Ibrahima Kone aura 70 ans au début février 2025. Il ne les fait vraiment pas et c’est une nouvelle preuve que la musique est sans doute le plus court chemin qui conduit à la jeunesse éternelle. Le batteur percussionniste ne tape pas que sur des bambous, mais il ne joue certainement pas les requins. Vous l’avez forcément croisé à l’occasion des nombreux concerts qu’il a donnés avec son complice Pierre-Yves Lamy dans le Quartier Pernety, notamment à L’Osmoz Café, au Laurier, à L’Imprévu, à L’Ephémère ou ailleurs autour de l’avenue du Maine. Il a bien voulu retracer pour nous son riche parcours de musicien qui l’a mené de Dakar à Paris.
Du Sénégal à Paris 14ème
Dans l’édition du 16 novembre 1990 du journal sénégalais Le Soleil, un article consacré au chanteur Souleymane Faye nous révèle l’existence d’Ibrahima Kone, dit Rocky (!), “maître-batteur” au sein du populaire groupe de variétés africaines Le Tabou. Aussi loin que remontent les souvenirs du percussionniste autodidacte, c’est la première mention dans la presse de sa carrière de musicien professionnel qui l’a déjà amené à participer à quelques émissions de télévision et à de très nombreuses animations musicales dans les mariages et les kermesses organisés autour de sa ville natale de Rufisque près de Dakar ou bien encore dans les hôtels ou le Club Med de la région de Casamance. Deux ans plus tard, il accompagne l’Ensemble instrumental à vent de Paris lors de sa tournée au Sénégal avant de rejoindre la France où il anime de nombreux concerts dans les clubs parisiens. Il devient professeur de percussions au centre d’animation Pierre Curial dans le 19ème arrondissement tout en s’investissant dans l’association Fleur de Peau comme accompagnateur de danse africaine. Il croise également sur sa route musicale quelques artistes de premier plan dont Clémentine Celarié dont il créera les percussions sur l’album Pas l’âme d’une dame. En septembre 1996, il participe à l’émission Taratata animée par Nagui pour accompagner aux percussions le groupe Chase’n Laszlo dans l’interprétation de la chanson Made About Scars (cliquer ici). Il vogue d’enregistrements pour la chaîne musicale MCM en concerts avec Amidou Touré (ex Touré Kunda) pour finir par se stabiliser en 1996 comme musicien percussionniste à DisneyLand Paris. En 1998, il crée à l’instinct les percussions du film Les Randonneurs de Philippe Harel tout en continuant à donner des concerts. Ibrahima se souvient tout particulièrement de celui qui l’a vu accompagner aux percussions Ticky Olgado en 2003 place du Capitole à Toulouse car Claude Nougaro en fut l’invité surprise. Il a depuis continué à s’investir en tant qu’accompagnateur de danse africaine dans l’association Danses du Monde à Malakoff en plus d’animer des spectacles en école primaire à Chatenay Malabry. Rien ne fait vraiment peur à notre musicien percussionniste qui a suffisamment roulé sa bosse pour pouvoir s’adapter à tous les styles de musique comme la rumba ou la salsa en passant par la variété pop-rock – même s’il est également resté fidèle à ses racines africaines qui l’amènent à souvent interpréter de la musique sénégalaise, congolaise ou bien encore camerounaise à l’occasion de concerts réalisés dans les cafés du 14ème avec son ami musicien Jack qui a lui aussi longtemps été un pilier de la Jam Session de L’Imprévu. Mais pour rien au monde il ne manquerait sa répétition hebdomadaire à l’université Montsouris avec Pierre-Yves Lamy qui est le premier musicien qu’il a rencontré en France et à qui il tient à rester fidèle pour former un duo qui continuera sans nul doute à très longtemps rythmer la vie trépidante des Quatorziens.