (“Effet rétro”, page 4 ; “Dans ma bulle”, page 5), du bon matériel aimablement fourni – contre espèces sonnantes et trébuchantes, bien sûr – par Betrand Wog, le vendeur attitré (“Du lourd”, page 15 ; “Shop-Ping”, page 27), mais aussi beaucoup de mental ( “Dans ma bulle”, page 5 ; “Exutoire”, page 34). Et puis, nous découvrons également que, comme au rugby, aucun tournoi de ping ne peut se concevoir sans une digne troisième mi-temps autour du PPVR (Pain-Pâté-Vin rouge) qui est le casse-croûte institutionnel d’après-match (“PPVR”, page 16 ; “Bon appétit”, page 23). Mais le ping ça reste avant tout une passion (“Romantique”, page 3 ; “Fifty-Fifty”, page 21) qui vous dévore au point parfois de vous faire faire des cauchemars (“Shoot’n Pong Ultimate Fight”, page 24) ou bien d’y consacrer toutes vos vacances (“Carpe Diem”, page 45 ; “Plagiste”, page 46). Pourtant, ce sport continue de souffrir d’un déficit d’image (“Son et image”, page 22) et les valeureux pongistes peinent toujours à faire rêver en faisant valoir leurs qualités et leurs exploits sportifs (“Midinette”, page 29). Gageons que BADUS et LAST sauront, tout autant que l’équipe de France par équipe aujourd’hui vice-championne du monde, retourner la tendance avec ce très sympathique album de bandes dessinées qui est leur bébé du début à la fin puisqu’ils en sont les éditeurs autant que les auteurs. Préfacé par Gilles Erb, Président de la Fédération Française de Tennis de Table et par les frères Alexis et Félix Lebrun, respectivement Champion et Vice-Champion de France 2023, il est une plongée humoristique dans l’univers très attachant des pongistes amateurs où les jurons volent autant que les raquettes.

Very Bad Ping – Premier Set (2ème édition) aux Editions Paris-Lambé, 15 euros. Cliquez ici pour commander votre album.

Le Ping Passion

Degré, la cave rock indé du 22 rue des Plantes

C’est le coup de coeur de Pernety 14 en ce début d’année 2024 ! Depuis 11 mois déjà, Sacha Rosenberg fait monter la température du 14ème arrondissement avec Degré, une nouvelle cave indépendante qui va donner un terrible coup de vieux à un gros paquet de ses concurrentes. Un îlot de neuf mètres carrés de liberté et de créativité au 22 rue des Plantes dans le Quartier Pernety : It’s Only Rock’n Roll (But We Like It).

Une cave méga-indépendante

A peine est-on entré dans la boutique qu’on est happé par l’esprit du lieu. Sacha Rosenberg ne le fait pas exprès : il est rock’n roll. L’ancien animateur radio a organisé pendant des années des concerts de groupes de rock français indépendants et est toujours aujourd’hui contributeur de Rock&folk, le magazine rock de référence. C’est cet esprit rock indé qu’il a transposé avec succès dans son petit local en décidant de promouvoir des producteurs exclusivement français et indépendants. “Comme je l’ai fait par le passé en organisant des concerts et comme je continue à le faire en produisant actuellement deux groupes sous mon propre label, mon but est de mettre en avant des créateurs qui ne sont pas soutenus par des grosses structures. Dans ma précédente vie de journaliste rock, j’ai vu des super groupes galérer par manque de soutien financier et donc de moyens pour se faire connaître. L’absence de reconnaissance peut malheureusement parfois conduire à perdre la passion pour ce que l’on fait passionnément.” Ce ne sera pas de la faute de Sacha si les petits producteurs français indépendants de vins, bières et spiritueux finissent par boire la tasse. Sa petite boutique est littéralement tapissée de bouteilles et de canettes multicolores qui reflètent leur très grande et constante créativité. Il va à leur rencontre dans les salons spécialisés ou bien se fait lui-même démarché par tous ceux qui sont à l’affut des ouvertures de caves indépendantes. “Ma sélection est vraiment très restreinte en raison du manque de place dans mon local, nous précise Sacha. Tout est vraiment choisi pour que cela colle à tous les styles. Je fais beaucoup de vins nature, quasiment que ça. Que des vins bio également. Mais mes clients réguliers pourront peut-être se sentir déstabilisés car ils n’y trouveront jamais les mêmes produits. Comme je m’ennuie très vite avec tout et que je commande toujours en petite quantité, le roulement est quasi permanent.” Conservateurs et amateurs d’habitudes un peu plan-plan s’abstenir ! Pour guider mon choix de néophyte en matière de bières, Sacha m’interroge sur mes préférences personnelles. Il y en a dans sa boutique pour tous les goûts selon le niveau d’amertume, le degré en fruits, etc. Une fois lancé, notre caviste est intarissable. Je ne fais définitivement pas le poids pour soutenir son niveau d’expertise sur ses produits dont il connait de surcroit en détails l’histoire du fait de sa proximité avec les producteurs. Mieux vaut passer à autre chose pour ne pas être saoulé avant d’avoir commencé à boire…

