Les étranges désirs de Daisy Le Dez (cliquez ici) sont toujours des ordres. Nous étions malheureusement indisponibles pour le vernissage de sa troisième exposition qui a eu lieu le 8 juin dernier au 68 de la rue des Plantes sur le site de l’hôpital Notre-Dame de Bon Secours. Mais nous n’avons pas résisté un mois plus tard à l’appel du P’tit Café qui accueille jusqu’à la fin du mois d’août vingt quatre de ses nouvelles oeuvres.
Une approche différente de la peinture
Devant un petit café donc (gentiment offert par Daisy), nous reprenons le fil de notre discussion entamée à l’été 2022 à l’occasion de Totémique, sa première exposition à Notre-Dame de Bon Secours. Que s’est-il passé en deux ans ? Plutôt que de parler d’évolution, Daisy préfère parler d’approche différente de la peinture. “J’ai eu une période qui se rapprochait de l’art brut, de l’art singulier, dont je suis en train de sortir, nous dit-elle. Mon travail, qui est aujourd’hui plus peaufiné et plus clair que ce que j’ai pu donner à voir précédemment, sollicite moins l’imagination de ceux qui regardent mes toiles. Je continue malgré tout à toucher un peu à tout car c’est toujours le même désir de liberté qui guide mon pinceau et qui m’aide – tout particulièrement par l’utilisation des couleurs – à sublimer la relative noirceur de mon environnement. Mais mon souhait est aujourd’hui de faire partager aux autres le plaisir que j’ai à peindre”. Les vingt quatre nouvelles toiles que Daisy a sélectionnées pour cette troisième exposition ont été spécialement conçues pour être exposées au P’tit Café dans le but d’en faciliter l’accrochage pensé par Marylène qui est bénévole à la Maison des Thermopyles. Vous avez donc jusqu’à la fin du mois d’août pour venir les contempler en profitant de l’occasion pour déguster les délicieux cookies proposés par toute l’équipe réunie autour de Mickaël. A défaut de cadavres exquis…
“La maison d’en face”, coup de coeur de Pernety 14.
Nos temps teintés d’antiparlementarisme nous ont presque fait oublier à quel point le métier d’élu de la nation pouvait être passionnant et utile. Maud Gatel, en campagne éclair pour sa réélection à la fonction de députée dans la 11ème circonscription de Paris, a bien voulu répondre aux trois questions que nous nous posions avant d’aller accomplir notre devoir de citoyen les dimanches 30 juin et 7 juillet 2024 prochains.
Pourquoi est-il si important de voter pour un représentant du “bloc central” à l’occasion des élections législatives à venir ?
Parce que ni le Nouveau Front Populaire ni le Rassemblement National ne représentent des alternatives crédibles et responsables pour permettre à notre pays de faire face aux nombreux défis qu’il va devoir affronter au premier rang desquels se trouvent la guerre en Ukraine, la lutte contre l’inflation, la crise climatique et la préservation de notre modèle social. Le nouvel élan que nous devons aujourd’hui retrouver ne peut en aucun cas venir des extrêmes dont le seul programme se résume à accentuer les divisions de la société et à dépenser des milliards que nous n’avons pas. La dissolution décidée par le Président de la République a eu au moins ce mérite de dévoiler les cartes des uns et des autres. Personnellement, je suis scandalisée par l’alliance des républicains de gauche pour lesquels j’ai le plus grand respect avec les élus de La France Insoumise sous la coupe desquels ils ont accepté de se placer dès 2022 au sein de la NUPES et aujourd’hui donc dans le cadre du Nouveau Front Populaire. Ce nouveau cartel électoral, qui constitue à mes yeux une véritable faute morale, ne mène qu’à une escalade de promesses démagogiques inefficaces et même contre-productives sur le coût faramineux desquelles les différents partis de gauche s’écharpent aujourd’hui en plus d’être en profond désaccord sur les domaines aussi fondamentaux que la transition écologique et la place du nucléaire ou bien, autre exemple, la défense européenne. Le Rassemblement National dans lequel les authentiques héritiers du gaullisme ne peuvent bien sûr pas se fondre représente une autre impasse et l’on constate aujourd’hui à quel point la perspective d’exercer le pouvoir le fait complétement reculer sur certaines promesses qui ont pu constituer son fonds de commerce électoral dont celle phare du retour à la retraite à 60 ans. Il nous faut aujourd’hui refonder avec les élus français responsables une nouvelle majorité parlementaire, républicaine et pluraliste à l’image de la France, ce qui implique de complètement reconsidérer notre façon de travailler avec celles et ceux à qui nous tendons la main pour construire ensemble et de redéfinir la relation qui lie le parlement et le gouvernement. J’ai pu constater à l’Assemblée nationale que les membres des différents partis pouvaient très bien, sur des sujets d’intérêt général comme, par exemple, celui du financement de la dépendance, arriver à des accords en commission parlementaire avant d’être malheureusement rattrapés au moment du vote par de destructrices et stériles logiques partisanes qu’il nous faut aujourd’hui dépasser comme cela a pu être le cas après-guerre dans le cadre du Conseil national de la Résistance.
