Il Tuppo, traiteur italien

Il Tuppo, 66 rue Raymond Losserand

Que nous le voulions ou non, les meilleures choses de la vie ne viennent pas à nous sans effort, elles se méritent. L’entrée de la petite boutique de Marta et Giussepe située au 66 de la rue Raymond Losserand est actuellement à moitié cachée par le chantier de la RATP ouvert depuis plus d’un an dans l’artère principale du Quartier Pernety. Il faut donc faire un peu attention pour repérer l’enseigne d’Il Tuppo, traiteur italien. Depuis maintenant deux mois et demi, les deux artisans traiteurs nous accueillent dans leur échoppe du lundi au dimanche entre 10 heures et 19h30, et notre petit doigt nous dit qu’un énorme potentiel se niche dans les quelques mètres carrés qu’ils ont investis. A Pernety 14, on sait aussi renifler les pépites…

En quête permanente de nouveaux produits italiens

Il Tuppo, c’est l’excellence des produits italiens et tout particulièrement siciliens à portée de Quartier et de porte-monnaie. Nous savons de quoi nous parlons puisque Marta nous a (presque) tout fait goûter – et c’est délicieux ! Il y a bien sûr les antipasti qui nous accueillent en début d’étal quand nous rentrons dans la boutique : la salade de poulpe, les oignons confits au vinaigre de Modène, les involtini au speck et à la ricotta, les panzerotti, etc. Il y aussi les pâtes fraiches ainsi que les plats cuisinés (dont les incontournables lasagnes) qui seront encore plus nombreux à partir de mai prochain. “Pour l’instant, nous préférons faire moins mais toujours de qualité”, nous précise Marta. Justement, voici qu’entre un nouveau client qui désire goûter des lasagnes. La conversation s’engage, qui nous fait prendre conscience qu’une rumeur court déjà dans le Quartier : “C’est madame Bellossat qui m’a dit que c’était bien chez vous”, rapporte le nouveau venu. Tout se sait très vite dans notre village de Pernetix… “Je vous ai mis quelques olives siciliennes“, lui glisse la commerçante. On échange sur des vacances passées en Sicile, “un musée à ciel ouvert”, qui sera une nouvelle fois la prochaine destination d’été du couple toujours à l’affût de nouvelles découvertes gastronomiques locales. “Giussepe y était encore il y a deux ou trois semaines et en a ramené quelques produits d’artisans locaux, mais cela ne correspond pas encore tout à fait à ce que je souhaiterais mettre en valeur à Il Tuppo”, nous confie Marta.

Des produits italiens haut de gamme moins chers qu’en supermarché 

Pas une once d’orgueil mal placé chez celle qui a fait toute sa carrière dans la restauration : elle sait juste ce qu’elle vend, que c’est d’excellente qualité et que c’est extrêmement bon marché pour ce que c’est. Elle nous en donne la preuve alors que nous nous décalons vers la gauche de l’étal, du côté des jambons et des fromages. Nos artisans traiteurs ont suffisamment identifié de très bons fromagers dans le Quartier Pernety pour ne pas essayer de venir trop les concurrencer et se limitent à proposer une très bonne version labelisée des “basiques” italiens Parmigiano (24 mois), Pecorino Proive et Gorgonzola. La Burratina en provenance directe de Naples est la plus fraîche de Paris. Le rayon charcuterie est sans doute celui où Il Tuppo se distingue le plus pour proposer les produits de grande qualité, tous labélisés, à des prix extrêmement abordables : de la vraie mortadelle de Bologne, un jambon à la truffe qui connait beaucoup de succès auprès de la clientèle, le Salame Golfetta, le Salame Finocchio aromatisé au fenouil sauvage, toute la palette de la norcineria, la charcuterie exceptionnelle de cochons sauvages de la ville de Norcia, et bien d’autres classiques et très bonnes choses encore. Même si nous nous demandons parfois si Marta n’a pas l’impression, en nous entretenant de ses beaux produits, de donner de la confiture à un cochon (breton et un peu sauvage de surcroit !), toutes ces merveilles de gastronomie ne sont bien évidemment pas réservées aux seuls connaisseurs de l’Italie. La qualité doit rester accessible à tous et les produits haut de gamme proposés sont très souvent moins chers que des produits similaires distribués en supermarché.

Un rendez-vous obligatoire en devenir du Quartier Pernety

Il y a évidemment des spécialistes de la très bonne cuisine italienne qui savent ce qu’ils viennent chercher quand ils se rendent chez Marta et Giussepe : des pâtes et des sauces tomate de qualité par exemple, qui trônent dans le coin épicerie fine à gauche en entrant dans la boutique. Ils seront peut-être surpris d’y rencontrer également la très forte humanité qu’entretiennent les propriétaires du lieu. Nous ne sommes visiblement pas les seuls à être tombés sous le charme puisque l’endroit a été baptisé par le Père Vincent de Mello qui est le vicaire de la paroisse Notre-Dame du Travail tout à côté. Quelques photos témoignent de cet heureux évènement dans un coin du petit magasin du couple de traiteurs italiens. Il Tuppo est à coup sûr le futur rendez-vous obligatoire des Pernetiens bons vivants qui aiment la bonne chère pour pas cher, et aussi, malgré sa petite taille, un lieu de convivialité en devenir tenu par deux personnes attachantes et déjà attachés au Quartier et à ses habitants qu’ils n’envisagent pas de quitter de sitôt. C’est pourtant un sacré pari d’ouvrir un local commercial rue Raymond Losserand à l’endroit même où débute le chantier de la RATP et alors que les commerçants les plus entreprenants et dynamiques ressentent actuellement à quel point notre période troublée peut rendre les consommateurs un peu frileux et casaniers. Nous n’avons toutefois aucun doute quant au succès à venir de la belle aventure dans laquelle se sont engagés Marta et Giussepe car nous savons qu’ils seraient capables de soulever des montagnes. Et nous serons au rendez-vous dans les semaines et les mois à venir pour venir nous rendre compte par nous-mêmes comment nos amis artisans traiteurs auront réussi à transformer le plomb de notre quotidien en or de la gastronomie et de la convivialité !

Théâtre 14, les cinq ans d’un théâtre militant

Ne dites pas à Mathieu Touzé qu’il est un “intello”, il ne vous croira pas… C’est avec une modestie toute bretonne, très éloignée de l’image un peu snob que nous nous faisions d’un acteur de la scène culturelle parisienne, qu’il nous a gentiment reçu au Théâtre 14 pour faire découvrir aux Quatorziens qui ne le connaitraient pas encore le théâtre municipal de la Porte de Vanves. Notre entretien d’une demi-heure fut l’occasion de revenir, quelques semaines après la soirée de célébration des cinq ans du théâtre, sur les principes qui guident la programmation et les activités d’un lieu de culture qui contribue beaucoup à l’animation et à la vie du quartier prioritaire de la Ville de Paris dans lequel il est implanté. Tentative de restitution d’interview avec un intello qui s’ignore (vraiment ?).