Fabricant de gin

Un lieu de convivialité et de rencontres

Mon regard s’attarde sur deux fûts disposés sur une petite table en face de moi. “L’autre particularité de la cave, c’est qu’on est également fabricant d’alcool, me précise Sacha en pointant le doigt vers un petit alambic situé sur le côté du local. Je fabrique mon propre gin à 100% sur place : je pars d’alcool à 96 degrés, je fais mes macérations, je le distille, je rajoute de l’eau et cela fait du gin que je stocke dans ces deux fûts, le gris qui est permanent et qui est fait pour la fête et le fût orange qui est lui plus destiné aux dégustations sur un thème qui change tous les trois mois en fonction des saisons. Cet hiver, je fais un gin au panettone.” Sacha veut faire de son petit local un lieu de rencontres où se croisent pas mal des gens qu’il a cotoyés quand il travaillait dans l’évènementiel. Il enregistre chaque mercredi un podcast à l’occasion de soirées qu’il organise et réserve le jeudi soir aux dégustations. Organiser des fêtes fait définitivement partie de l’ADN de celui qui a toujours gardé un pied dans le rock et quelques concerts ont également lieu le samedi soir. Au fond du local, un coin disquaire témoigne de son amour toujours inassouvi pour la musique rock indépendante : “De même que pour tout ici, on n’y trouve (en disques vinyles) que des groupes français et indépendants. La plupart du temps, j’explique aux gens ce que c’est car il s’agit de jeunes groupes qui ne sont pas encore très connus, comme cheap tin que j’ai produit sous mon propre label. Le principe reste de mettre en avant des jeunes artistes qui ont besoin de ce genre de lieu pour se faire connaître”. Les curieux intrigués par le concept de cave-disquaire pourront constater que Sacha ne se paie pas de mots : il a installé une platine vinyle à laquelle est relié un casque audio pour celles et ceux qui voudraient écouter quelques morceaux des groupes dont il a sélectionné les disques. Car, chez Degré, on déguste aussi la musique ! Cerise sur le gâteau, la cave est également un endroit qui permet à des artistes peintres ou de collage ou bien encore à des jeunes photographes de bénéficier pendant quelques semaines d’un lieu d’exposition. Combien de degrés sont-ils nécessaires pour faire entrer toutes ces disciplines artistiques en fusion ? Vous le saurez en rendant un de ces prochains jours visite à Sacha dans sa cave-bar du 22 rue des Plantes à la lisière de Pernety Village. For those about to rock, we salute you !

Assortiment de vins et de bières

Paris 14ème underground by Comte de Saint-Germain

Le Comte de Saint-Germain à la recherche des eaux souterraines dans les caves du 14ème…

Pernety 14 a l’honneur de vous présenter cette semaine un homme de très très grande qualité : le Comte de Saint-Germain himself, qui nous a littéralement bluffés en nous faisant découvrir, grâce à deux formidables balades audioguidées, un 14ème arrondissement que nous ne connaissions pas – sur les traces d’Arsène Lupin au dessus des Catacombes, puis autour du parc Montsouris. Suivez le guide, vous ne le regrettez pas et ne l’oublierez pas de sitôt !

Le choix du 14ème caché et secret

Vous le reconnaitrez facilement dans la rue coiffé de son haut de forme. Le Comte de Saint-Germain est un parisien immortel qui habite l’Esprit de Paris, une version imaginaire et théorique de la ville, et qui voyage incognito dans les couloirs du temps depuis 2200 ans. Sa curiosité tous azimuts le fait s’intéresser à tout ce qui bouge ou qui ne bouge pas dans la Ville Lumière qu’il a vue bien changer au cours des siècles. La bonne nouvelle, c’est qu’il a aujourd’hui décidé de nous faire profiter de son immense culture en réalisant des balades audioguidées accessibles à tous sur VoiceMap, et, pour le plus grand bonheur des Quatorziens, de choisir notre arrondissement pour écrire les premiers items d’entre elles. Car M. le Comte, comme tout aristocrate qui se respecte, est un peu excentrique et rebelle. Il aurait trouvé fort “commun” de commencer ses visites guidées de Paris en nous parlant de La Tour Eiffel ou bien du Quartier du Marais où accourent en masse les touristes du monde entier. Son souci est bien plutôt de nous faire découvrir la face cachée des choses, le Paris underground, secret et parfois disparu qui a depuis toujours sa préférence. D’où le 14ème arrondissement. “Comme un symbole, le monument le plus mythique du 14ème, celui que viennent visiter les touristes, n’est pas visible et est situé sous terre”, nous fait observer en riant le Comte pour illustrer sa démarche atypique. La balade intitulée Sur les pas de Lupin, au dessus des catacombes de Paris explore pendant environ une heure la partie nord de l’arrondissement et plaira tout particulièrement à ceux qui sont amateurs de mystères. Elle nous emmène, entre autres parties secrètes et mal connues du 14ème, autour des tunnels publics ou privés des Catacombes, creusés à vingt mètres sous Paris, et qui ont été les lieux du tournage d’un épisode très spécial de la série télévisée Lupin dont le principal interprète est Omar Sy. Ce fil rouge des Catacombes sert de prétexte à une très belle promenade au cours de laquelle le Comte de Saint-Germain nous entretient tout aussi aussi bien de science que de religion, de culture que d’histoire, en passant devant l’hôpital Cochin, le pied de la statue de François Arago, la Ferme de Montsouris ou bien encore la prison de La Santé, pour ne prendre que quelques exemples parmi une foultitude d’autres. La balade fourmille d’anecdotes truculentes et fort intéressantes qui sont très souvent soulignées et mises en valeur par de riches ambiances sonores et effets spéciaux. Littéralement bluffés par cette première performance, et puisque les bons Comtes font les bons amis, il ne nous restait plus qu’à nous laisser guider le weekend suivant par la deuxième balade audio intitulée Autour de Montsouris : eaux secrètes et villages cachés.