Quel bilan tirez-vous de votre mandat de députée ? De quelles réalisations personnelles ou collectives êtes-vous la plus fière et heureuse ?
Je me suis d’abord très engagée dans la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale dont je suis la secrétaire depuis 2022 – tout particulièrement sur l’Ukraine. Je me suis rendue plusieurs fois à Kiev pour évaluer le soutien de la France à ce pays en guerre sur le plan humanitaire, économique et militaire et pour rencontrer mes homologues du parlement ukrainien dans le but d’examiner comment nous pouvions mieux les aider pour faire face à l’agression qu’ils et leurs compatriotes subissent. Je suis également vice-présidente du groupe d’amitié France-Ukraine et j’ai beaucoup accompagné les réfugiés ukrainiens à Paris pour régler leurs problèmes de logement, d’emploi, de garde et de scolarisation des enfants. Je les suis depuis maintenant deux ans tout le long de leur intégration parfaitement réussie et qui a été saluée par Madame Zelenska, première dame d’Ukraine. Certes nous le leur devons. J’ai également travaillé à renforcer la diplomatie parlementaire en portant plusieurs résolutions concernant notamment la reconnaissance de l’Holodomor (famine créée en Ukraine dans les années 30 par les autorités soviétiques) de même que celle du groupe Wagner comme groupe terroriste, et la résolution poussant à l’utilisation des intérêts des actifs russes gelés en Europe pour la reconstruction de l’Ukraine.
Sur un plan plus national et parisien, je me suis beaucoup démenée sur la question des plateformes de quick commerce (activités commerciales de distribution fondée sur la promesse d’une livraison effectuée dans un délai très court) en pointant à la fois la distorsion de concurrence avec nos commerces traditionnels, les dommages urbanistiques et environnementaux occasionnés par ces activités et également leurs impacts sociaux très négatifs puisqu’elles emploient beaucoup de livreurs sans-papiers et littéralement esclavagisés. Si les dark-stores (micro-entrepôts logistiques de distribution) ont aujourd’hui disparu de Paris, certaines plateformes de distribution continuent de prendre à la gorge les restaurateurs qui travaillent avec elles en ne respectant qu’a minima les normes sociales et environnementales applicables. Je mène ce travail et ce combat conjointement avec le parlement européen qui a commencé à élaborer une directive européenne concernant ces plateformes de distribution. J’ai pu, à titre personnel, présenté un rapport parlementaire sur le sujet qui a été voté à l’unanimité en préparation d’une proposition de loi qui n’a malheureusement pas pu être inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée des députés.
En quoi a pu consister votre action pour le 14eme arrondissement de Paris ?
Dans le cadre de mon travail sur les plateformes de distribution, j’ai pu, à leur plus grande satisfaction, débarrasser les Quatorziens de tous les dark stores de la rue Dumoncel, de la place de Catalogne et du boulevard Brune, qui avaient pu être installés sur la base d’une faille juridique du très ancien PLU de la Ville de Paris. Pour ce faire, j’ai travaillé avec Elisabeth Borne et Olivia Grégoire à la prise d’un décret visant à confirmer que ces fameux dark stores étaient des entrepôts logistiques et non des commerces dont ils n’avaient pas à prendre la place. C’est ce décret qui a entrainé leur fermeture, ce dont je me réjouis. J’ai aussi apporté ma contribution sur d’autres sujets locaux avec ma double-casquette de députée et de conseillère de Paris, notamment sur les plans de circulation de la Porte d’Orléans, de l’avenue Jean Moulin et les grands projets d’aménagement concernant Reille, La Rochefoucauld ou bien Saint-Vincent-de-Paul (qui était le grand combat d’Eric Azière). Autant de sujets sur lesquels j’essaie de faire avancer les choses dans le bon sens en m’appliquant à entretenir les meilleures relations de travail avec les élus de la municipalité parisienne dont je reste bien sûr une opposante mais une opposante toujours très résolument constructive.