Le service public du théâtre comme outil de vivre ensemble

Sans doute les qualités d’humilité et d’empathie de Mathieu Touzé font-elles de lui l’homme idoine pour diriger (aujourd’hui seul depuis le départ d’Edouard Chapot) le théâtre municipal de la Porte de Vanves. Car le Théâtre 14 se fait fort de conjuguer exigence et démocratisation en s’attelant à créer des ponts entre la pratique artistique et les gens de la rue qui sont, en l’occurrence, les résidents de la Porte de Vanves. “Que venons-nous faire et que voulons-nous faire dans un théâtre public en quartier prioritaire ? Ce sont des questions qui se sont posées à nous dès notre candidature à la reprise de la direction de ce lieu de création artistique, se souvient-il. Nous sommes partis du principe que faire du théâtre c’est depuis l’origine faire société, c’est-à-dire réunir les gens pour que nous parvenions tous à vivre ensemble, et cela au moment même où la pandémie de COVID-19 nous obligeait à nous séparer les uns des autres. Toutes nos activités sont coordonnées autour de ce questionnement : comment fait-on pour vivre ensemble et comment renforcer ce vivre ensemble grâce au théâtre et à la culture ?”. Pour atteindre cet objectif de service public, le Théâtre 14 ne se contente pas de programmer des oeuvres fortes susceptibles de susciter des avis très divergents de la part des spectateurs sans jamais les laisser indifférents, il organise également des rencontres, des colloques, des cours, des stages et des ateliers artistiques amateurs ou professionnels, toute l’année dans le cadre de son Université populaire. Avec la transmission pour colonne vertébrale, le directeur et metteur en scène de théâtre assume pourtant parfaitement ne pas être là pour faire du divertissement mais bien de l’art. “Ce qui fait notre humanité, c’est notre rapport personnel à l’art et à la culture”, affirme-t-il . Et je pense que le théâtre, ça peut changer des vies. En tout cas, il a changé la mienne en changeant mon rapport au monde et en en accroissant le champ des possibles.” Cette démarche de généreuse exigence a rencontré localement son public. “Au moment du Covid qui a provoqué l’annulation du Festival d’Avignon, nous avons créé le Paris Off festival qui a été pour nous l’occasion de rencontrer les gens du quartier au pied des tours d’immeubles pour leur parler de nous et de nos activités, se rappelle le directeur de théâtre. Nous renouvelons depuis cette expérience chaque année en construisant une histoire avec la population locale.” Rebelote en 2022 avec le festival Re-génération qui a porté pendant plus d’un mois 25 spectacles dans 14 lieux insolites du 14ème arrondissement, pour la plupart non prédisposés au spectacle vivant.

Le “Paris Off Festival” au Village Paradol (photo Lola Scandella)

Festival woke en vue 

Qu’est-ce qu’un théâtre populaire ? Qu’est-ce que la culture populaire ? Est-il vraiment possible d’associer exigence et démocratisation ? Il semblerait que nous ayons touché un point sensible en soulevant devant Mathieu Touzé la question de l’accessibilité à tous des oeuvres programmées au Théâtre 14. C’est en réalité notre sport favori d’essayer de prendre les gens à leurs contradictions – surtout peut-être lorsque nous les respectons et, au fond, les envions un peu. Mathieu Touzé avait sans doute dès le départ flairé le piège en récusant le qualificatif “intello”. Mieux vaut rire de nos contradictions pour avancer plus sereinement sur le terrain des idées. Et des idées, le directeur de théâtre n’en manque pas ! Pour preuve, le festival woke à venir. “J’assume d’autant plus d’être woke qu’on se sert aujourd’hui de ce terme contre tous et toutes choses avec un sens de plus en plus négatif. Il faut à un moment donné prendre les armes pour tenter de retourner le stigmate compte tenu de la menace qui pèse sur les artistes et sur l’art en général. Car je ne crois pas qu’il existe un art réactionnaire et que l’on puisse faire de la recherche esthétique sans poser certaines questions.” Tous les mouvements de balancier de la vie des idées ont leurs excès et Mathieu Touzé sait les identifier aussi bien chez les woke que chez les anti-woke même s’il est naturellement porté à mieux comprendre les douleurs exprimées par les exclus ainsi que l’éventuelle radicalité de l’expression du combat qu’ils mènent. Nous pourrions passer des heures à plaisamment ferrailler avec lui sur le terrain des idées mais les trente minutes qui nous étaient imparties sont déjà écoulées. Nous ne manquerons pas de venir assister aux prochains spectacles du Théâtre 14 pour nous changer les idées à défaut de changer d’idées. Puisqu’on nous assure que ça va bien se passer…

Actuellement à l’affiche du Théâtre 14, Port-au-Prince et sa douce nuit.

Cliquez ici pour accéder au site internet du Théâtre 14.

Came sur Macadam, la brocante routière de la rue Sarrette

Vincent et Matéo Gavarino

La place des Droits de l’Enfant qui fait l’angle de la rue d’Alésia et de la rue de la Tombe Issoire est aussi le point de départ de la rue Sarrette qui mène jusqu’au Poinçon, l’ancienne gare de la petite ceinture transformée aujourd’hui en restaurant. Vincent Gavarino connait bien le 14ème arrondissement de Paris et le Quartier Jean Moulin-Porte d’Orléans puisqu’il y réside depuis plus de 25 ans. En décembre 2024, il a ouvert au numéro 8 de la rue Sarrette une “brocante routière” dont il souhaite également faire un lieu de vie axé sur le thème de la route et du voyage.

Quête et transmission des objets de la route

Ce n’est pas facile d’écrire un article sur une brocante. Celle de Vincent Gavarino est, comme toutes les brocantes, remplie d’une foultitude de choses. Le fil conducteur du bric-à-brac d’objets de collection et de décoration qu’il y expose, c’est l’auto, la moto, le vélo et le train avec, pour agrémenter le tout, un zeste de voyage. Came sur Macadam, “la brocante qui butine le bitume” est l’aboutissement naturel de la trajectoire de ce mordu du macadam qui roule en motos et autos anciennes (Citroën Acadiane et 2 CV) et qui chine depuis toujours sur les marchés (mais aussi auprès des particuliers, des marchands et des professionnels du monde routier) pour assouvir sa passion. Sa dernière reconversion professionnelle, après un parcours riche de nombreuses expériences dans les domaines du dessin et de l’illustration, puis du tourisme et du transport, et enfin en librairie, l’a amené à transformer un premier essai de brocante sur Instagram (cliquez ici) en brocante en magasin. Il a décidé de l’installer à l’emplacement d’un ancien restaurant de son quartier d’adoption qui avait fermé ses portes depuis bientôt trois ans. Il s’agit aujourd’hui pour lui de faire connaître cet endroit qui n’est bien sûr pas seulement ouvert aux spécialistes et aux collectionneurs mais également à tous ceux qui sont susceptibles de craquer sur un objet vintage qui fleure bon les années 50-60-70-80. Boites, pichets à huile faisant office d’arrosoir à fleurs…, la liste est longue des objets exposés dont l’usage peut facilement être détourné par les amateurs de brocante ou les accros du moteur thermique. Nous faisons rapidement le tour de la boutique pour tenter de nous imprégner de l’univers de Vincent. Notre regard s’attarde sur une pompe à essence située à l’entrée de la boutique, puis sur une énorme plaque émaillée Texaco qui devait sans doute trôner dans une station service, ainsi que sur une superbe serviette de bain siglée Mercedes-Benz. Came sur Macadam propose également des anciens bidons, des vêtements logotés moto auto, des miniatures automobiles et des porte-clef vintage. Pendant que nous reluquons l’ensemble de sa marchandise, le brocanteur routier nous parle de son amour de la chine qui l’a amené à hanter les marchés de Paris et d’ailleurs : “Je ne suis pas vraiment un collectionneur dans l’âme, précise-t-il. Mais j’aime les objets au sens où j’aime leur quête et leur recherche acharnées qui me permettent de finir par les posséder un court instant avant d’éprouver le bonheur ultime de les transmettre en étant en mesure d’expliquer à leurs acquéreurs comment ils ont été créés, ce qu’ils représentent, d’où ils viennent, quelle est leur histoire, etc.“. Un passeur d’objets comme d’autres (les écrivains et les poètes) sont des passeurs de mots, d’émotions ou d’histoires.