Si Paris 14 m’était Comté…

La vérité est que l’on se sent tout petit devant M. le Comte. Nous, qui nous nous efforçons très humblement de faire découvrir les acteurs et les lieux qui font vivre (et rendent beau) le 14ème arrondissement de Paris, avons pris une grosse et mémorable claque à l’écoute de cette deuxième balade audioguidée tant elle est riche d’informations et permet de splendides découvertes. Le Comte l’admet lui-même : “Cette balade est en fait la première que j’ai réalisée et j’ai vraiment voulu tout mettre dedans au risque de la rendre un peu trop dense, un peu comme on le fait lorsqu’on écrit son premier roman. J’étais d’autant plus motivé que le quartier Montsouris est un quartier un peu délaissé et peut-être même mal-aimé car aucune grande gloire ne vient véritablement l’illustrer”. Avec le thème de l’eau comme fil conducteur, la superbe promenade débute au pavillon d’Arcueil et se termine à la cité florale du 13ème arrondissement de Paris. C’est un véritable festival de découvertes dont nous laissons la surprise à tous les Quatorziens qui ne connaitraient pas bien leur arrondissement. Evoquons seulement entre autres le réservoir de Montsouris, le splendide square de Montsouris et la maison de Foujita, l’aqueduc de Lutèce, l’aqueduc Médicis, la maison de Coluche et la Petite Ceinture. La voix du Comte de Saint-Germain, qui se fait parfois légèrement théâtrale, anime très agréablement la promenade tout au long du parcours d’une heure et trente minutes. Le très grand plaisir que nous avons éprouvé à la faire sera-t-il un ferment de motivation suffisant pour que notre gentilhomme renouvelle l’exercice pour chacun des villages qui constituent le 14ème ? Rien n’est moins certain car M. le Comte a aujourd’hui d’autres projets en tête qui ne concernent pas directement notre arrondissement. “Chaque balade audioguidée correspond à un travail en français et en anglais de plusieurs semaines voire plusieurs mois qui est très scrupuleusement contrôlé par VoiceMap au plan technique, nous dit-il. Et j’aimerais aujourd’hui pouvoir me consacrer à un autre thème de promenade dans des quartiers de Paris un peu plus touristiquement fréquentés. Dans quelques années peut-être, je reviendrai dans le 14ème…”. Le meilleur moyen de l’encourager à continuer à enchanter les Quatorziens curieux de leur arrondissement est sans aucun doute de le suivre Sur les pas de Lupin et Autour de Montsouris. Il se dit très touché par les retours positifs qu’il reçoit. Eh oui, ça compte !

Cliquez ici pour accéder au site officiel du Comte de Saint-Germain qui inclut une petite biographie et des explications, ici pour accéder au réseau social où il est le plus actif et ici pour accéder à toutes ses balades sur le site de VoiceMap.

Le Comte de Saint Germain au pied de la statue François Arago

Le kiosque-atelier de Sedigheh Fahrat

Sedigheh Farhat, fidèle au kiosque (photo YB)

J’la croise tous les matins, 7h40″, aurait pu chanter Johnny. Quels destins et quels talents se cachent derrière les vies en apparence les plus banales ? Chaque jour de la semaine aux alentours de 7h45, Sedigheh Fahrat rejoint son kiosque à journaux situé devant la station de métro Pernety. N’était-ce la curiosité de quelques Pernétiens initiés (*), nul ne se douterait qu’une artiste peintre de très grand talent se cache derrière la kiosquière d’origine iranienne. Nous l’avons rencontrée ce samedi matin pour découvrir son parcours et nous familiariser avec son oeuvre.

“Le meilleur kiosque de Paris”