Cliquez ici pour le lien vers le site de Maud Gatel, députée de Paris.
La plaque “Mauvais Sang” de Jean-François Caillarec (photo C. Degoutte)
Les “artivistes du 14ème” ont encore frappé ! Jean-François Caillarec et Claude Degoutte n’ont eu aucun mal à convaincre la très charmante opticienne de Ouest Optic situé au 23 de la rue de l’Ouest du bien-fondé de leur entreprise visant à illustrer la plaque de rue qui orne la façade de sa boutique. Le 23 rue de l’Ouest, qui est un des seuls immeubles de la rue à avoir survécu à la rénovation immobilière des années 70-80, marque en effet le point de départ de la cultissime séquence du film Mauvais sang réalisé par Léos Carax en 1986 où l’on voit Denis Lavant s’élancer dans une course haletante et enfiévrée le long des palissades de chantier de la rue au son de Modern Love, la non moins cultissime chanson de David Bowie.
Tout comme celle du 54 de la rue du Château, la nouvelle plaque de rue illustrée posée par Jean-François Caillarec est agrémentée d’un site internet explicatif réalisé par Claude Degoutte qui donnera aux curieux toutes les informations utiles pour notamment comprendre le contexte de cet hommage cinématographique in situ (cliquer ici).
Photo C. Degoutte
Rappelons également que dans son livre intitulé “Il était une fois dans (la rue de) l’Ouest”, Gérard Brunschwig raconte l’épopée des habitants de Pernety qui, entre 1973 et 1982, se sont mobilisés contre le projet de rénovation immobilière de leur quartier promis à la démolition. Si cet “héroïque combat collectif de résistance” permit de préserver une soixantaine d’immeubles, très nombreuses furent les destructions de bâtiments dont témoignent notamment les photos de Daniel Chenot. Cette séquence du film Mauvais sang réalisé par Léos Carax au milieu des années 80 immortalise les palissades installées le long de la rue de l’Ouest le temps des travaux de rénovation. D’autres oeuvres de street-art, dont notamment Les expulsés d’Ernest Pignon-Ernest réalisée quelques années plus tôt dans la même rue, ont évoqué cette période marquante de l’histoire du Quartier Pernety.
“Les expulsés” d’Ernest Pignon-Ernest (photo C. Degoutte)Le jour de la pose de la plaque définitive, avec la collab’ de Singular Vintage (photo C. Degoutte)
bad et ses deux nouveaux carreaux (photo C. Degoutte)
Après Jean-François Caillarec, c’est Stéphane Malherbe, alias bad beu, qui remonte le temps pour mettre l’art urbain à l’heure des Années folles de Montparnasse. Avec la complicité de Claude Degoutte, le grand manitou du street art in situ, il rend hommage à la “génération perdue”, ce mouvement d’écrivains américains qui se sont exilés à Paris au début du siècle dernier après avoir participé à la Première Guerre mondiale. Au printemps 1925, la fameuse première rencontre entre Hemingway et Scott Fitzgerald relatée dans Paris est une fête a lieu au Dingo Bar (aujourd’hui Auberge de Venise) situé au 10 rue Delambre à deux pas du Carrefour Vavin (aujourd’hui place Pablo Picasso). bad beu a réalisé deux carreaux pour immortaliser cet évènement littéraire de tout premier ordre.
