Olivia Fdida a fait don de sa personne au Quartier Pernety-Plaisance. Elle l’aime et veille sur lui comme le fait une mère pour son enfant en animant depuis quatre ans l’association Vivre Plaisance. Lorsqu’on la croise rue Didot en train de taper la discute avec les employés du Franprix ou bien Louis, le patron du Laurier, on est frappé par sa spontanéité et sa facilité à aller vers les gens. Ce goût des autres est sa marque de fabrique qu’elle tient, nous dit-elle, de son éducation. Son dynamisme et sa constante implication font le reste. Nous avons rencontré Olivia autour d’un verre à la terrasse de L’Imprévu pour qu’elle nous en dise un peu plus sur son bébé associatif.
Défense, promotion et animation du Quartier Pernety-Plaisance
A l’origine de l’association Vivre Plaisance, il y a le collectif Didot-Eure-Ripoche créé autour de Félix de Vidas pour mener la fronde contre les surélévations et la (sur-)densification dans les rues de l’Eure, Didot et Maurice Ripoche. Mettre en place une structure associative s’est avéré non seulement nécessaire pour envisager des recours judiciaires mais également pour entreprendre des actions positives en direction des habitants du Quartier Pernety-Plaisance. « Nous souhaitions faire vivre notre Quartier parce que profondément nous l’aimons », se souvient Olivia. Epaulée par sa maman (Suzy Fdida qui est présidente de l’association) et par une amie (Annick Rogers qui en est la trésorière), elle propose dès 2017 la création d’une fête annuelle, la Fête des Découvertes, destinée à favoriser la rencontre de ceux qui se croisent tous les jours dans la rue sans jamais vraiment se connaître. Tous les commerçants contactés se prêteront volontiers au jeu et la fête du vivre-ensemble qui se déroule autour d’un repas partagé et de manifestations artistiques et culturelles comptera jusqu’à 400 participants venus non seulement du XIVème mais également des arrondissements parisiens alentours. Malheureusement, la crise sanitaire a empêché la tenue de la fête ces deux dernières années. Il en fallait pourtant beaucoup plus pour décourager Olivia : « Je me suis dit que plutôt que laisser mourir notre Quartier à cause de la crise, il me fallait le mettre en avant. En tant que chargée de com’ de l’association, je me suis donc amusée à aller à la rencontre des commerçants pour savoir qui était ouvert ou fermé, qui était nouvellement arrivé, et à faire de ces rencontres des petits reportages vidéos. » Car en parallèle de sa mission d’animation, l’association Vivre Plaisance assume un véritable rôle de promotion du Quartier au travers de ses commerçants et habitants, des activités qui s’y déroulent, et même de ses structures d’habitation. En plus des combats victorieux déjà évoqués contre la surélévation de certains immeubles pour en faire des logements sociaux, elle s’attache à défendre la qualité de vie des résidents. Elle a par exemple beaucoup bataillé en faveur de la requalification de la cité de l’Eure en résidence pour éviter la stigmatisation de ses habitants : « Pour beaucoup trop de gens, HLM signifie « racaille » alors que les jeunes qui habitent ces immeubles sont plein de ressources, témoigne Olivia. Nous les connaissons ma mère et moi depuis leur plus jeune âge parce que nous avons fait de l’aide aux devoirs. C’est pourquoi nous avons toujours été à leurs côtés même quand il y a eu des problèmes avec la police. Nous avons oeuvré à leur faire accepter la police et avons contribué à temporiser les choses. Aujourd’hui, ils s’en sont tous sortis et nous en sommes bien sûr très très fières. »
Implication locale maximale
Oui, les jeunes du Quartier Pernety ont le sens civique. Pour preuve, leur participation en mai dernier à l’opération Paris sans mégots organisée à l’instigation de la Mairie de Paris pour nettoyer la capitale et à laquelle Olivia a également participé. La propreté est d’ailleurs un autre cheval de bataille de l’association Vivre Plaisance : « Nous menons un combat résolu pour la propreté et le nettoyage. Il est inadmissible que les rues et places du Quartier ne soient pas bien entretenues en raison notamment de la nuisance causée aux personnes handicapées ». Faire vivre son Quartier, c’est également veiller sur ses commerces. Olivia qui a grandi dans le XIVème arrondissement aimerait que la rue d’Alésia retrouve la grouillante activité des échoppes commerciales qui faisait son charme d’antan : « C’est certes bien le bio, mais aujourd’hui il n’y a plus que ça, constate-t-elle un brin nostalgique. Il serait très dommage de voir disparaitre les boutiques de marque qu’elles soient de chaussures ou d’habillement. Car je veux absolument que mon Quartier continue de vivre. » Mortel, le XIVème ? Pas de la faute de tous ceux qui, des commerçants aux associatifs en passant par les politiques, se battent pour l’animer. Si Olivia entretient les meilleures relations avec Mme la Maire Carine Petit, son association dont les maitres mots sont vivre ensemble et ouverture d’esprit reste résolument apolitique : « Nous invitons absolument tous les élus à la Fête des Découvertes et collaborons aussi bien avec l’association Urbanisme et Démocratie dirigée par Jean-Pierre Armangau que celle des Amis de la Place Moro-Giafferi créée par Hervé Jacob pour mener à bien des combats et des projets communs », nous assure-t-elle. Vivre Plaisance pratique volontiers le brassage et le mélange des couleurs et souhaiterait d’ailleurs étendre cette façon de procéder à l’ensemble de l’arrondissement : « Il faut arrêter avec ce séparatisme local et toutes ces frontières virtuelles qui font qu’une partie du XIVème ne se mélange pas avec une autre partie du XIVème, tonne Olivia. J’aimerais qu’un jour notre fête puisse réunir tout l’arrondissement. J’avais déjà exprimé ce désir avant même de créer l’association en emmenant les jeunes du Quartier à la Mosquée de Paris, à Notre-Dame et dans une synagogue. » Mais pour pouvoir mettre en oeuvre ce beau projet de vivre ensemble, les subventions et l’aide matérielle de la Mairie du XIVème ne suffisent pas toujours. Avis à tous les amoureux du Quartier : l’adhésion à Vivre Plaisance coûte seulement 12 euros. Olivia, Suzy, Annick ainsi que Claude Sernery et David Velten qui sont les deux autres bénévoles de l’association, vous attendent nombreux !
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