Le c.v. de vingt pages de Sedigheh Fahrat que nous a communiqué une amie Pernetienne est agrémenté de nombreuses oeuvres représentant des paysages, des portraits, des natures mortes ou bien encore des chevaux qui révèlent une technique picturale accomplie. Nous nous arrêtons sur la première page sur laquelle figurent les informations clés relatives à notre artiste peintre. Sedigheh est kiosquière à Paris depuis aujourd’hui 18 ans. Elle  a exercé ses fonctions dans des kiosques à journaux à Saint-Lazare, à Saint-Germain-des-Près, place Clichy, au Champs de Mars avant d’arriver rue Pernety en 2021. “Le kiosque de la rue Pernety est entre tous celui que je préfère car j’y ai sans doute l’occasion de rencontrer et de sympathiser avec des gens dont le niveau intellectuel est un peu supérieur”, nous confie Sedigheh dont l’inextinguible goût des autres la pousse à exercer cette activité avec bonheur malgré son âge avancé. Elle est née en 1946 dans le nord de l’Iran et y développe dès l’âge de 14 ans une passion pour la peinture qu’elle pratique au quotidien. C’est donc tout naturellement qu’elle s’oriente dans son pays natal vers le métier d’enseignante en arts plastiques, tout d’abord dans une école primaire à Téhéran, puis, après avoir obtenu une licence universitaire dans cette matière, dans un collège, dans un lycée et finalement à la faculté des enseignants de la capitale iranienne. La révolution islamique interrompt cette très belle progression, qui la conduit à suivre son mari architecte en France où il est réfugié politique. Malgré une maîtrise d’Esthétique obtenue à la Sorbonne, trop d’obstacles empêcheront cette diplômée des Beaux Art de Paris d’exercer le métier d’enseignante en France. Sedigheh doit en effet d’abord s’occuper de sa famille de quatre enfants et perfectionner sa pratique de la langue française. Grâce à une amie, elle apprend à faire des crêpes et exerce pendant sept ans le métier de crêpière boulevard Sébastopol au centre de Paris avant de devenir kiosquière à journaux.

Portrait d’Abbas Moyaeri, huile sur toile (photo S. Fahrat)

Sur les traces d’Abbas Moyaeri

Mais les contraintes de sa vie mouvementée ne l’ont jamais éloignée de la peinture et, dès avant de se fixer définitivement dans notre pays, elle a l’occasion d’exposer en Iran (à l’Hôtel Continental de Téhéran en 1982) et en France (par exemples, au Grand Palais et au Musée de la Femme de Paris en 1972) lors de séjours qu’elle y effectue avec son mari. Les expositions s’enchaînent dans son nouveau pays d’adoption à partir de 1990 : à Paris bien sûr (à l’occasion de ventes aux enchères à la salle Drouot entre 1990 et 1993 et à la salle Bonhams Cornette de Saint-Cyr en 2010), mais aussi dans le Val-d’Oise à Herblay où elle réside et où elle collectionne les prix, de même qu’à Cergy, à Cormeilles-en-Parisis ou bien encore dans les Yvelines à Conflans-Sainte-Honorine. Le succès est au rendez-vous puisqu’elle réussit l’exploit de vendre près de 80 (!) de ses oeuvres lors d’une exposition organisée en 2015 à la Mairie du 7ème arrondissement de Paris. “C’est le fruit d’un travail que je poursuis depuis quarante ans en empruntant différents styles : impressionnisme, abstrait, figuratif, portrait, et en utilisant différentes techniques : aquarelle, pastel, huile, gouache, stylo à bille, nous précise l’artiste qui réalise également de la peinture sur porcelaine et de la sculpture à l’argile depuis deux ans. Sedigheh a eu le privilège de suivre pendant plus de cinq ans l’enseignement d’Abbas Moyaeri (**), le grand maître franco-iranien spécialiste des miniatures persanes qui a lui aussi longtemps hanté le Quartier Pernety non loin du kiosque à journaux puisqu’il résidait rue Losserand avant d’être emporté en 2020 par la pandémie de Covid. Elle a par ailleurs pu se voir enseigner la calligraphie par Abdollah Kiaïe, un autre très grand artiste graphiste et calligraphe d’origine iranienne dont nous venons de déplorer le décès en mai dernier. Ces deux illustres prédécesseurs continuent bien sûr à nourrir son inspiration pour réaliser les natures mortes, les paysages, les portraits et les nus qui constituent l’essentiel de son oeuvre. Mais Sedigheh la trouve également sur place dans son kiosque au cours des longues heures qu’elle y passe, en compulsant par exemple les principaux titres de la presse hippique qu’elle vend aux amateurs. Elle réalise justement actuellement une série sur les chevaux. Voyez plutôt ce qu’elle sait réaliser munie d’un seul stylo à bille BIC qu’elle vend un euro dans sa boutique ! Cela se passe juste de commentaires… Puissions-nous très bientôt admirer ses oeuvres dans le 14ème arrondissement de Paris !

Cheval attelé, stylo à bille noir sur feuille, 2022 (30 x 40 cm) (photo S. Fahrat)

(*) Lire notamment l’article d’Arnaud Boland dans La Page du 14ème daté d’Avril-Juin 2023.

(**) Ne manquez pas l’actuelle exposition organisée autour de l’oeuvre d’Abbas Moayeri jusqu’au 4 septembre 2023 au Sénat (flyer ci-dessous) !

Les 40 ans de vraie vie de Château de Daniel Chenot, photographe

Au café Le Cadran (photo Daniel Chenot)

Ancien pilier du Quartier Pernety, Daniel Chenot en a conservé par devers lui l’âme en plus de la mémoire. Il a habité à Pernety dès ses plus jeunes années et a eu pendant 40 ans son atelier de photographe-illustrateur-publicitaire au 130 de la rue du Château. Avec le soutien de Dominique Mazuet qui dirige La Librairie des Tropiques, il a publié en 2014 un beau livre de photographies intitulé rue du Château qui est un témoignage de la rénovation immobilière opérée dans notre Quartier au début des années 80 et qui finira par le contraindre à quitter son atelier. Il écrit dans la préface de son livre : “Dès mon arrivée dans ce petit coin retiré du XIVème, je fus touché par la chaleur humaine de mes nouveaux voisins : une petite communauté vivant dans la cour du 130 grâce à des loyers modérés. Je me souviendrai toujours de leur gentillesse et de leur intérêt à mon égard”. Faut-il croire aux forces de l’esprit pour prétendre que rien n’a changé ?