La Citroën Acadiane de Came sur Macadam

Un lieu de vie et d’échanges ouvert aux écrivains et aux artistes

Comme s’il voulait nous donner une preuve que sa boutique a un supplément d’âme qui la distingue d’une brocante traditionnelle, Vincent nous fait maintenant traverser l’espace bureau de son local et pénétrer dans l’ancienne cuisine du restaurant aujourd’hui transformée en atelier de restauration de vélos, de mobylettes et de solex qui est le domaine réservé de son fils Matéo, expert en mécanique moto (cliquez ici pour une présentation Instagram de back.to.the.cyclo). “J’ai vraiment conçu cette brocante comme un lieu de vie et d’échanges, insiste Vincent. Je ne me suis pas contenté de disposer un banc à l’extérieur de la boutique pour encourager une certaine convivialité, je développe également un coin librairie et un coin arts qui m’amènent à accueillir des auteurs et des artistes dont je contribue avec plaisir à promouvoir les oeuvres.” Sur une étagère “Esso Shop” située dans le coin droit du fond de la boutique sont en effet disposés des livres dont, bien en vue, celui de Laurence Veillet intitulé D’une montagne l’autre, carnet de route entre Drome et Massif central, que l’autrice est venue dédicacer à la boutique le 7 janvier dernier. Le 1er février prochain, Came sur Macadam recevra pour une nouvelle séance de dédicace, en collaboration avec la libraire La petite lumière située rue Boulard, Anne-France Dautheville : la routarde aujourd’hui âgée de 80 ans est la première femme qui, en 1973, a fait le tour du monde en moto et l’a raconté dans un livre. En se dirigeant vers le coin droit de la vitrine de la boutique, Vincent nous fait également découvrir l’oeuvre peinte sur une portière de voiture de Christopher Henri, un artiste urbain de ses connaissances. Il a pour projet d’accueillir dans le futur bien d’autres artistes dont les oeuvres ont pour thème la route ou le voyage. Dans tous les cas de la bonne came… sur Macadam !

Cliquez ici pour retrouver Came sur Macadam sur Instragram.

Au n°8 de la rue Sarrette, “Came sur Macadam, la brocante qui butine le bitume”

Le blind test musical testé à l’aveugle dans le 14ème

Photo “This Is Blind Test”

Y a-t-il encore, en basse saison, des endroits qui bougent un peu dans notre devenu mortel 14ème arrondissement ? Des lieux fréquentés par des gens qui résistent encore et toujours à la mortifère apathie municipale qui menace de tout emporter de notre fantastique héritage culturel et artistique en semblant ignorer qu’il y a un siècle Paris et Montparnasse éclairaient le monde (*) ? Oui, il y en a quand même quelques uns dans notre bon vieux village de Pernetix. Nous nous penchons en ce début d’année sur deux de ces endroits où se pratique le blind test, un sport musical en plein boom.

Deviner l’interprète des titres musicaux diffusés

Saurez-vous deviner quel très grand chanteur français est l’auteur de ces paroles : “Moi, j’ai marché toute la nuit comme sur un fil / À cloche-pied, les yeux bandés, tu sais, c’est pas toujours facile” ? Peut-être quelques mesures de son introduction musicale pourront-elles vous aider à reconnaître la superbe chanson intitulée Gâche pas ta nuit composée et interprétée par Jean-Patrick Capdevielle qui a mélancoliquement bercé notre jeunesse dans les années 80 ? C’est le principe du blind test musical de faire deviner l’interprète des titres musicaux diffusés à la ronde. Ce jeu, qui d’après Wikipédia se pratique depuis plusieurs dizaines d’années dans la presse, a été popularisé en France par Thierry Ardisson dans différentes émissions de télévision qui ont marqué leur époque (Lunettes noires pour nuits blanches, Tout le monde en parle, Le Grand Blind Test). Les Quatorziens peuvent le pratiquer à la Drawing House, le boutique hôtel artistique du 21 rue Vercingétorix, en réservant un créneau sur thisisblindtest.com (cliquer ici). Trois magnifiques salles colorées en rose (La vie en rose), en vert (Green Eyes) et en noir (Back to black) sont susceptibles de vous accueillir dans l’après-midi ou la soirée pour vous remémorer 6 000 titres de musique qui composent 60 playlists dans tous les styles. Nous avons (blind-) testé ce week-end à la Drawing House et nous avons kiffé grave ! Beaucoup plus artisanale est la formule de blind test proposée par DJ Yann (!) à L’Osmoz Café du 33 rue de l’Ouest ce lundi soir à partir de 20h00 : une playlist réalisée sur YouTube, des feuilles blanches et des stylos à bille pour compter les points – mais aussi une bouteille de champ’ pour le gagnant du jeu ! Pour ne pas gâcher votre soirée de lundi et continuer à faire vivre le 14ème arrondissement, accourez-y les yeux fermés !

(*) Montparnasse, Quand Paris éclairait le monde, de Mathyeu Le Bal (Préface de Jeanine Warnod), Albin Michel, 2002.

Alison Fleck, passion savon

Baba porte très bien son nom car c’est exactement l’état dans lequel on reste après avoir rencontré Alison Fleck qui tient sa boutique de “savonnier-patissier” place Marthe Simard à la porte de Vanves. Comme elle nous a senti un peu vaciller, Alison n’a pas hésité à donner le coup de grâce en nous offrant un savon. Car la dame est bien trop classe pour seulement en “passer un” à ceux qui ne pensent qu’à se faire mousser avec leurs articles de blog…

L’exigence et le dépassement de soi comme moteurs

“Oh, j’voudrais tant / J’voudrais tant coincer la bulle dans ta bulle”. En écoutant un peu plus d’une demi-heure la douce voix d’Alison Fleck, nous avons moins pensé à un baba au rhum qu’à un week-end à Rome. Alison coche toutes les cases pour devenir citoyenne d’honneur de notre arrondissement. Cette native du 14ème est en effet autant une artiste qu’une artisane et autant une entrepreneure qu’une associative – en plus d’être soucieuse d’écologie, de produire français, de transparence et de partage. Elle a ouvert Baba, sa boutique de “savonnier-pâtissier”, il y a aujourd’hui trois ans sur la place Marthe Simard à la Porte de Vanves. Pour rien au monde elle ne voudrait quitter ce quartier prioritaire de la politique de la ville où elle produit des savons “haute couture” inspirés des techniques de la pâtisserie. Dans une vie antérieure, Alison fut en effet pâtissière haut de gamme dans des groupes de luxe et des palaces. Son CAP de pâtisserie en poche, elle est formée dans la vénérable et stimulante école de la Maison Lenôtre avant d’avoir le privilège de travailler au contact de Christophe Michalak vainqueur en 2005 de la Coupe du Monde de Pâtisserie qui l’initie aux charmes et aux exigences de la cuisine ouverte mettant en scène les pâtissiers au vu des passants derrière les vitrines de la cuisine. “C’est une façon de s’élever et de constamment se dépasser, témoigne Alison. Pouvoir se mettre en position de ne jamais se relâcher est une vraie force car le relâchement est malheureusement notre pente naturelle. Mon objectif personnel a toujours été de constamment m’améliorer – dans ma discipline aussi bien que dans les autres domaines de ma vie.” Pour autant, l’exigeante pratique de la pâtisserie haut niveau ne manque pas à Alison depuis qu’elle a troqué une passion pour une autre en devenant savonnière. “Je retrouve dans le savon tout ce que j’aimais dans la pâtisserie : transformer des belles matières premières, jouer sur les textures et les odeurs – et surtout faire plaisir aux autres car c’est bien sûr cela l’objectif ultime d’un artisan dans la mesure où nous ne transformons ni ne produisons pour nous-mêmes”. 