Naissance d’une amitié critique et affectueuse
Dans Paris est une fête qui est considéré comme l’un de ses chefs-d’oeuvre, Ernest Hemingway raconte ses jeunes années d’écrivain désargenté à Paris dans les années 1920, les Années folles de Montparnasse. Beaucoup de Britanniques et d’Américains de Paris se donnent rendez-vous au Dingo American Bar and Restaurant tenu par Louis Wilson et sa femme au 10 de la rue Delambre. Un jour de désoeuvrement du printemps 1925, alors qu’il s’inflige la compagnie de “quelques individus totalement dépourvus d’intérêt” (!), Hemingway y rencontre Scott Fitzgerald, l’auteur de Gatsby le magnifique et chef de file de la “lost generation”, qui est celui qui lancera sa carrière d’écrivain. C’est le début de la longue “amitié critique et affectueuse” liant les deux géants de la littérature américaine que l’on se devait bien d’immortaliser in situ cent ans plus tard par le moyen d’une oeuvre de street art. Sur la suggestion de Claude Degoutte, bad beu n’a pas hésité à s’y coller en réalisant pas moins de deux carreaux très colorés – qui attendront toutefois un peu avant d’être collés… Le premier dédié à Hemingway a été acquis par le nouveau propriétaire du restaurant qui lui réservera sans doute une place d’honneur au bar (resté d’origine) en ayant bien à l’esprit que le Prix Nobel de Littérature y inventa certains des nombreux cocktails décrits dans ses romans dont le fameux Long Island Iced Tea. Le second dédié à Scott Fitzgerald s’inscrit dans le projet global intitulé “rue des petits carreaux” porté par les deux complices de l’in situ dont l’objectif est de faire connaître aux Parisiens les endroits où vécurent certaines personnalités marquantes en rebaptisant symboliquement les rues de leur nom. Un carreau “Rue Scott” sera donc collé à l’extérieur du restaurant une fois que la peinture y aura été refaite. Courant été 2024 si tout va bien…
Pose du carreau “Rue Scott” le 10 septembre 2024 (photo C. Degoutte)Photo C. Degoutte
Cliquez ici pour accéder au site de l’Auberge de Venise.
Chose promise, chose due ! Jean-François Caillarec a déjà pris les devants de la célébration du centenaire des Années folles de Montparnasse en posant quatre nouvelles plaques de rue illustrées à quelques endroits bien connus des habitants du Quartier curieux d’histoire et de culture. C’est ainsi que la rue Campagne-Première, la place Pablo Picasso et la place Joséphine Baker se sont vues honorées des oeuvres de l’artiste urbain resté fidèle à son souci de diffuser l’art et la culture à destination du plus grand nombre. Petite revue de détail.
Noire et Blanche de Man Ray, rue Campagne-Première
Kiki de Montparnasse est sans doute l’une des figures les plus emblématiques de la très foisonnante époque des Années folles. Fin 1921, elle devient l’amante de Man Ray, le célèbre peintre et photographe américain dont elle sera la muse durant sept ans. Après avoir séjourné à l’hôtel Istria, au 29 rue Campagne-Première, les deux amoureux emménagent dans le bâtiment voisin, au 31 bis. Jean-François Caillarec rend hommage à ce couple mythique des années 20 en apposant à l’angle de la rue Campagne-Première et du boulevard Montparnasse une très belle plaque de rue illustrée par Noire et Blanche de Man Ray, un magnifique portrait photographique réalisé en 1926 représentant Kiki de Montparnasse qui tient près d’elle un masque d’art africain traditionnel.
Photo C. Degoutte
Les Demoiselles d’Avignon, place Pablo Picasso
Combien de Quatorziens connaissent la Place Pablo Picasso ? Mitoyenne des 6ème et 14ème arrondissements, elle correspond à ce que l’on appelait jadis le “Carrefour Vavin” situé à l’angle des boulevards Montparnasse et Raspail. Flanqué des célèbres brasseries du Dôme et de La Rotonde, ce fameux carrefour était le centre névralgique de la très bouillonnante animation artistique et culturelle des Années folles. Il n’y a à vrai dire qu’une seule plaque de rue qui indique l’emplacement de la place Pablo Picasso, et elle est justement située dans le 14ème arrondissement à quelques mètres du Dôme. L’occasion était trop belle et Jean-François Caillarec n’a pas résisté à la tentation de l’illustrer avec une reproduction des Demoiselles d’Avignon, l’une des plus célèbres oeuvres du génial peintre espagnol et qui est considérée comme l’un des tableaux les plus importants de l’histoire de la peinture.