Les “règles du Quartier”

Cela fait aujourd’hui dix ans que Daniel Chenot a laissé son atelier derrière lui, le 130 de la rue du Château laissant la place à un énigmatique 130 bis. Mais la nostalgie des habitants du Quartier semble toujours habiter le photographe alors que nous nous escrimons à l’interroger sur son métier de créateur et d’artiste du 14ème: “La vraie création, ça reste quand même les gens qui font partie du Quartier”, nous recadre-t-il gentiment dès le début de notre interview. Elle naît des relations nouées entre les différentes personnalités de chacun”. D’ailleurs, le premier chapitre de rue du Château se passe au bistrot Le Cadran, l’ancien nom des Tontons qui fait l’angle de la rue du Château et de la rue Raymond Losserand. “La nostalgie est derrière le comptoir”, nous certifient dans un autre beau livre de photos Pierre Josse et Bernard Pouchèle (*). Et effectivement, les souvenirs du Cadran se bousculent dans la tête de Daniel : “Ce café était un point de rencontre très important du Quartier, se rappelle-t-il. Il servait aussi de distributeur de billets à une époque où il n’y avait pas encore de carte bleue, car c’est Nono, la gérante et propriétaire, qui bien souvent nous prêtait de l’argent pour le week-end. Nous avions également pour règles du Quartier de ne jamais payer notre café car nous étions toujours invités par une personne qui se trouvait au bar et c’était à chacun son tour sa tournée. Il y avait pas mal de gens qui venaient de très loin pour venir prendre leur café à cet endroit”. Daniel se souvient qu’à son époque tout le monde se saluait en se souhaitant le bonjour dans l’artère du Village Pernety où il avait son atelier. Avant la rénovation urbaine qui a en réalité été entamée dès les années soixante, la rue du Château abritait des imprimeurs, des photographes, bon nombre d’artistes désargentés, et même un théâtre comme en témoigne le livre de photos du vétéran du Quartier. Seules quelques petites maisons  – dont l’atelier d’Anna Waisman – ont survécu. “Adieu, charmantes courettes jouxtant ces petites maisons simples de deux étages au plus, et qui faisaient la magie de ce coin de Paris populaire !”, écrit Daniel en préface de rue du Château. Un coin de Paris populaire qui vaut bien toutes les vies de château…

Les habitués du Cadran et le flipper des années 80 (photo Daniel Chenot)

De la rue Vercingétorix à la rue du Château

Oui, rue du Château est un livre nostalgique, et alors ? Daniel Chenot est profondément humaniste et assume totalement son amour du Village Pernety et son attachement à tous les souvenirs qui continuent à le relier à lui. Il nous raconte comment, quelque temps après sa rencontre avec Robert Doisneau qui lui permet en 1964 de devenir reporter-photographe pour l’agence de communication Synergie, il est hébergé dans l’ancien atelier de Gauguin du 6 rue Vercingétorix par Pierre Jamet, un ami qui en plus d’être photographe est également chanteur puisqu’il est l’un des membres du groupe vocal Les Quatre Barbus très en vogue à l’époque. Appuyé par son père imprimeur qui le guide vers ses premiers clients, Daniel finira par installer son atelier de photographe-illustrateur-publicitaire au 130 rue du Chateau en 1974. C’est un grand atelier de plus de 80 m2 qui s’étale sur trois étages et qui comprend un labo au sous-sol, un espace photo au rez-de-chaussée et des bureaux au premier étage. Il va y rester quarante ans pour exercer son art tout en étant témoin de la démolition de nombreux bâtiments de son voisinage qu’il décidera d’immortaliser dans son ouvrage paru en 2014. Pendant que les pelleteuses s’activent, il ne perd pas une miette de l’humanité qui se manifeste autour de lui. Il se souvient comment, après avoir installé un piano dans son atelier à l’invitation de sa professeure de musique, il intriguait beaucoup le balayeur qui l’écoutait répéter toujours les mêmes morceaux à travers la vitre du rez-de-chaussée… Il se souvient également comment il a été aidé dans son activité de photographe par le fils de sa voisine grecque qui exerçait à l’époque le métier de coiffeur près de son atelier et qui s’est révélé être un renfort très précieux. Il se souvient enfin de ses multiples expositions au café Le Cadran dont la salle du restaurant accueillait des habitués venant tout aussi bien de Paris que de la campagne. Toute cette chaleureuse ambiance de la rue du Château et alentours est illustrée par de nombreuses photos du livre du photographe qui est toujours bien plus prompt à parler humain qu’à parler technique.