Le Savon “Opale” que nous a généreusement offert Alison

Une savonnière reconnue et soucieuse de partager son savoir

De la technique de confection des savons nous ne savons bien sûr rien. Alison se lance dans une très savante explication sur la saponification à froid, une technique qui permet de ne pas chauffer le savon pour respecter les matières premières et préserver leurs propriétés. En restant naturellement glycériné et surgras, le savon libère lors du lavage les bienfaits des éléments incorporés et hydrate mieux la peau qu’un savon industriel. Nous sommes très vite largués pour ne pas dire complètement noyés par les détails de l’explication technique et de la description des spécificités des produits vendus, de la même façon que lorsque nous nous rendons chez nos cavistes préférés pour acheter une bonne bouteille de vin. “Tous ceux dont je vous ai parlé sont des bons produits, nous rassure Alison en guise de conclusion. A partir du moment où le savon respecte votre peau et qu’il lave, ce n’est au final qu’une question d’émotion et de goût.” Nous n’en invitons pas moins tous les Quatorziens à venir lui rendre visite à la porte de Vanves pour compléter les informations qu’ils pourront utilement glaner sur le site internet de la boutique (cliquez ici). Alison organise par ailleurs le weekend dans son local de 70 m² des ateliers sur site pour faire découvrir les secrets de la fabrication artisanale de savon. Un cours en ligne est également disponible, qui connait un très grand succès auprès de ses 10.000 élèves en proposant plus d’une heure trente de vidéo avec des tutoriels complets sur différentes techniques de décors (cliquez ici). Enfin, Alison est l’autrice de deux livres édités à plus de 10.000 exemplaires sur les savons naturels et les cosmétiques naturels (cliquez ici). Forte de ses plus de 200.000 savons vendus et de ses 40 revendeurs en France et à l’étranger, notre savonnière jouit aujourd’hui d’une renommée nationale et même internationale. “Aujourd’hui, je vends tout ce que fabrique et je n’ai pas beaucoup de stock”, nous déclare-t-elle.

Savons décoratifs Halloween pour amateurs de Catacombes (photo Sidonie Deschamps)

Circuits courts et engagement collectif

Ce n’est pourtant pas faute de continuer à brider son succès en se refusant par souci écologique à recourir massivement au fret notamment aérien. Alison entend bien plus continuer à favoriser les circuits courts auprès des consommateurs locaux comme par exemple l’Hôtel Mercure Paris Montparnasse sur le boulevard Raspail ou bien encore l’Hôtel BOB de la rue Pernety qui projette de lui passer commande de savons dans le cadre d’un renouvellement de gamme pour son spa. Elle aime et favorise le contact direct avec ses clients qui peuvent aussi bien être des musées (elle s’apprête cet après-midi à livrer la boutique des musée des Catacombes de Paris) que des touristes, des élèves ou des professionnels de l’hôtellerie passant par Paris (comme Léna qui vient ce matin de Bourgogne pour faire provision de savons pour sa grande chambre d’hôtes de luxe). Alison, qui se sent plus productrice que commerçante dans l’âme, entend être le moins possible contrainte par les problématiques de transport. “Plus c’est local en soi, plus je suis heureuse, insiste-elle en se comparant volontiers à une agricultrice soucieuse d’écouler sa production dans le cadre de circuits courts. “Si nous nous organisons tous comme ça par arrondissement et même si ce ne sont sans doute que de petits battements d’ailes de colibris, nous pouvons quand même faire de petites choses pour la planète”, ajoute-elle. Pour preuve de son engagement local, Alison a récemment pris part à un petit marché au jardin des Thermopyles et participera le 21 septembre prochain à l’inauguration de la place de Catalogne avec d’autres acteurs de l’arrondissement dont les AMAP du 14ème. Autant d’occasions de se faire connaître localement pour celle qui est également engagée au sein du collectif d’artisanes et commerçantes Les Fabriques Paris 14 qui se propose en lien avec de la Mairie du 14ème de mettre en lumière les savoir-faire artisanaux et certains produits fabriqués dans le Grand Paris. La Mairie d’arrondissement n’a d’ailleurs pas manqué d’identifier la savonnerie Baba dans sa récente carte éditée en collaboration avec Le Routard qui met en relief les pépites et les endroits remarquables du 14ème. Alison a pu également compter sur le soutien de Madame la Maire Carine Petit pour organiser à la Porte de Vanves devant la boutique Baba un petit marché de producteurs locaux ayant vocation à animer la place Marthe Simard devenue depuis quelque temps un peu plus vivante le samedi matin.

La saponification à froid (photo Clément Duquennes)

Des produits 100% français

Cerise sur le gâteau de savon pâtissier, les matières premières utilisées pour la confection des savons Baba sont issues de l’agriculture biologique, sans huile de palme ni plastique, et également complètement françaises. “Nous faisons absolument tout en interne, nous explique Alison. De la transformation des produits à la fabrication des savons qui a lieu au sous-sol de la boutique comme de l’emballage qui est biodégradable ou réutilisable à la vente. Nos produits sont donc absolument tous 100% français jusque dans le papier ou les étiquettes utilisés. Quand j’utilise des plantes qui poussent en France, je les achète toutes françaises que ce soient les lavandes, le calendula ou l’ortie, même s’il m’arrive bien sûr d’utiliser des produits exotiques importés comme l’huile de coco ou le beurre de karité que j’utilise pour rendre le savon bien dur. Les personnes nécessaires à l’analyse des produits sont de même basées en France et les séchoirs indispensables à la fabrication à froid également localisés dans le sous-sol de la boutique.” Bien évidemment, le coût du produit fini s’en ressent, mais l’entreprise qui emploie aujourd’hui trois personnes a trouvé sa clientèle comme en atteste les résultats des ventes en France et à l’étranger. Succès sans aucun doute mérité pour un produit de niche (mais pourtant pas de riche) réalisé par une passionnée qui pousse le perfectionnisme jusqu’à le tailler à la main comme un bijou ou un objet d’art. Alors, pour savonner la planche de vos rivaux ou de vos collègues de travail, utiliser plutôt un savon industriel ! Le matin sous la douche, un savon baba, c’est nettement plus cool…

Cliquez ici pour accéder au site internet de baba savonnier pâtissier.

Atelier de team building à Paris : pour une cohésion d’équipe exceptionnelle

Drawing House, un endroit à découvrir d’art d’art

Chambre des étages 1 à 3 – Crypta par Mathieu Dufois (photo Gaelle Le Boulicaut)

Imaginez, imaginez juste une seconde que vous n’ayez plus qu’une semaine à vivre dans le 14ème arrondissement de Paris. Où iriez vous, avec votre bien-aimé(e), pour faire honneur à sa tradition artistique centenaire ? A la Drawing House bien sûr ! Viste guidée de ce boutique hôtel 4 étoiles avec Steven Vandeporta, directeur de la communication et des projets artistiques et Ysée Rocheteau Szkudlarek, chargée de la communication et des partenariats.