Photo C. Degoutte
Joséphine Baker, place… Joséphine Baker
Egalement située au coeur du Quartier Montparnasse, au croisement de la rue Poinsot, de la rue Jolivet et du boulevard Edgar-Quinet, la place Joséphine Baker a été inaugurée en 2000 pour célébrer la mémoire de la chanteuse et artiste de music-hall entrée au Panthéon il y a trois ans, en même temps qu’était sous-titrée de son nom la toute proche station de métro Gaîté. Jean-François Caillarec ne lésine pas non plus sur les moyens de lui rendre hommage en lui consacrant pas moins de deux plaques de rue illustrées, la première la représentant en compagnie de son célèbre guépard et la seconde en tenue de scène. Toutes ces oeuvres du street artist sont à découvrir à l’occasion de vos balades dans le Quartier dont la richesse culturelle est tellement grande qu’il mériterait en réalité de voir toutes ses plaques de rue revisitées par Jean-François. Ce dernier n’a sans doute pas dit son dernier mot et nous réserve peut-être encore d’autres surprises pour dignement honorer le centenaire des Années folles de Montparnasse.
Alors que la perspective d’une célébration du centenaire des Années folles de Montparnasse ne semble pour l’instant pas susciter l’enthousiasme des foules, l’association Pernety 14 fêtait beaucoup plus modestement le 26 avril dernier le centième article mis en ligne sur le blog de quartier qu’elle anime. Ceci est mon 100 ! a réuni au bar-restaurant Le Laurier une cinquantaine de personnes qui, pour la majorité d’entre elles, avaient bien voulu se prêter au jeu de l’interview-portrait depuis le lancement du site au début de 2017.
Sept ans de bonheur
On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Le président de Pernety 14 n’a pas craint de verser dans l’autosatisfaction en prononçant un discours à sa propre gloire dans le lieu même où s’est déroulée la plupart des interviews qui ont donné matière à la rédaction de portraits ou d’articles de journalisme local. Après les remerciements d’usage à tous les participants, notamment à celles et ceux (Evelyne Bouëtel, Colette Desage, Marie Burgat et Claude Degoutte) qui ont servi d’intermédiaires ou de catalyseurs pour toutes les rencontres qui ont pu déboucher sur des articles, un hommage a été rendu aux interviewés aujourd’hui disparus (Vincent Luccarini, Michel Bülher, Bernard Zitoune, Roland Erguy et Basile Pachkov). “J’ai commencé ce blog il y a sept ans en 2017, a déclaré Yann un peu ému. Ce ne fut pas sept ans de malheur, mais de très grand plaisir. Pendant sept ans, je suis sorti de moi-même pour aller vers les autres, ce qui n’a pas toujours été facile pour quelqu’un de naturellement timide et d’un peu sauvage comme moi. Cela m’a appris que dans la vie c’est la motivation qui fait tout. Je ne me croyais pas capable de faire ce que j’ai fait (aller frapper à la porte des inconnus notamment), et pourtant je l’ai fait ! Cela m’a également permis d’apprendre une foultitude de choses (comment me comporter avec les gens, comment m’adapter à eux, etc.) et d’acquérir une confiance en moi qui m’est aujourd’hui très utile.” Ou comment un chemin de croix peut-il se transformer en un chemin de roses…
Photo-montage E. Bouëtel
Une résurrection par le journalisme local
Non, Yann ne se prend pas pour Jésus… Pourtant, c’est à une véritable résurrection par le journalisme local (que pratiquait feu son Papa) que les Pernetiens ont pu assister ces dernières années. Les natifs du Scorpion, qui sont tous très familiers du cycle de la mort et de la renaissance, ne s’étonneront pas outre mesure de l’avoir vu renaître sous le signe du don de soi puisque la Providence l’a au moins (O-) gratifié de la chance d’être donneur universel de sang. Donner pour recevoir aussi. Car, continue-t-il, “Je me suis rendu compte de l’extrême richesse de notre environnement immédiat et c’est vrai qu’il y a quelque chose d’un peu dérisoire à entreprendre un blog de portraits à mesure que l’on prend conscience qu’il y a une mine d’or dans chaque individu. Mais le faire m’a permis de travailler sur l’humilité et d’approfondir le respect que l’on se doit de manifester vis-à-vis de tous. Je suis en tout cas aujourd’hui complètement convaincu que tous mes voisins ont du talent. Si certains ont pu me reprocher d’écrire des articles un peu trop bienveillants, voire même “complaisants”, je peux vous assurer que c’est toujours avec le même enthousiasme que j’ai rencontré les personnes à qui j’ai consacré mon temps. Peut-être que j’en fais parfois un peu trop car cela fait partie de ma personnalité, mais c’est toujours avec la même sincérité que j’ai cherché à extraire le meilleur de chacun.” Cette activité lui aura aussi permis de pratiquer le travail en équipe, notamment avec Jean-François Caillarec et Claude Degoutte pour former la dream team des “artivistes du 14ème”. “Travailler en équipe n’est jamais facile, surtout quand on a une forte personnalité, parce qu’on ne peut évidemment jamais être d’accord sur tout”, témoigne le président de Pernety 14. L’intrépide reporter de quartier envisage aujourd’hui de mettre la pédale douce sur le journalisme local car l’enthousiasme du départ s’est un peu émoussé et parce qu’il ne voudrait surtout pas commencer à lasser son public. Le blog restera probablement ouvert mais sans être alimenté d’articles – sauf coups de cœur (ou de sang) incontrôlables. Ainsi soit-il.
