Thierry Véron : “La Mairie de Paris n’a que faire des commerçants”

Thierry Véron célébrant les dix ans de l’ACAGL14 en novembre 2024

C’est un véritable coup de gueule que pousse Thierry Véron à l’approche des élections municipales de 2026. Le président de l’Association des Commerçants et Artisans de l’Avenue du Général Leclerc à Paris 14ème (ACAGL14) alerte une nouvelle fois sur la situation catastrophique des commerces de son avenue de prédilection et de ses rues adjacentes (dont la rue d’Alésia). Pourtant, qui, plus que les commerçants, insufflent la vie dans un arrondissement ? La preuve par les actes d’un Quatorzien lassé des habituels boniments de campagne électorale.

Une association de commerçants active toute l’année

L’activisme de Thierry Véron ne se limite pas aux seuls commerces de l’avenue du Général Leclerc. L’ancien artisan, dont l’entreprise avait son siège au n° 29 de l’avenue, développe également son énergie communicative dans le cadre de fédérations d’associations de commerçants au niveau parisien (FACAP75), national (FFAC) et même européen. L’ACAGL14, qu’il a créée en 2014 avec deux autres Quartorziens, réunit un peu plus de la moitié des 120 commerçants de l’avenue qui, malgré les vicissitudes, reste l’une des principales artères du 14ème arrondissement de Paris. L’association organise de nombreuses manifestations tout au long de l’année qui mobilisent depuis l’origine aussi bien les commerçants indépendants que les gérants de grandes enseignes de supermarché, de cinéma, de banque, de cosmétique ou bien encore de restauration rapide. Deux brocantes ont lieu aux mois de février et de mai entre lesquelles se glisse une fête de printemps musicale et fleurie. L’association célèbre également la fête de la musique du début de l’été en y faisant contribuer l’église Saint-Pierre-de-Montrouge. Elle ouvre au mois de juillet une fan zone au moment du passage du tour de France. Elle honore chaque 25 août à la Porte d’Orléans le général qui a donné son nom à l’avenue commerçante en plus de coordonner des manifestations bien plus importantes organisées en sa mémoire tous les cinq et dix ans. Elle organise depuis quatre ou cinq ans au mois de septembre une chasse aux trésors qui fait rentrer les enfants dans les commerces pour mieux leur en faire découvrir le fonctionnement en les motivant par la recherche d’objets insolites entreposées dans les boutiques participantes. Deux autres brocantes professionnelles sont organisées en fin d’année avant que l’ACAGL14 ne prenne à son compte les illuminations de Noël qui enjolivent l’avenue entre le dernier jeudi du mois de novembre et la mi-janvier. Sans compter les dictées, les défilés de mode, les rallyes balades et les différentes tentatives de marchés de Noël qui sont – ou ont été – autant d’occasions de créer du lien social et d’animer une avenue qui continue malgré tout à perdre de sa superbe au fil des années à l’image de la rue d’Alésia adjacente dont les jadis très nombreux magasins de marque ont aujourd’hui presque tous disparu.

Une municipalité complètement indifférente au sort des commerçants

Mais qu’est-il donc arrivé aux rues commerçantes du 14ème arrondissement de Paris qui étaient par le passé aussi actives que les Champs Elysées, comme s’en souviennent très bien les plus anciens commerçants et habitants des environs que Thierry Véron continue de croiser aujourd’hui ? Le spectaculaire décrochage commercial de l’avenue du Général Leclerc a déjà été documenté dans la presse parisienne (cliquez ici pour l’article d’Actu.fr Paris). Les chiffres sont édifiants : en six ans, l’avenue a perdu une quinzaine de commerces, soit une baisse de 12 % de la totalité de son offre commerciale. Certaines de ses très grandes enseignes qui servaient de moteurs pour attirer du public (les ateliers Peugeot et Zara notamment) ont d’ores et déjà plié bagage, et ces départs menacent aujourd’hui d’asphyxier les commerces indépendants. Le chantier de mise en sens unique de l’avenue dont les travaux ont démarré en 2024 n’a pas manqué d’aggraver une situation d’ores et déjà jugée catastrophique par les commerçants. Thierry Véron n’hésite pas à pointer du doigt la Mairie de Paris qui, dans une démarche purement clientéliste, entend mener la politique pour laquelle elle a été élue sans aucune considération des dommages causés aux commerçants. “La Mairie de Paris n’a absolument rien à faire des commerçants et des remarques et doléances que nous pouvons lui adresser alors même que nous ne sommes bien sûr pas du tout opposés au principe de la réduction de la place de la voiture dans la ville, constate le président de l’ACAGL14. Pour autant, cette politique ne doit pas se faire n’importe comment. Or depuis des années on fait à peu près n’importe quoi n’importe où, sans aucune vision d’ensemble claire et précise. On ne devrait pourtant pas pouvoir détruire un axe majeur comme celui de l’avenue du Général Leclerc pour le réduire à peau ce chagrin à cause de décisions aberrantes prises en dépit du bon sens. Et ce ne sont bien évidemment pas des pseudo-concertations organisées ici ou là qui vont permettre d’amender des décisions déjà prises bien en amont.” Il existe pourtant partout des solutions concrètes qui permettraient de revivifier les flux (de piétons, de transports en commun, de vélos et de voitures) sur lesquels repose le commerce de proximité. Elles peuvent, par exemple, prendre la forme de la révision des plans de circulation qui ont fait du 14ème un arrondissement aujourd’hui complètement replié sur lui-même en empêchant les automobilistes d’y accéder depuis les 13ème et 15ème arrondissements consécutivement à la mise à sens unique de la rue d’Alésia. D’autres nombreux leviers existent et les associations de commerçants ainsi que les chambres consulaires sont bien sûr prêtes à collaborer avec les autorités municipales pour autant qu’elles veuillent bien les écouter. “Pour ne prendre qu’un seul exemple qui concerne le 14ème arrondissement, continue Thierry Véron pour illustrer son propos, pourquoi le parking souterrain de la Porte d’Orléans, qui appartient à la ville et sur lequel Madame la Maire Carine Petit a autorité, n’est-il pas mieux mis en valeur ? Il est aujourd’hui toujours quasiment vide alors qu’il pourrait être utilisé par nos clients dont la majorité sont – ou plutôt étaient – issus de banlieue.” Ce désintérêt manifeste pourrait très bien se payer dans les urnes puisque, comme  ne manque pas de le rappeler Thierry Véron, les gérants des magasins situés sur le territoire de l’arrondissement et qui contribuent par le paiement de leurs taxes à le financer, ont tout à fait le droit de s’inscrire sur les listes électorales du 14ème. Cela devrait fortement inciter tous les candidats en lice à revoir leur programme pour y intégrer les légitimes préoccupations des commerçants et artisans dont certains sont aujourd’hui en très grande difficulté.

Cliquez ici pour le petit mot explicatif laissé par Thierry Véron sur le site de la Fédération Française des Associations de Commerçants (FFAC).

Cliquez ici pour accéder au site de l’ACAGL14 et ici pour accéder à sa page Facebook.

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