Le projet Drawing

Autant le dire tout de suite, nous ne sommes pas, à Pernety 14, très familiers des hôtels 4 étoiles… C’est pourquoi nous avons attendu bien sagement à l’accueil de l’hôtel situé au 21 rue Vercingétorix que Steven et Ysée nous rejoignent pour notre rendez-vous de 16 heures. Steven a eu tôt fait de nous mettre à l’aise en se lançant dans une présentation générale du projet de la Drawing Society. La Drawing House en est le deuxième établissement hôtelier qui a ouvert ses portes en 2022, cinq ans après le Drawing Hôtel situé au 17 rue de Richelieu dans le premier arrondissement de Paris. A l’origine du projet se trouvent deux Quatorziennes, Christine Phal et Carine Tissot, mère et fille et toutes deux collectionneuses passionnées de dessin contemporain. Après une vie de galeriste, Christine Phal ouvre en 2017 au 17 rue de Richelieu le Drawing Lab, un lieu de création artistique dans lequel sont organisées trois expositions par an et au dessus duquel il est prévu d’aménager une structure hôtelière. Carine Tissot propose alors la création d’un premier boutique hôtel artistique, le Drawing Hôtel, qui inaugure au centre de Paris la Drawing Hotels Collection en mettant à l’honneur cinq artistes dans chacun des cinq étages dont il est pourvu. Après ce premier succès, un second hôtel d’une capacité trois fois plus grande de 143 chambres réparties sur neuf étages va s’ouvrir en juin 2022 au 21 rue Vercingétorix dans le 14ème arrondissement de Paris. C’est fondamentalement la passion du dessin contemporain qui se trouve à l’origine de ces réalisations entrepreneuriales. Car au-delà d’un projet hôtelier, la Drawing Society porte un projet artistique né il y a dix huit ans de la Drawing Now Art Fair, un salon du dessin destiné aux galeries promouvant les artistes dessinateurs et qui se tient chaque année sur le carreau du Temple (au 4 rue Eugène Spuller dans le troisième arrondissement). “Nous accueillons chaque année à l’occasion de cette foire, qui est l’évènement phare à l’origine de notre notoriété, entre 70 et 75 galeries internationales qui elles-mêmes présentent quelques 300 artistes dessinateurs, soit environ 2.000 dessins”, nous précise le directeur artistique.

Un hall d’entrée tout en couleurs à l’honneur de Joséphine Baker (photo Gaelle Le Boulicaut)

Un nouvel espace entièrement dédié au dessin contemporain

L’esprit Drawing hante l’hôtel du 21 rue Vercingétorix que Steven et Ysée nous font maintenant visiter. Comme pour trancher avec la façade grise et un peu austère de l’immeuble, la Drawing House affirme dès l’entrée son identité de boutique hôtel artistique en accueillant ses visiteurs avec une oeuvre monumentale et tout en couleurs de six mètres de haut signée Alexandre & Florentine Lamarche-Ovize qui est un hommage en forme de portrait robot à Joséphine Baker, icône des années folles de Montparnasse. Nous passons devant la réception éclairée par des lampes ornées de céramiques en forme de feuilles de bananier qui ont été imaginées par le même couple d’artistes pour rendre le lieu plus accueillant et chaleureux. Puis nous descendons jeter un oeil au Drawing Hall qui a été pensé comme un lieu de rencontres et d’échanges accueillant des expositions temporaires sous la forme de collaborations, et à côté duquel se trouve un espace bien-être et piscine investi par l’artiste Marion Charlet. En réalité, comme nous allons pouvoir le constater dans la suite de notre visite, le dessin contemporain s’invite dans tous les espaces et recoins de la Drawing House – de la moquette aux papiers peints et des couloirs aux chambres. Les neuf étages de l’hôtel auxquels nous accédons maintenant appartiennent à trois univers artistiques très différents dont le dossier de presse du boutique hôtel (cliquez ici) rend très bien compte en détails. L’on passe du très sombre de Crypta inspirée des expéditions nocturnes de Mathieu Dufois dans la forêt de Lascaux (étages 1 à 3), à l’onirique de la balade des vents de Karine Rougier (étages 4 à 6), pour atteindre à l’aérien d’Elisée, une géographie (Colombie) conçue par Alexandre & Florentine Lamarche-Ovize (étages 7 à 9). Carine Tissot, la directrice de la Drawing Society, a donné carte blanche à ces artistes dessinateurs pour la réalisation d’une oeuvre originale qui s’installe aussi bien sur la tête de lit des chambres que dans les couloirs de l’hôtel.

Couloir des étages 7 à 9 – Elisée, une géographie par A. & F. Lamarche-Ovize (photo Gaelle Le Boulicaut)

“Dessine-moi un hôtel !”

Redescendons un instant sur terre. Pour se familiariser avec la Drawing House avant peut-être d’y réserver une chambre de rêve, plusieurs solutions s’offrent aux Quatorziens : voir, écouter, boire et manger. Le Drawing Hall, qui est l’espace d’exposition de l’hôtel, est ouvert à tous tous les jours au niveau -1 et très facilement accessible immédiatement en face de la réception. Toujours au niveau -1, jouxtant la salle de sport (réservée, de même que la piscine, aux clients de l’hôtel), le nouvel espace de jeux This is blind test qui est ouvert à tous comblera les amateurs de musique. Il leur suffira de réserver un créneau seul, en famille, entre amis ou entre collègues pour accéder à trois salles différentes qui permettent de s’exercer à la pratique du blind test. Vous pourrez sans doute fêter vos exploits réalisés à ce “sport musical en plein boom” en buvant un verre au bar de l’hôtel qui donne sur une véranda. Le restaurant de la Drawing House offre quant à lui un bon compromis entre nourritures terrestres et spirituelles : sous l’oeuvre suspendue de l’artiste colombien Daniel Otero Torres mêlant dessin, sculpture, céramique et peinture et qui représente une volière d’animaux en voie de disparition, il propose du lundi au vendredi une formule déjeuner à 19 € (entrée/plat ou plat/dessert) ou 23 € (entrée/plat/dessert) si vous optez pour le menu de la semaine – et aussi, et peut-être surtout, les samedis et dimanches, une très bonne et généreuse formule brunch (buffet à volonté) qui ne court pas les rues du 14ème arrondissement de Paris. Ajoutons que des réunions d’entreprises peuvent également être organisées dans des salles spécialement dédiées : huit “ateliers de création” investis par la dessinatrice Lucie Picandet dont l’univers artistique onirique et spatial ne manque pas d’évoquer Le Petit Prince d’Antoine Saint-Exupéry. D’autres évènements sur mesure (mariage, communion, etc.) peuvent également être organisés pour la clientèle locale. La Drawing House, un magnifique dessein !

Cliquez ici pour accéder au site internet de la Drawing House.

Daniel Otero Torres met en appétit les amateurs de brunch dans le lounge de la Drawing House (photo Drawing House)

Trois questions à Maud Gatel, députée sortante de Paris

Nos temps teintés d’antiparlementarisme nous ont presque fait oublier à quel point le métier d’élu de la nation pouvait être passionnant et utile. Maud Gatel, en campagne éclair pour sa réélection à la fonction de députée dans la 11ème circonscription de Paris, a bien voulu répondre aux trois questions que nous nous posions avant d’aller accomplir notre devoir de citoyen les dimanches 30 juin et 7 juillet 2024 prochains.

Pourquoi est-il si important de voter pour un représentant du “bloc central” à l’occasion des élections législatives à venir ?