La prochaine réunion plénière du Conseil de Quartier Montparnasse-Raspail commencera demain mardi 27 février à 19 heures (*) par une évocation de ce en quoi pourrait consister la célébration du centenaire des Années folles de Montparnasse. Deux Quatorziens déjà très actifs sur le sujet proposeront à l’assistance en guise de mise en bouche la pose dès cette année de plusieurs plaques de rue illustrées rendant hommage à quelques gloires qui hantèrent le Quartier Montparnasse il y a cent ans. Voici un avant-goût de cette amorce de célébration à laquelle tous les habitants du Quartier sont conviés.
Un centenaire à célébrer dignement par tous les Quatorziens
Nombreux sont les initiés qui ont en réalité déjà anticipé les évènements à venir qu’il reste à organiser. Plusieurs maisons d’édition du 14ème arrondissement et d’ailleurs ont sorti de très beaux livres sur le Montparnasse des Années Folles qui était il y a un siècle la capitale artistique et culturelle du monde. Ainsi d’Albin Michel, la maison d’édition de la rue Huyghens, qui a publié en novembre 2022 la monumentale étude de Mathyeu Le Bal intitulée Montparnasse, quand Paris éclairait le monde. Plus récemment, les éditions Séguier ont entrepris de publier sous le titre Bandes de Génies, Mémoires du Montparnasse des Années folles la traduction des mémoires de Robert McAlmon, un romancier, poète et éditeur américain qui s’est installé à Paris en 1921. En vérité, les livres sur Montparnasse envahissent chaque jour les librairies, les musées, les centres d’art, chaque auteur se concentrant sur une petite spécificité de ce quartier sans limites. C’est pourquoi il y a sans nul doute matière à organiser dans les mois ou années à venir avec la Mairie de Paris un très beau salon du livre réunissant tout ou partie des auteurs et éditeurs qui ont consacré leur(s) ouvrage(s) à un quartier dont l’histoire n’aura jamais fini de se révéler. Une autre manière de revivre cette époque peut consister à visionner l’un des nombreux films qui la célèbrent comme, par exemples, Montparnasse 19 de Jacques Becker (1958), Modigliani de Mick Davis (2004) ou encore l’un des deux films de la dernière décennie consacrés à Kiki de Montparnasse. L’endroit idéal pour la projection de ces films serait alors évidemment le cinéma d’art et essai des 7 Parnassiens situé à deux pas du Carrefour Vavin qui était le centre névralgique de la bouillonnante animation artistique et culturelle de l’époque. Pour faire le lien avec les artistes d’aujourd’hui, on pourrait également, par exemple, envisager la possibilité de fresques commémoratives réalisées par les artistes-peintres du Marché de la Création Edgar Quinet dont l’ancêtre est le Marché aux navets. Tout cela reste bien sûr à déterminer et à organiser avec l’accord et le concours des autorités municipales et des associations parties prenantes. Pour l’heure et pour amorcer les évènements à venir, l’artiste urbain du 14ème arrondissement Jean-François Caillarec propose de continuer sur le boulevard Montparnasse son très beau travail de pose de plaques de rue illustrées rendant hommage à celles et ceux qui sont restés dans la mémoire collective des figures emblématiques des Années Folles : Kiki de Montparnasse photographiée par Man Ray rue Campagne Première, Joséphine Baker au n° 94 du boulevard Montparnasse, Pablo Picasso au Carrefour Vavin rebaptisé place Pablo Picasso, et peut-être d’autres encore ? Nous vous invitons très vivement à venir participer à la réunion plénière du Conseil de Quartier Montparnasse-Raspail de ce mardi soir pour en accentuer plus encore le caractère interactif et participatif et contribuer dès à présent à la préparation de la célébration d’un centenaire qui pourrait être une formidable fête. Paris n’est-elle pas une fête ?