Les pelleteuses à l’assaut du 112 rue du Château (Anna Waisman à la fenêtre du 110) (photo Daniel Chenot)

Un métier relié au temps

Daniel se décide quand même à nous entretenir de son métier de professionnel de la photographie, mais sans jamais se départir d’une certaine hauteur de vue. “Mon métier est infiniment relié au temps car une bonne photo d’il y a dix ou vingt ans n’est pas toujours une bonne photo aujourd’hui, nous explique-t-il. Quand j’ai commencé mon travail, la conception de l’image n’était pas du tout la même et chaque époque a sa propre manière de voir. Les photographes, de même que les publicitaires qui sont souvent les commanditaires de leur travail, peuvent d’ailleurs très facilement reconnaître la période ou même l’année à laquelle une photographie se rapporte. Cela ne veut nullement dire que les photos anciennes sont mauvaises, cela veut seulement dire que notre appréhension de l’image est sujette au temps, autrement dit que ce que l’on ressent d’une image dépend de l’époque où elle a été prise. Cartier Bresson disait des photos qu’elles étaient des coupures dans l’univers du temps.” Les grands photographes de leur temps ont permis à cet art longtemps considéré comme un art populaire d’acquérir ses lettres de noblesse. Cela fait à peine trente ans que l’on expose des oeuvres photographiques, la première exposition de photos en couleur de Daniel datant de 1995. La révolution numérique des années 1990-2000 a encore rebattu les cartes et achevé de démocratiser l’accès de tous à la photographie au point que chacun peut aujourd’hui s’improviser photographe muni d’un simple téléphone portable. A-t-on d’ailleurs encore aujourd’hui besoin de cours pour réaliser des bonnes photos ? Sans prétendre pouvoir définir ce qu’est une bonne photo après nous avoir longuement expliqué que cette notion était très évolutive dans le temps et éminemment personnelle dans la mesure où elle fait intervenir les subjectivités du preneur d’images et de de ceux qui contemplent son travail, Daniel n’en continue pas moins à enseigner l’art de la photo le samedi à 10h30 à l’association ENAC (Enseignement Art et Culture) qui est basée au… 104 de la rue du Château ! “J’essaie très humblement d’apprendre à mes élèves à regarder en leur permettant d’affiner et d’enrichir leur regard et en tentant de leur faire prendre conscience de ce qu’ils regardent”, nous dit-il. La meilleure façon de vous convaincre de l’utilité de pouvoir bénéficier de l’oeil du photographe est sans doute d’acquérir son prochain ouvrage à paraître, fruit de ses promenades dominicales à Saint-Germain.

Une habitante de la rue du Château (photo Daniel Chenot)

(*) La nostalgie est derrière le comptoir, par Pierre Josse et Bernard Pouchèle, préface d’Alphonse Boudard, éditions Critérion.

Cliquez ici pour accéder au site de Daniel Chenot, Photographe.

Les habits neufs du Conseil de Quartier Pernety

Une assistance concentrée…

Finis les déguisements de Père Noël de François Van Zon ! Le Conseil de Quartier Pernety a enfilé ses habits neufs en cette rentrée de septembre en renouvelant le genre et en proposant à une assistance attentive d’une petite soixantaine de personnes de très nombreux projets qui seront autant d’occasions d’adresser des voeux à l’équipe municipale. Pernety 14 était présent à cette réunion plénière de rentrée qui marque le point de départ d’un nouveau cycle de rencontres habitées par une nouvelle énergie avec, espérons-le, des résultats à la clef pour les Pernetiens et les Quatorziens.

Des nouvelles règles de fonctionnement

Il serait faux de dire que la réunion plénière du 28 septembre 2022 a levé tous les points de blocage qui grippent le fonctionnement du Conseil de Quartier Pernety. Certaines tensions demeurent qui empêchent toujours les réunions de se dérouler dans une atmosphère complètement apaisée et propice aux échanges constructifs d’idées. Mais l’équipe renouvelée du Comité d’Animation a récemment adopté de nouvelles règles de fonctionnement qui, conjuguées à celles contenues dans la nouvelle Charte 2022 des Conseils de Quartier du 14ème arrondissement de Paris, seront peut-être de nature a lever les dernières réticences de celles et de ceux qui continuent à contester la légitimité citoyenne de cette structure associant les habitants du Quartier Pernety à la gestion municipale. La coanimation tournante des réunions plénières et de Comité d’Animation est sans doute la clef qui va ouvrir de nouveaux horizons à tous les habitants soucieux de continuer à s’impliquer dans leur vie de quartier. Rappelons qu’en vertu de la Charte 2022 des Conseils de Quartier du 14ème arrondissement de Paris, tous les Quatorziens sont membres de droit de leur Conseil de Quartier (article 3 de la Charte), mais que ne peuvent voter aux réunions plénières que celles et ceux qui sont inscrits depuis au moins six semaines sur la liste des conseillers de quartier tenue par le Service Démocratie Locale de la Mairie du 14ème (article 14 in fine). Précipitez-vous donc sur le site internet de la Mairie très pertinemment dénommé le14participe.paris (cliquez ici) pour vous inscrire comme votant potentiel à vos futures réunions plénières ou même candidater pour intégrer le Comité d’Animation de votre Conseil de Quartier ! Plus on est de fous, plus on rit – à condition bien sûr de respecter les règles élémentaires de courtoisie entre participants aux réunions et en évitant autant que possible d’y venir habité d’un esprit guerrier et obstructionniste. La nouvelle mouture de la Charte des Conseils de Quartier et surtout les nouvelles règles de fonctionnement du Conseil de Quartier Pernety ont justement été décidées pour favoriser un état d’esprit résolument constructif susceptible de faire progresser tous les habitants et leur environnement vers le mieux et vers le Beau.