Parce que ni le Nouveau Front Populaire ni le Rassemblement National ne représentent des alternatives crédibles et responsables pour permettre à notre pays de faire face aux nombreux défis qu’il va devoir affronter au premier rang desquels se trouvent la guerre en Ukraine, la lutte contre l’inflation, la crise climatique et la préservation de notre modèle social. Le nouvel élan que nous devons aujourd’hui retrouver ne peut en aucun cas venir des extrêmes dont le seul programme se résume à accentuer les divisions de la société et à dépenser des milliards que nous n’avons pas. La dissolution décidée par le Président de la République a eu au moins ce mérite de dévoiler les cartes des uns et des autres. Personnellement, je suis scandalisée par l’alliance des républicains de gauche pour lesquels j’ai le plus grand respect avec les élus de La France Insoumise sous la coupe desquels ils ont accepté de se placer dès 2022 au sein de la NUPES et aujourd’hui donc dans le cadre du Nouveau Front Populaire. Ce nouveau cartel électoral, qui constitue à mes yeux une véritable faute morale, ne mène qu’à une escalade de promesses démagogiques inefficaces et même contre-productives sur le coût faramineux desquelles les différents partis de gauche s’écharpent aujourd’hui en plus d’être en profond désaccord sur les domaines aussi fondamentaux que la transition écologique et la place du nucléaire ou bien, autre exemple, la défense européenne. Le Rassemblement National dans lequel les authentiques héritiers du gaullisme ne peuvent bien sûr pas se fondre représente une autre impasse et l’on constate aujourd’hui à quel point la perspective d’exercer le pouvoir le fait complétement reculer sur certaines promesses qui ont pu constituer son fonds de commerce électoral dont celle phare du retour à la retraite à 60 ans. Il nous faut aujourd’hui refonder avec les élus français responsables une nouvelle majorité parlementaire, républicaine et pluraliste à l’image de la France, ce qui implique de complètement reconsidérer notre façon de travailler avec celles et ceux à qui nous tendons la main pour construire ensemble et de redéfinir la relation qui lie le parlement et le gouvernement. J’ai pu constater à l’Assemblée nationale que les membres des différents partis pouvaient très bien, sur des sujets d’intérêt général comme, par exemple, celui du financement de la dépendance, arriver à des accords en commission parlementaire avant d’être malheureusement rattrapés au moment du vote par de destructrices et stériles logiques partisanes qu’il nous faut aujourd’hui dépasser comme cela a pu être le cas après-guerre dans le cadre du Conseil national de la Résistance.

Quel bilan tirez-vous de votre mandat de députée ? De quelles réalisations personnelles ou collectives êtes-vous la plus fière et heureuse ?

Je me suis d’abord très engagée dans la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale dont je suis la secrétaire depuis 2022 – tout particulièrement sur l’Ukraine. Je me suis rendue plusieurs fois à Kiev pour évaluer le soutien de la France à ce pays en guerre sur le plan humanitaire, économique et militaire et pour rencontrer mes homologues du parlement ukrainien dans le but d’examiner comment nous pouvions mieux les aider pour faire face à l’agression qu’ils et leurs compatriotes subissent. Je suis également vice-présidente du groupe d’amitié France-Ukraine et j’ai beaucoup accompagné les réfugiés ukrainiens à Paris pour régler leurs problèmes de logement, d’emploi, de garde et de scolarisation des enfants. Je les suis depuis maintenant deux ans tout le long de leur intégration parfaitement réussie et qui a été saluée par Madame Zelenska, première dame d’Ukraine. Certes nous le leur devons. J’ai également travaillé à renforcer la diplomatie parlementaire en portant plusieurs résolutions concernant notamment la reconnaissance de l’Holodomor (famine créée en Ukraine dans les années 30 par les autorités soviétiques) de même que celle du groupe Wagner comme groupe terroriste, et la résolution poussant à l’utilisation des intérêts des actifs russes gelés en Europe pour la reconstruction de l’Ukraine.

Sur un plan plus national et parisien, je me suis beaucoup démenée sur la question des plateformes de quick commerce (activités commerciales de distribution fondée sur la promesse d’une livraison effectuée dans un délai très court) en pointant à la fois la distorsion de concurrence avec nos commerces traditionnels, les dommages urbanistiques et environnementaux occasionnés par ces activités et également leurs impacts sociaux très négatifs puisqu’elles emploient beaucoup de livreurs sans-papiers et littéralement esclavagisés. Si les dark-stores (micro-entrepôts logistiques de distribution) ont aujourd’hui disparu de Paris, certaines plateformes de distribution continuent de prendre à la gorge les restaurateurs qui travaillent avec elles en ne respectant qu’a minima les normes sociales et environnementales applicables. Je mène ce travail et ce combat conjointement avec le parlement européen qui a commencé à élaborer une directive européenne concernant ces plateformes de distribution. J’ai pu, à titre personnel, présenté un rapport parlementaire sur le sujet qui a été voté à l’unanimité en préparation d’une proposition de loi qui n’a malheureusement pas pu être inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée des députés.

En quoi a pu consister votre action pour le 14eme arrondissement de Paris ?

Dans le cadre de mon travail sur les plateformes de distribution, j’ai pu, à leur plus grande satisfaction, débarrasser les Quatorziens de tous les dark stores de la rue Dumoncel, de la place de Catalogne et du boulevard Brune, qui avaient pu être installés sur la base d’une faille juridique du très ancien PLU de la Ville de Paris. Pour ce faire, j’ai travaillé avec Elisabeth Borne et Olivia Grégoire à la prise d’un décret visant à confirmer que ces fameux dark stores étaient des entrepôts logistiques et non des commerces dont ils n’avaient pas à prendre la place. C’est ce décret qui a entrainé leur fermeture, ce dont je me réjouis. J’ai aussi apporté ma contribution sur d’autres sujets locaux avec ma double-casquette de députée et de conseillère de Paris, notamment sur les plans de circulation de la Porte d’Orléans, de l’avenue Jean Moulin et les grands projets d’aménagement concernant Reille, La Rochefoucauld ou bien Saint-Vincent-de-Paul (qui était le grand combat d’Eric Azière). Autant de sujets sur lesquels j’essaie de faire avancer les choses dans le bon sens en m’appliquant à entretenir les meilleures relations de travail avec les élus de la municipalité parisienne dont je reste bien sûr une opposante mais une opposante toujours très résolument constructive.

Cliquez ici pour le lien vers le site de Maud Gatel, députée de Paris.

Avec Nicolas Mansier (suppléant)

Les Very Good PING (Pernety Inventive News Gags) de BADUS

2ème édition Very Bad Ping – Premier Set

Vingt-cinq ans après la publication des premières planches de la série Vert & Revers, le Pernetien Baptiste Dussart alias BADUS réinvente le tennis de table en bandes dessinées en sortant Very Bad Ping – Premier Set. Nul doute que l’album, qui vient juste d’être réédité, ne fera pas seulement rire les accros d’un sport qui reste assez peu médiatisé malgré les exploits des pongistes français tout récemment sacrés vice-champions du monde par équipe. Nous avons rencontré BADUS au bar-restaurant Le Laurier comme prélude à une fort sympathique plongée dans le très chaleureux univers du ping amateur.