(*) La réunion plénière du Conseil de Quartier Montparnasse-Raspail du mardi 27 février 2024 se tiendra à l’école élémentaire publique du 24 rue Delambre entre 19 et 21 heures.
Vingt-cinq ans après la publication des premières planches de la série Vert & Revers, le Pernetien Baptiste Dussart alias BADUS réinvente le tennis de table en bandes dessinées en sortant Very Bad Ping – Premier Set. Nul doute que l’album, qui vient juste d’être réédité, ne fera pas seulement rire les accros d’un sport qui reste assez peu médiatisé malgré les exploits des pongistes français tout récemment sacrés vice-champions du monde par équipe. Nous avons rencontré BADUS au bar-restaurant Le Laurier comme prélude à une fort sympathique plongée dans le très chaleureux univers du ping amateur.
Le long accouchement du projet de deux passionnés de ping
C’est avec une humilité toute bretonne que le brestois BADUS, aujourd’hui quarantenaire, nous conte l’histoire de Very Bad Ping des origines à aujourd’hui. Début 1998 à Brest, deux camarades de club, LAST (déjà au dessin) et LANO (au scénario), créent la série Vert et Revers dont une dizaine de planches sont publiées dans le Journal de Mickey ainsi que dans France Tennis de Table, le magazine de la Fédé, et dans Le Violon Dingue, une revue de bandes dessinées brestoise. Après dix-huit ans (!) de mise en sommeil, le projet d’album renait en avril 2016 à l’occasion des Championnats de France de tennis de table à Brest qui permettent à BADUS de rencontrer LAST et de lui proposer une dizaine de nouveaux scénarios. “Même si l’ambiance générale et la plupart des personnages d’origine sont réutilisés, les décors, matériels, situations et autres dialogues ont été réactualisés et retravaillés”, nous précise BADUS dont les ancien et nouveaux personnages forment “la fumeuse équipe de départementale 4 du club de Villemoizy Tennis de Table“. Tous les dessins des presque 50 planches, qui constituent autant de gags revisités ou imaginés par BADUS, sont réalisés par LAST qui participe également au storyboard de ces différentes planches mettant en scène les joyeux Gaston Lagaffe du ping-pong : Jean-Marque Sinque, le bourrin ultra-motivé ; Roland Titaupe, l’intello stratège relou ; Yann Zaka, le flemmard à haut potentiel ; Jérémie Hacotet, le nullos mais gentil ; Bertrand Wog, le vendeur bricolo-geek ; la pimpante Marcelle Leite, copine de Jean-Marc ; et enfin Raoul Plomb, le copain de personne.
BADUS (Baptiste Dussart) avec LAST (Stéphane Larreur)
Plongée dans l’univers des passionnés de ping
Nous n’imaginions pas qu’il pouvait se passer autant de choses autour d’une table de ping-pong. Nous pensions naïvement que le tennis de table, c’était avant tout remettre la balle sur la table (“Les bases”, page 10). Pas du tout ! Le ping, même amateur, c’est beaucoup de technique (“Effet rétro”, page 4 ; “Dans ma bulle”, page 5), du bon matériel aimablement fourni – contre espèces sonnantes et trébuchantes, bien sûr – par Betrand Wog, le vendeur attitré (“Du lourd”, page 15 ; “Shop-Ping”, page 27), mais aussi beaucoup de mental ( “Dans ma bulle”, page 5 ; “Exutoire”, page 34). Et puis, nous découvrons également que, comme au rugby, aucun tournoi de ping ne peut se concevoir sans une digne troisième mi-temps autour du PPVR (Pain-Pâté-Vin rouge) qui est le casse-croûte institutionnel d’après-match (“PPVR”, page 16 ; “Bon appétit”, page 23). Mais le ping ça reste avant tout une passion (“Romantique”, page 3 ; “Fifty-Fifty”, page 21) qui vous dévore au point parfois de vous faire faire des cauchemars (“Shoot’n Pong Ultimate Fight”, page 24) ou bien d’y consacrer toutes vos vacances (“Carpe Diem”, page 45 ; “Plagiste”, page 46). Pourtant, ce sport continue de souffrir d’un déficit d’image (“Son et image”, page 22) et les valeureux pongistes peinent toujours à faire rêver en faisant valoir leurs qualités et leurs exploits sportifs (“Midinette”, page 29). Gageons que BADUS et LAST sauront, tout autant que l’équipe de France par équipe aujourd’hui vice-championne du monde, retourner la tendance avec ce très sympathique album de bandes dessinées qui est leur bébé du début à la fin puisqu’ils en sont les éditeurs autant que les auteurs. Préfacé par Gilles Erb, Président de la Fédération Française de Tennis de Table et par les frères Alexis et Félix Lebrun, respectivement Champion et Vice-Champion de France 2023, il est une plongée humoristique dans l’univers très attachant des pongistes amateurs où les jurons volent autant que les raquettes.