Dominique Mazuet évoquant le sort des librairies indépendantes

Une réunion plénière de rentrée placée sous le signe de la Culture

Ce 28 septembre 2022, c’est le nouveau groupe de travail Arts et Culture du Conseil de Quartier Pernety qui précisément menait la danse. Jean-Pierre Charpentrat et surtout Yann Boutouiller ont coanimé avec brio la première plénière de rentrée qui s’est déroulée en présence d’Elliot de Faramond, l’adjoint à la Mairie en charge de la vie associative et de la participation citoyenne, et de Mélody Tonolli en charge notamment de la culture auprès de Madame la Maire Carine Petit. Quoi de plus normal pour un arrondissement de Paris dont l’identité artistique et culturelle est aussi affirmée ? Les plus gros poids lourds du Quartier en matière de Culture (Dominique Mazuet, le patron de La Librairie des Tropiques, Jean-Pierre Charpentrat et Michèle Weber qui pendant des années ont animé la Commission Culture du Conseil de Quartier Pernety, et Rémy-Pierre Pêtre qui est un autre animateur bien connu de la vie culturelle du Quartier) ont répondu présents à ce rendez-vous à l’occasion duquel plusieurs projets culturels ont été évoqués dont celui de la pose d’une plaque mémorielle au 54 rue du Chateau qui est une adresse mythique de l’histoire de l’art en ce qu’elle a été le rendez-vous des plus grands artistes surréalistes (André Breton, Yves Tanguy, Jacques Prévert, Robert Desnos, etc.). Mais les questions culturelles n’ont pas été les seules abordées pendant cette réunion de deux heures qui a également vu intervenir plusieurs autres conseillers de quartier soucieux de propreté et de sécurité de leur environnement. Olivia Fdida a même eu l’occasion de faire part du projet qu’il lui tient très à coeur visant à permettre un accès aux squares pour les toutous dans le but de favoriser le lien social. La prochaine réunion plénière du Conseil de Quartier Pernety qui aura pour thème la sécurité aura lieu le 20 octobre prochain. Elle sera animée par Christine Vial Kaiser et Andreas Westerwinter qui, avec Eliane Kamel, travaillent déjà d’arrache-pied à sa préparation en rencontrant des acteurs de la sécurité du Quartier et également des habitants de Pernety qui se plaignent des problèmes d’insécurité qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. C’est un sujet qui concerne tout le monde et qui est susceptible d’intéresser jusqu’à celles et ceux qui continuent à bouder les réunions du Conseil de Quartier Pernety… Notez donc sur vos tablettes la date du 20 octobre 2022 qui réunira à nouveau à l’école élémentaire Severo (12 rue Severo) les Pernetiens qui pratiquent l’engagement citoyen au bénéfice de tous les habitants du Quartier Pernety !

Rémy-Pierre Pêtre porteur du projet de rue Patrick Dewaere

 

La Maire et la Mairie de Paris bientôt taillées en pièce !

Après son mémorable score à l’élection présidentielle de 2022, beaucoup lui ont déjà taillé un costard, mais la pièce se faisait un peu attendre… Il a fallu qu’Attilio Maggiulli, le fondateur et directeur de la Comédie italienne, se fâche tout rouge à l’occasion du dernier coup dur qui a frappé son petit théâtre situé rue de la Gaité dans le 14ème arrondissement de Paris, pour que justice soit enfin rendue à Madame la Maire de Paris Anne Hidalgo qui sera dès début octobre prochain enfin à l’affiche dans la pièce intitulée Anne Hidalgo, reine des Bobos ! créée par le tempétueux homme de théâtre. Il nous a reçu dans son joli petit théâtre trois semaines avant la première de ce qui ne manquera pas d’être le succès de la rentrée pour les Quatorziens et tous les Parisiens amateurs de satire politique.

