Rencontre avec Yann-Ber Tillenon au bar de “La Liberté”

Rencontre avec Yann-Ber Tillenon (à gauche) à la brasserie “La Liberté”

De quoi Yann-Ber Tillenon est-il le nom ? Vaste question et ce n’est certainement pas un esprit superficiel comme le nôtre qui pourrait en faire le tour. Pour pouvoir cerner le Président de Kervreizh, il faudrait en avoir l’épaisseur humaine. Et pour écrire un article complet et pertinent sur sa personne, y passer plusieurs jours ou semaines. De toute façon, personne ne le lirait car il serait beaucoup trop long tant il y a de choses à dire. Attendons plutôt que ce Quatorzien de choc écrive ses mémoires ! Pour l’heure, force est de reconnaître que rencontrer Yann-Ber Tillenon à la brasserie La Liberté est aussi désaltérant que boire un verre d’eau après avoir traversé le désert de Gobi. Car Yann-Ber reste une authentique oasis de fraîcheur (bretonne) dans un monde uniformisé où tout le monde s’ennuie. Retour aux sources pour un blogueur Breton qui s’ennuie.

Les raisons d’apprendre le breton post-moderne

De quoi Yann-Ber Tillenon est-il le non ? Il n’est certes pas un béni-oui-oui, comme nous avons pu le constater dès nos premiers échanges au bar de la brasserie La Liberté de la rue de la Gaîté. Nous ne connaissions pas Yann-Ber avant cette première rencontre impromptue quand bien même nos amis de Figures du  XIVe lui ont déjà consacré un éclairant premier reportage (cliquez ici). A peine partagés quelques propos qui n’ont pas manqué d’évoquer chez lui certains souvenirs de son passé de militant de l’identité, de la culture et de la langue bretonnes, Yann-Ber nous a invité à nous rendre à Kervreizh, son second repère du boulevard Edgar Quinet où il tient la “galerie européenne” dont il est le président. Il nous y a très gentiment offert et dédicacé le dernier cahier de l’Emsav, “ce mouvement créateur de “Breizh” qui est un germe de nouvelle autorité spirituelle bretonnante fédérée dans la grande Europe pour remplacer l’autorité de la Bretagne provinciale francisée par la République centraliste jacobine française matérialiste“. Ce mouvement a une langue qui est le breton unifié post-moderne créé par quelques éminents linguistes locaux à partir des quatre grands dialectes survivants en Basse-Bretagne. “Cette nouvelle langue de l’Emsav futuriste, mouvement d’artistes, poursuit Yann-Ber, est une langue révolutionnaire au sens étymologique en ce qu’elle illustre un retour des valeurs véhiculées par le breton de l’Antiquité romaine vers la future Grande Europe renaissante”. Avis aux bretons amateurs que nous invitons à rendre visite à Yann-Ber pour en savoir plus ! Centralistes jacobins s’abstenir…

Une association placée sous la bannière d’un artiste fédérateur et fédéraliste

Il est sans doute préférable dans un article de grande vulgarisation de nous concentrer sur l’homme. De quoi Yann-Ber Tillenon est-il le oui ? Une rapide revue de son site très fourni (cliquez ici) peut nous aider à nous en faire une première idée. On y découvre que cet ancien légionnaire, vétéran du pacifique, est aussi disciple de druide et un artiste-peintre accompli. Rien ne lui fait moins peur que la réunion des “contraires” car “la véritable Métaphysique celtique, européenne, comporte une multitude de points de vue. Ils rendent compte de tous les aspects sous lesquels on peut envisager la Vérité. Elle ne saurait donc être contenue dans les limites d’un “système” du “prêt à penser” d’un gouvernement unique à pensée unique, dans une langue unique, une culture unique, pour un pouvoir unique de la dictature du “politiquement correct”, sans “dérapages” hérétiques, héritée du monothéisme judéo-chrétien à vérité unique”. Fédérer les contraires vers l’idéal national “Brezhon” européen qui se trouve au sommet de la pyramide les contenant tous, tel est son crédo et son constant objectif. On ne s’étonnera dès lors pas d’avoir vu Yann-Ber rencontrer et échanger avec des hommes et des femmes couvrant la totalité du spectre politique aussi bien qu’artistique (cliquez ici). Le sectarisme, très peu pour lui ! Le fédéralisme plutôt. Or “le meilleur moyen d’être fédéraliste c’est de le pratiquer soi-même dans sa vie et dans la société française centraliste, dualiste, manichéenne, dont fait partie la Bretagne. En se changeant soi-même, on peut changer une petite partie de la société dans laquelle nous sommes, et puisqu’on est dedans proposer autre chose.” Ne pas artificiellement opposer les contraires, c’est aussi réconcilier traditions et modernité dans une démarche “archéo-futuriste” où la coiffe de la bigouden (que ne porte pourtant pas Céline Hervieu, notre toute nouvelle députée du 14ème) ne craint pas de se frotter à la fusée de Jean-Loup Chrétien. Cette démarche est d’ailleurs au coeur de la dernière école artistique créée par Yann-Ber sous la forme d’une nouvelle association (“L’archéo-futurisme”) dont l’objet est de complètement révolutionner la société pour créer une nouvelle civilisation plus conforme à la tradition indo-européenne qui donne le vrai pouvoir aux philosophes plutôt qu’aux marchands. Comme tous les artistes authentiques, Yann-Ber Tillenon est en réalité un monde à lui tout seul dont vous pourrez contempler quelques parcelles en allant découvrir ses toiles à la galerie européenne Kervreizh.

Kervreizh, galerie européenne – 5 boulevard Edgar Quinet – 75014 Paris.

Yann-Ber Tillenon à la galerie européenne Kervreizh (photo YB)

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