Le long accouchement du projet de deux passionnés de ping

C’est avec une humilité toute bretonne que le brestois BADUS, aujourd’hui quarantenaire, nous conte l’histoire de Very Bad Ping des origines à aujourd’hui. Début 1998 à Brest, deux camarades de club, LAST (déjà au dessin) et LANO (au scénario), créent la série Vert et Revers dont une dizaine de planches sont publiées dans le Journal de Mickey ainsi que dans France Tennis de Table, le magazine de la Fédé, et dans Le Violon Dingue, une revue de bandes dessinées brestoise. Après dix-huit ans (!) de mise en sommeil, le projet d’album renait en avril 2016 à l’occasion des Championnats de France de tennis de table à Brest qui  permettent à BADUS de rencontrer LAST et de lui proposer une dizaine de nouveaux scénarios. “Même si l’ambiance générale et la plupart des personnages d’origine sont réutilisés, les décors, matériels, situations et autres dialogues ont été réactualisés et retravaillés”, nous précise BADUS dont les ancien et nouveaux  personnages forment “la fumeuse équipe de départementale 4 du club de Villemoizy Tennis de Table“. Tous les dessins des presque 50 planches, qui constituent autant de gags revisités ou imaginés par BADUS, sont réalisés par LAST qui participe également au storyboard de ces différentes planches mettant en scène les joyeux Gaston Lagaffe du ping-pong : Jean-Marque Sinque, le bourrin ultra-motivé ; Roland Titaupe, l’intello stratège relou ; Yann Zaka, le flemmard à haut potentiel ; Jérémie Hacotet, le nullos mais gentil ; Bertrand Wog, le vendeur bricolo-geek ; la pimpante Marcelle Leite, copine de Jean-Marc ; et enfin Raoul Plomb, le copain de personne.

BADUS (Baptiste Dussart) avec LAST (Stéphane Larreur)

Plongée dans l’univers des passionnés de ping

Nous n’imaginions pas qu’il pouvait se passer autant de choses autour d’une table de ping-pong. Nous pensions naïvement que le tennis de table, c’était avant tout remettre la balle sur la table (“Les bases”, page 10). Pas du tout ! Le ping, même amateur, c’est beaucoup de technique (“Effet rétro”, page 4 ; “Dans ma bulle”, page 5), du bon matériel aimablement fourni – contre espèces sonnantes et trébuchantes, bien sûr – par Betrand Wog, le vendeur attitré (“Du lourd”, page 15 ; “Shop-Ping”, page 27), mais aussi beaucoup de mental ( “Dans ma bulle”, page 5 ; “Exutoire”, page 34). Et puis, nous découvrons également que, comme au rugby, aucun tournoi de ping ne peut se concevoir sans une digne troisième mi-temps autour du PPVR (Pain-Pâté-Vin rouge) qui est le casse-croûte institutionnel d’après-match (“PPVR”, page 16 ; “Bon appétit”, page 23). Mais le ping ça reste avant tout une passion (“Romantique”, page 3 ; “Fifty-Fifty”, page 21) qui vous dévore au point parfois de vous faire faire des cauchemars (“Shoot’n Pong Ultimate Fight”, page 24) ou bien d’y consacrer toutes vos vacances (“Carpe Diem”, page 45 ; “Plagiste”, page 46). Pourtant, ce sport continue de souffrir d’un déficit d’image (“Son et image”, page 22) et les valeureux pongistes peinent toujours à faire rêver en faisant valoir leurs qualités et leurs exploits sportifs (“Midinette”, page 29). Gageons que BADUS et LAST sauront, tout autant que l’équipe de France par équipe aujourd’hui vice-championne du monde, retourner la tendance avec ce très sympathique album de bandes dessinées qui est leur bébé du début à la fin puisqu’ils en sont les éditeurs autant que les auteurs. Préfacé par Gilles Erb, Président de la Fédération Française de Tennis de Table et par les frères Alexis et Félix Lebrun, respectivement Champion et Vice-Champion de France 2023, il est une plongée humoristique dans l’univers très attachant des pongistes amateurs où les jurons volent autant que les raquettes.

Very Bad Ping – Premier Set (2ème édition) aux Editions Paris-Lambé, 15 euros. Cliquez ici pour commander votre album.

Le Ping Passion

Degré, la cave rock indé du 22 rue des Plantes

C’est le coup de coeur de Pernety 14 en ce début d’année 2024 ! Depuis 11 mois déjà, Sacha Rosenberg fait monter la température du 14ème arrondissement avec Degré, une nouvelle cave indépendante qui va donner un terrible coup de vieux à un gros paquet de ses concurrentes. Un îlot de neuf mètres carrés de liberté et de créativité au 22 rue des Plantes dans le Quartier Pernety : It’s Only Rock’n Roll (But We Like It).

Une cave méga-indépendante

A peine est-on entré dans la boutique qu’on est happé par l’esprit du lieu. Sacha Rosenberg ne le fait pas exprès : il est rock’n roll. L’ancien animateur radio a organisé pendant des années des concerts de groupes de rock français indépendants et est toujours aujourd’hui contributeur de Rock&folk, le magazine rock de référence. C’est cet esprit rock indé qu’il a transposé avec succès dans son petit local en décidant de promouvoir des producteurs exclusivement français et indépendants. “Comme je l’ai fait par le passé en organisant des concerts et comme je continue à le faire en produisant actuellement deux groupes sous mon propre label, mon but est de mettre en avant des créateurs qui ne sont pas soutenus par des grosses structures. Dans ma précédente vie de journaliste rock, j’ai vu des super groupes galérer par manque de soutien financier et donc de moyens pour se faire connaître. L’absence de reconnaissance peut malheureusement parfois conduire à perdre la passion pour ce que l’on fait passionnément.” Ce ne sera pas de la faute de Sacha si les petits producteurs français indépendants de vins, bières et spiritueux finissent par boire la tasse. Sa petite boutique est littéralement tapissée de bouteilles et de canettes multicolores qui reflètent leur très grande et constante créativité. Il va à leur rencontre dans les salons spécialisés ou bien se fait lui-même démarché par tous ceux qui sont à l’affut des ouvertures de caves indépendantes. “Ma sélection est vraiment très restreinte en raison du manque de place dans mon local, nous précise Sacha. Tout est vraiment choisi pour que cela colle à tous les styles. Je fais beaucoup de vins nature, quasiment que ça. Que des vins bio également. Mais mes clients réguliers pourront peut-être se sentir déstabilisés car ils n’y trouveront jamais les mêmes produits. Comme je m’ennuie très vite avec tout et que je commande toujours en petite quantité, le roulement est quasi permanent.” Conservateurs et amateurs d’habitudes un peu plan-plan s’abstenir ! Pour guider mon choix de néophyte en matière de bières, Sacha m’interroge sur mes préférences personnelles. Il y en a dans sa boutique pour tous les goûts selon le niveau d’amertume, le degré en fruits, etc. Une fois lancé, notre caviste est intarissable. Je ne fais définitivement pas le poids pour soutenir son niveau d’expertise sur ses produits dont il connait de surcroit en détails l’histoire du fait de sa proximité avec les producteurs. Mieux vaut passer à autre chose pour ne pas être saoulé avant d’avoir commencé à boire…

