Après Jean-François Caillarec, c’est Stéphane Malherbe, alias bad beu, qui remonte le temps pour mettre l’art urbain à l’heure des Années folles de Montparnasse. Avec la complicité de Claude Degoutte, le grand manitou du street art in situ, il rend hommage à la “génération perdue”, ce mouvement d’écrivains américains qui se sont exilés à Paris au début du siècle dernier après avoir participé à la Première Guerre mondiale. Au printemps 1925, la fameuse première rencontre entre Hemingway et Scott Fitzgerald relatée dans Paris est une fête a lieu au Dingo Bar (aujourd’hui Auberge de Venise) situé au 10 rue Delambre à deux pas du Carrefour Vavin (aujourd’hui place Pablo Picasso). bad beu a réalisé deux carreaux pour immortaliser cet évènement littéraire de tout premier ordre.
Naissance d’une amitié critique et affectueuse
Dans Paris est une fête qui est considéré comme l’un de ses chefs-d’oeuvre, Ernest Hemingway raconte ses jeunes années d’écrivain désargenté à Paris dans les années 1920, les Années folles de Montparnasse. Beaucoup de Britanniques et d’Américains de Paris se donnent rendez-vous au Dingo American Bar and Restaurant tenu par Louis Wilson et sa femme au 10 de la rue Delambre. Un jour de désoeuvrement du printemps 1925, alors qu’il s’inflige la compagnie de “quelques individus totalement dépourvus d’intérêt” (!), Hemingway y rencontre Scott Fitzgerald, l’auteur de Gatsby le magnifique et chef de file de la “lost generation”, qui est celui qui lancera sa carrière d’écrivain. C’est le début de la longue “amitié critique et affectueuse” liant les deux géants de la littérature américaine que l’on se devait bien d’immortaliser in situ cent ans plus tard par le moyen d’une oeuvre de street art. Sur la suggestion de Claude Degoutte, bad beu n’a pas hésité à s’y coller en réalisant pas moins de deux carreaux très colorés – qui attendront toutefois un peu avant d’être collés… Le premier dédié à Hemingway a été acquis par le nouveau propriétaire du restaurant qui lui réservera sans doute une place d’honneur au bar (resté d’origine) en ayant bien à l’esprit que le Prix Nobel de Littérature y inventa certains des nombreux cocktails décrits dans ses romans dont le fameux Long Island Iced Tea. Le second dédié à Scott Fitzgerald s’inscrit dans le projet global intitulé “rue des petits carreaux” porté par les deux complices de l’in situ dont l’objectif est de faire connaître aux Parisiens les endroits où vécurent certaines personnalités marquantes en rebaptisant symboliquement les rues de leur nom. Un carreau “Rue Scott” sera donc collé à l’extérieur du restaurant une fois que la peinture y aura été refaite. Courant été 2024 si tout va bien…
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