La démolition d’une jolie façade rococo bleu cyan et or

Cela fait des années que le théâtre de la Comédie italienne connait de graves difficultés financières consécutives à la disparition progressive des subventions qu’il recevait du ministère de la Culture, de la région Île-de-France, puis de la Ville de Paris. Evidemment, cela finit par taper un peu sur les nerfs… Gare à ceux qui se risquent à contrarier Attilio Maggiulli, le directeur du seul théâtre italien en France dédié, depuis 1974, à la commedia dell’arte ! L’enquiquineuse du moment est la société immobilière qui gère le syndic de copropriété de l’immeuble abritant le théâtre. Suite à une banale demande de ravalement, elle lui impose de démolir une partie de sa jolie façade qui existe depuis 1993 (primée en 1995 par Jacques Chirac alors Maire de Paris) au motif que les travaux de son installation auraient été réalisés sans autorisation préalable, ce que conteste l’homme de théâtre qui prétend avoir bénéficié d’un accord oral de la propriétaire de l’époque à son entrée dans les lieux. Et la Mairie de Paris cautionne cette démolition en ordonnant que la partie du premier étage décorée et louée par le théâtre revienne à son état d’origine. “Bien que la Mairie de Paris ait choisi notre façade pour illustrer La rue des Théâtres sur le site officiel de l’office du tourisme de Paris et ce depuis des années, elle a donné son accord pour sa destruction”, déplore Attilio. “Comment ne pas voir dans cette décision une volonté de nuire à notre professionnalisme en nous privant de sa visibilité ?, poursuit-il sur le site internet de la Comédie italienne. Les Théâtres de la rue sont indignés ainsi que les Associations de spectateurs et plusieurs artistes de premier plan qui suivent depuis longtemps notre travail avec amitié et bienveillance.” Une pétition circule d’ailleurs (cliquez ici pour la signer), qui a en effet déjà réuni presque 25.000 signatures dont certaines sont des plus prestigieuses. De nombreux Quatorziens se sont de fait émus de cette démolition forcée et pas seulement au sein du conseil de quartier Montparnasse-Raspail qui est le conseil de quartier concerné par la rue de la Gaité. Pour enfoncer le couteau dans la plaie, le metteur en scène napolitain a beau jeu de rappeler que la rue des théâtres constitue un îlot culturel protégé en raison de la classification comme monuments historiques des tous proches Théâtre du Montparnasse et Théâtre de la Gaité. Même les membres du Comité d’Animation du Conseil de Quartier Pernety voisin se sont saisis de l’affaire en sollicitant l’avis éclairé (?) de l’élu de la Mairie du 14ème qui est l’élu référent du Quartier Montparnasse-Raspail. Ils n’ont à ce jour reçu aucune réponse à leur demande collective.

“Un pamphlet sur et non contre Hidalgo”

Mais depuis fort longtemps déjà, la Mairie de Paris ne répond plus de rien. Comment pourrait-il en être autrement avec le fantasque Attilio Maggiulli ? “Hidalgo détruit un théâtre…”, “Touche pas Arlequin !”, “Ah Hidalgo ! Saccager un Théâtre dans la rue des Théâtres : il fallait le faire !, Ce n’est pas un crime, c’est une faute…”, dénoncent pêle-mêle les affiches actuellement placardées sur la façade du théâtre du 19 rue de la Gaité. “Elle se fout de tout !, mais bientôt la pièce”, peut-on également lire au-dessus d’une photo de Madame la Maire de Paris. Il fallait en effet nécessairement un exutoire à la rancoeur du metteur en scène formé à Turin par le grand Giorgio Strehler, qui soit à la hauteur de son talent. Alors il a écrit une pièce libératrice pour lui-même et dévastatrice pour mesdames Hidalgo et Petit qu’il tient pour responsables de ses déboires actuels.  “Pendant longtemps, nous avons monté des pièces qui n’allaient pas dans la direction qui convenait à la municipalité en place, nous affirme Attilio. Et c’est pourquoi on nous embête avec cette histoire de façade. La Mairie du 14ème, qui souhaiterait visiblement nous voir disparaître puisque qu’elle omet depuis au moins dix ans de mentionner dans son guide la Comédie italienne sur la liste des théâtres de la rue de la Gaité, est plus que ravie de l’aubaine… La seule façon pour Harlequin de se venger de ces vilénies était de créer un pamphlet sur Hidalgo”. C’est désormais chose faite ! “C’est un pamphlet sur et non contre Hidalgo”, nous précise l’homme de théâtre. Car nous ne sommes nullement contre cette dame mais contre ses agissements et les idées farfelues et complètement anachroniques qu’elle peut défendre et qui touchent à la dimension historique de la ville de Paris. Lorsque l’on veut faire disparaître les fontaines Wallace, le marché aux fleurs de l’Île de la cité et les bouquinistes, c’est qu’il y a vraiment un problème. Sans parler de la saleté et de l’insécurité de plus en plus prégnantes et de l’inévitable hausse des impôts consécutive à l’accroissement considérable de la dette municipale qu’il faudra bien un jour rembourser en payant  pour les bêtises de cette dame et pour les décisions absurdes qu’elle a prises qui reflètent l’incompétence – ou parfois même l’ignorance – de son équipe. Dans notre 14ème arrondissement, poursuit Attilio, on a fait disparaître la Fondation Cartier-Bresson, bientôt la Fondation Cartier pour ne voir en contrepartie apparaître que les 30.000 m3 de béton sous l’avenue du Maine sur lesquels prospèreront Darty et Leclerc, sans mentionner la menace de bétonisation qui pèse sur l’ancien hôpital de La Rochefoucauld. Nous ferons donc également dans notre pièce une place d’honneur à Madame Petit, Maire du 14ème, qui d’ailleurs nous ignore complètement alors que M. Cherki avec lequel nous entretenions de cordiales relations nous avait très généreusement fait bénéficier d’une partie de son indemnité de parlementaire”. Nous n’en saurons pas beaucoup plus sur la pièce satirique sinon qu’elle est actuellement très activement répétée avant d’être jouée à partir du début du mois prochain sur la scène de la Comédie italienne. On espère quand même qu’elle ne fera pas trop bobo !

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