Fabricant de gin

Un lieu de convivialité et de rencontres

Mon regard s’attarde sur deux fûts disposés sur une petite table en face de moi. “L’autre particularité de la cave, c’est qu’on est également fabricant d’alcool, me précise Sacha en pointant le doigt vers un petit alambic situé sur le côté du local. Je fabrique mon propre gin à 100% sur place : je pars d’alcool à 96 degrés, je fais mes macérations, je le distille, je rajoute de l’eau et cela fait du gin que je stocke dans ces deux fûts, le gris qui est permanent et qui est fait pour la fête et le fût orange qui est lui plus destiné aux dégustations sur un thème qui change tous les trois mois en fonction des saisons. Cet hiver, je fais un gin au panettone.” Sacha veut faire de son petit local un lieu de rencontres où se croisent pas mal des gens qu’il a cotoyés quand il travaillait dans l’évènementiel. Il enregistre chaque mercredi un podcast à l’occasion de soirées qu’il organise et réserve le jeudi soir aux dégustations. Organiser des fêtes fait définitivement partie de l’ADN de celui qui a toujours gardé un pied dans le rock et quelques concerts ont également lieu le samedi soir. Au fond du local, un coin disquaire témoigne de son amour toujours inassouvi pour la musique rock indépendante : “De même que pour tout ici, on n’y trouve (en disques vinyles) que des groupes français et indépendants. La plupart du temps, j’explique aux gens ce que c’est car il s’agit de jeunes groupes qui ne sont pas encore très connus, comme cheap tin que j’ai produit sous mon propre label. Le principe reste de mettre en avant des jeunes artistes qui ont besoin de ce genre de lieu pour se faire connaître”. Les curieux intrigués par le concept de cave-disquaire pourront constater que Sacha ne se paie pas de mots : il a installé une platine vinyle à laquelle est relié un casque audio pour celles et ceux qui voudraient écouter quelques morceaux des groupes dont il a sélectionné les disques. Car, chez Degré, on déguste aussi la musique ! Cerise sur le gâteau, la cave est également un endroit qui permet à des artistes peintres ou de collage ou bien encore à des jeunes photographes de bénéficier pendant quelques semaines d’un lieu d’exposition. Combien de degrés sont-ils nécessaires pour faire entrer toutes ces disciplines artistiques en fusion ? Vous le saurez en rendant un de ces prochains jours visite à Sacha dans sa cave-bar du 22 rue des Plantes à la lisière de Pernety Village. For those about to rock, we salute you !

Assortiment de vins et de bières
Le 22 rue des Plantes est desservi par l’arrêt de bus “Rue Benard” sur la ligne n° 58.

Paris 14ème underground by Comte de Saint-Germain

Le Comte de Saint-Germain à la recherche des eaux souterraines dans les caves du 14ème…

Pernety 14 a l’honneur de vous présenter cette semaine un homme de très très grande qualité : le Comte de Saint-Germain himself, qui nous a littéralement bluffés en nous faisant découvrir, grâce à deux formidables balades audioguidées, un 14ème arrondissement que nous ne connaissions pas – sur les traces d’Arsène Lupin au dessus des Catacombes, puis autour du parc Montsouris. Suivez le guide, vous ne le regrettez pas et ne l’oublierez pas de sitôt !

Le choix du 14ème caché et secret

Vous le reconnaitrez facilement dans la rue coiffé de son haut de forme. Le Comte de Saint-Germain est un parisien immortel qui habite l’Esprit de Paris, une version imaginaire et théorique de la ville, et qui voyage incognito dans les couloirs du temps depuis 2200 ans. Sa curiosité tous azimuts le fait s’intéresser à tout ce qui bouge ou qui ne bouge pas dans la Ville Lumière qu’il a vue bien changer au cours des siècles. La bonne nouvelle, c’est qu’il a aujourd’hui décidé de nous faire profiter de son immense culture en réalisant des balades audioguidées accessibles à tous sur VoiceMap, et, pour le plus grand bonheur des Quatorziens, de choisir notre arrondissement pour écrire les premiers items d’entre elles. Car M. le Comte, comme tout aristocrate qui se respecte, est un peu excentrique et rebelle. Il aurait trouvé fort “commun” de commencer ses visites guidées de Paris en nous parlant de La Tour Eiffel ou bien du Quartier du Marais où accourent en masse les touristes du monde entier. Son souci est bien plutôt de nous faire découvrir la face cachée des choses, le Paris underground, secret et parfois disparu qui a depuis toujours sa préférence. D’où le 14ème arrondissement. “Comme un symbole, le monument le plus mythique du 14ème, celui que viennent visiter les touristes, n’est pas visible et est situé sous terre”, nous fait observer en riant le Comte pour illustrer sa démarche atypique. La balade intitulée Sur les pas de Lupin, au dessus des catacombes de Paris explore pendant environ une heure la partie nord de l’arrondissement et plaira tout particulièrement à ceux qui sont amateurs de mystères. Elle nous emmène, entre autres parties secrètes et mal connues du 14ème, autour des tunnels publics ou privés des Catacombes, creusés à vingt mètres sous Paris, et qui ont été les lieux du tournage d’un épisode très spécial de la série télévisée Lupin dont le principal interprète est Omar Sy. Ce fil rouge des Catacombes sert de prétexte à une très belle promenade au cours de laquelle le Comte de Saint-Germain nous entretient tout aussi aussi bien de science que de religion, de culture que d’histoire, en passant devant l’hôpital Cochin, le pied de la statue de François Arago, la Ferme de Montsouris ou bien encore la prison de La Santé, pour ne prendre que quelques exemples parmi une foultitude d’autres. La balade fourmille d’anecdotes truculentes et fort intéressantes qui sont très souvent soulignées et mises en valeur par de riches ambiances sonores et effets spéciaux. Littéralement bluffés par cette première performance, et puisque les bons Comtes font les bons amis, il ne nous restait plus qu’à nous laisser guider le weekend suivant par la deuxième balade audio intitulée Autour de Montsouris : eaux secrètes et villages cachés.

Si Paris 14 m’était Comté…

La vérité est que l’on se sent tout petit devant M. le Comte. Nous, qui nous nous efforçons très humblement de faire découvrir les acteurs et les lieux qui font vivre (et rendent beau) le 14ème arrondissement de Paris, avons pris une grosse et mémorable claque à l’écoute de cette deuxième balade audioguidée tant elle est riche d’informations et permet de splendides découvertes. Le Comte l’admet lui-même : “Cette balade est en fait la première que j’ai réalisée et j’ai vraiment voulu tout mettre dedans au risque de la rendre un peu trop dense, un peu comme on le fait lorsqu’on écrit son premier roman. J’étais d’autant plus motivé que le quartier Montsouris est un quartier un peu délaissé et peut-être même mal-aimé car aucune grande gloire ne vient véritablement l’illustrer”. Avec le thème de l’eau comme fil conducteur, la superbe promenade débute au pavillon d’Arcueil et se termine à la cité florale du 13ème arrondissement de Paris. C’est un véritable festival de découvertes dont nous laissons la surprise à tous les Quatorziens qui ne connaitraient pas bien leur arrondissement. Evoquons seulement entre autres le réservoir de Montsouris, le splendide square de Montsouris et la maison de Foujita, l’aqueduc de Lutèce, l’aqueduc Médicis, la maison de Coluche et la Petite Ceinture. La voix du Comte de Saint-Germain, qui se fait parfois légèrement théâtrale, anime très agréablement la promenade tout au long du parcours d’une heure et trente minutes. Le très grand plaisir que nous avons éprouvé à la faire sera-t-il un ferment de motivation suffisant pour que notre gentilhomme renouvelle l’exercice pour chacun des villages qui constituent le 14ème ? Rien n’est moins certain car M. le Comte a aujourd’hui d’autres projets en tête qui ne concernent pas directement notre arrondissement. “Chaque balade audioguidée correspond à un travail en français et en anglais de plusieurs semaines voire plusieurs mois qui est très scrupuleusement contrôlé par VoiceMap au plan technique, nous dit-il. Et j’aimerais aujourd’hui pouvoir me consacrer à un autre thème de promenade dans des quartiers de Paris un peu plus touristiquement fréquentés. Dans quelques années peut-être, je reviendrai dans le 14ème…”. Le meilleur moyen de l’encourager à continuer à enchanter les Quatorziens curieux de leur arrondissement est sans aucun doute de le suivre Sur les pas de Lupin et Autour de Montsouris. Il se dit très touché par les retours positifs qu’il reçoit. Eh oui, ça compte !

Cliquez ici pour accéder au site officiel du Comte de Saint-Germain qui inclut une petite biographie et des explications, ici pour accéder au réseau social où il est le plus actif et ici pour accéder à toutes ses balades sur le site de VoiceMap.

Le Comte de Saint Germain au pied de la statue François Arago