Florence Thépault, la voix des chansons à textes de FIP TA ZIK

C’est au « Chat alors ! », un très sympathique bar-brasserie de la rue Baudouin dans le 13ème arrondissement de Paris que le groupe FIP TA ZIK a démarré sa rentrée musicale 2018/2019. Florence Thépault a irradié de sa présence et de son talent d’interprète le concert du trio qu’elle forme avec Isabelle Le Gouic et Philipe Fegey. Nous lui avons donné rendez-vous au bistrot « Le Laurier » dès le lendemain de sa performance pour qu’elle nous fasse partager sa passion pour les chansons à texte.

Naissance de FIP TA ZIK et baptême des concerts en public

Toujours impeccable et la voix claire malgré ses vingt-quatre interprétations de la veille, Florence, qui préfère se faire appeler Flo, examine les clichés d’amateur que nous avons pris lors du concert. Son choix se porte finalement sur une photo où elle apparait radieuse et souriante : « Oui, elle est bien celle-là parce que je suis souriante et naturelle. Enfin c’est moi, quoi ! Et puis c’est joli avec le mur en briques derrière ». Mais pas question pour Flo (F) d’oublier ses partenaires de scène Isabelle (I) et Philippe (P). Pour nous aider à illustrer notre article, elle nous fournira elle-même une photo du trio FIP TA ZIK prise dans le cadre moins confiné du parc Montsouris. Une telle sollicitude nous oblige à redoubler d’attention pour l’interview et l’enquête commence sans que nous prenions même le temps de commander un café. Voilà maintenant trois ans, nous apprend Flo, que le groupe se produit en concert. Tout a commencé une poignée d’années auparavant lorsqu’elle rencontre Isabelle qui est déjà la compositrice de nombreuses chansons qu’elle interprète à la guitare. Flo a le coup de foudre pour l’une d’entre elles intitulée « Une nuit à Paris ».  « C’est exactement le genre de chansons que j’adorerais chanter », lui confie-t-elle. Isabelle lui offre sans hésiter la possibilité de l’interpréter à sa guise. Les deux amies constatent que leur voix se mélangent harmonieusement et prennent l’habitude de s’exercer sur d’autres chansons en caressant l’espoir de pouvoir un jour se produire ensemble en public. Elles se mettent alors à la recherche d’un guitariste qui pourra les accompagner lors de concerts une fois qu’elles se sentiront suffisamment au point. Elles sollicitent en 2014 le concours de Philippe, un musicien de rock et de country, que Flo a rencontré il y a déjà quelques années par l’intermédiaire de son ami musicien Jean-Pierre Torlois. Après avoir écouté les enregistrements qu’elles lui soumettent, Philippe se déclare intéressé par le projet des deux femmes. Les trois partenaires commencent à répéter en se distribuant les rôles au sein du groupe. Philippe se charge de transposer, modifier et enrichir certaines mélodies des compositions musicales d’Isabelle que son auteur trouve parfois trop simplistes. Et il compose lui-même à l’occasion les musiques des textes nus produits par Isabelle. Flo, l’interprète du trio, se propose quant à elle d’ajouter au répertoire du groupe de nouvelles chansons auxquelles elle ajoute une touche personnelle. En plus de leur passion commune pour les chansons à textes, les membres du trio partagent la même fibre humaine faite de tolérance et de respect mutuel. Les oublis et les étourderies des uns et des autres sont plus le prétexte à un fou rire qu’à une fâcherie et aucune guerre d’égo ne vient altérer la bonne humeur qui préside aux répétitions. Des conditions idéales pour se lancer dans le grand bain des concerts en public auxquels Flo se prépare en pensant très fort à Yvette Guilbert, la célèbre chanteuse et diseuse dont elle admire depuis toujours le talent.

Un répertoire éclectique de chansons à textes

A l’instar d’Yvette Guilbert, Flo aime faire face à son public pour lui raconter des histoires, lui faire ressentir des ambiances ou lui transmettre des images. « J’essaie d’y mettre de ma personne et j’y consacre tout mon cœur. Et je regarde les gens pendant le concert parce que je leur raconte et je leur transmets quelque chose. » D’où sa grande prédilection pour les chansons à textes qui l’inspirent tout particulièrement et dont elle parle en experte : « Dans « Une nuit à Paris » qu’a écrit Isabelle, on imagine très bien sa déambulation dans les différents quartiers de la capitale. Et il faut par exemple bien écouter les paroles du « Mariage secret de la mer et du vent », la chanson d’Yves Simon, pour comprendre l’allusion aux vagues. Il en est de même pour l’histoire de « La fille du geôlier de Nantes » de Romain Didier. » Flo serait bien en peine de fournir la liste des chansons qu’elle prend plaisir à interpréter tant sont nombreuses celles qui se bousculent dans sa tête. Elle aime tout autant faire rire en chantant « Tel qu’il est » qu’émouvoir et voir son public fondre en larmes lorsqu’elle interprète « Göttingen » de Barbara. Toutes les chansons de son répertoire la touchent et elle n’imagine de toute façon pas interpréter une chanson qui ne lui plait pas. Barbara, Brassens, Brel, Nougaro, Aznavour, Yves Simon, Souchon et d’autres grands noms de la chanson française peuplent bien sûr le panthéon très éclectique de ses auteurs de prédilection. Mais elle fonctionne aussi par coups de cœur et peut tout aussi bien craquer sur « J’envoie valser » de Zazie parce que la chanson lui donne envie de danser. Elle n’oublie bien sûr pas non plus son ami Jean-Pierre Torlois dont elle chante plusieurs titres lors de ses concerts. Flo a bien conscience que ce n’est pas parce qu’on aime une chanson qu’on est forcément à même d’en recréer l’interprétation et d’en apporter une nouvelle dimension en se la réappropriant. Elle veille d’ailleurs elle-même toujours à choisir pour les concerts les chansons qui correspondent le mieux à sa façon de chanter. Les chansons anciennes, nostalgiques et mélodieuses d’Emile Carrara (« On danse à la Villette ») ou d’Emmanuel Pariselle  (« La Nonchalante ») rentrent tout à fait dans cette catégorie. Mais elle aime également faire goûter à son public des chansons plus légères comme « Plus je t’embrasse plus j’aime t’embrasser » ou bien encore « Le Tourbillon de la vie » et « J’ai la mémoire qui flanche » immortalisées par Jeanne Moreau. Des succès que le public conquis aime à reprendre en chœur avec elle. Et c’est bien là la plus belle récompense pour celle qui n’est motivée que par le partage du plaisir de chanter.

Cliquez ici pour entendre « Une nuit à Paris », ici pour entendre « Quelque chose qui dénote » et lancer la vidéo ci-dessous pour des extraits du concert donné en novembre 2019 au Jazz Café Montparnasse.

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