
La place des Droits de l’Enfant qui fait l’angle de la rue d’Alésia et de la rue de la Tombe Issoire est aussi le point de départ de la rue Sarrette qui mène jusqu’au Poinçon, l’ancienne gare de la petite ceinture transformée aujourd’hui en restaurant. Vincent Gavarino connait bien le 14ème arrondissement de Paris et le Quartier Jean Moulin-Porte d’Orléans puisqu’il y réside depuis plus de 25 ans. En décembre 2024, il a ouvert au numéro 8 de la rue Sarrette une “brocante routière” dont il souhaite également faire un lieu de vie axé sur le thème de la route et du voyage.
Quête et transmission des objets de la route
Ce n’est pas facile d’écrire un article sur une brocante. Celle de Vincent Gavarino est, comme toutes les brocantes, remplie d’une foultitude de choses. Le fil conducteur du bric-à-brac d’objets de collection et de décoration qu’il y expose, c’est l’auto, la moto, le vélo et le train avec, pour agrémenter le tout, un zeste de voyage. Came sur Macadam, “la brocante qui butine le bitume” est l’aboutissement naturel de la trajectoire de ce mordu du macadam qui roule en motos et autos anciennes (Citroën Acadiane et 2 CV) et qui chine depuis toujours sur les marchés (mais aussi auprès des particuliers, des marchands et des professionnels du monde routier) pour assouvir sa passion. Sa dernière reconversion professionnelle, après un parcours riche de nombreuses expériences dans les domaines du dessin et de l’illustration, puis du tourisme et du transport, et enfin en librairie, l’a amené à transformer un premier essai de brocante sur Instagram (cliquez ici) en brocante en magasin. Il a décidé de l’installer à l’emplacement d’un ancien restaurant de son quartier d’adoption qui avait fermé ses portes depuis bientôt trois ans. Il s’agit aujourd’hui pour lui de faire connaître cet endroit qui n’est bien sûr pas seulement ouvert aux spécialistes et aux collectionneurs mais également à tous ceux qui sont susceptibles de craquer sur un objet vintage qui fleure bon les années 50-60-70-80. Boites, pichets à huile faisant office d’arrosoir à fleurs…, la liste est longue des objets exposés dont l’usage peut facilement être détourné par les amateurs de brocante ou les accros du moteur thermique. Nous faisons rapidement le tour de la boutique pour tenter de nous imprégner de l’univers de Vincent. Notre regard s’attarde sur une pompe à essence située à l’entrée de la boutique, puis sur une énorme plaque émaillée Texaco qui devait sans doute trôner dans une station service, ainsi que sur une superbe serviette de bain siglée Mercedes-Benz. Came sur Macadam propose également des anciens bidons, des vêtements logotés moto auto, des miniatures automobiles et des porte-clef vintage. Pendant que nous reluquons l’ensemble de sa marchandise, le brocanteur routier nous parle de son amour de la chine qui l’a amené à hanter les marchés de Paris et d’ailleurs : “Je ne suis pas vraiment un collectionneur dans l’âme, précise-t-il. Mais j’aime les objets au sens où j’aime leur quête et leur recherche acharnées qui me permettent de finir par les posséder un court instant avant d’éprouver le bonheur ultime de les transmettre en étant en mesure d’expliquer à leurs acquéreurs comment ils ont été créés, ce qu’ils représentent, d’où ils viennent, quelle est leur histoire, etc.“. Un passeur d’objets comme d’autres (les écrivains et les poètes) sont des passeurs de mots, d’émotions ou d’histoires.

Un lieu de vie et d’échanges ouvert aux écrivains et aux artistes
Comme s’il voulait nous donner une preuve que sa boutique a un supplément d’âme qui la distingue d’une brocante traditionnelle, Vincent nous fait maintenant traverser l’espace bureau de son local et pénétrer dans l’ancienne cuisine du restaurant aujourd’hui transformée en atelier de restauration de vélos, de mobylettes et de solex qui est le domaine réservé de son fils Matéo, expert en mécanique moto (cliquez ici pour une présentation Instagram de back.to.the.cyclo). “J’ai vraiment conçu cette brocante comme un lieu de vie et d’échanges, insiste Vincent. Je ne me suis pas contenté de disposer un banc à l’extérieur de la boutique pour encourager une certaine convivialité, je développe également un coin librairie et un coin arts qui m’amènent à accueillir des auteurs et des artistes dont je contribue avec plaisir à promouvoir les oeuvres.” Sur une étagère “Esso Shop” située dans le coin droit du fond de la boutique sont en effet disposés des livres dont, bien en vue, celui de Laurence Veillet intitulé D’une montagne l’autre, carnet de route entre Drome et Massif central, que l’autrice est venue dédicacer à la boutique le 7 janvier dernier. Le 1er février prochain, Came sur Macadam recevra pour une nouvelle séance de dédicace, en collaboration avec la libraire La petite lumière située rue Boulard, Anne-France Dautheville : la routarde aujourd’hui âgée de 80 ans est la première femme qui, en 1973, a fait le tour du monde en moto et l’a raconté dans un livre. En se dirigeant vers le coin droit de la vitrine de la boutique, Vincent nous fait également découvrir l’oeuvre peinte sur une portière de voiture de Christopher Henri, un artiste urbain de ses connaissances. Il a pour projet d’accueillir dans le futur bien d’autres artistes dont les oeuvres ont pour thème la route ou le voyage. Dans tous les cas de la bonne came… sur Macadam !
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