Very Bad Ping – Premier Set (2ème édition) aux Editions Paris-Lambé, 15 euros. Cliquez ici pour commander votre album.
C’est le coup de coeur de Pernety 14 en ce début d’année 2024 ! Depuis 11 mois déjà, Sacha Rosenberg fait monter la température du 14ème arrondissement avec Degré, une nouvelle cave indépendante qui va donner un terrible coup de vieux à un gros paquet de ses concurrentes. Un îlot de neuf mètres carrés de liberté et de créativité au 22 rue des Plantes dans le Quartier Pernety : It’s Only Rock’n Roll (But We Like It).
Une cave méga-indépendante
A peine est-on entré dans la boutique qu’on est happé par l’esprit du lieu. Sacha Rosenberg ne le fait pas exprès : il est rock’n roll. L’ancien animateur radio a organisé pendant des années des concerts de groupes de rock français indépendants et est toujours aujourd’hui contributeur de Rock&folk, le magazine rock de référence. C’est cet esprit rock indé qu’il a transposé avec succès dans son petit local en décidant de promouvoir des producteurs exclusivement français et indépendants. “Comme je l’ai fait par le passé en organisant des concerts et comme je continue à le faire en produisant actuellement deux groupes sous mon propre label, mon but est de mettre en avant des créateurs qui ne sont pas soutenus par des grosses structures. Dans ma précédente vie de journaliste rock, j’ai vu des super groupes galérer par manque de soutien financier et donc de moyens pour se faire connaître. L’absence de reconnaissance peut malheureusement parfois conduire à perdre la passion pour ce que l’on fait passionnément.” Ce ne sera pas de la faute de Sacha si les petits producteurs français indépendants de vins, bières et spiritueux finissent par boire la tasse. Sa petite boutique est littéralement tapissée de bouteilles et de canettes multicolores qui reflètent leur très grande et constante créativité. Il va à leur rencontre dans les salons spécialisés ou bien se fait lui-même démarché par tous ceux qui sont à l’affut des ouvertures de caves indépendantes. “Ma sélection est vraiment très restreinte en raison du manque de place dans mon local, nous précise Sacha. Tout est vraiment choisi pour que cela colle à tous les styles. Je fais beaucoup de vins nature, quasiment que ça. Que des vins bio également. Mais mes clients réguliers pourront peut-être se sentir déstabilisés car ils n’y trouveront jamais les mêmes produits. Comme je m’ennuie très vite avec tout et que je commande toujours en petite quantité, le roulement est quasi permanent.” Conservateurs et amateurs d’habitudes un peu plan-plan s’abstenir ! Pour guider mon choix de néophyte en matière de bières, Sacha m’interroge sur mes préférences personnelles. Il y en a dans sa boutique pour tous les goûts selon le niveau d’amertume, le degré en fruits, etc. Une fois lancé, notre caviste est intarissable. Je ne fais définitivement pas le poids pour soutenir son niveau d’expertise sur ses produits dont il connait de surcroit en détails l’histoire du fait de sa proximité avec les producteurs. Mieux vaut passer à autre chose pour ne pas être saoulé avant d’avoir commencé à boire…
Fabricant de gin
Un lieu de convivialité et de rencontres
Mon regard s’attarde sur deux fûts disposés sur une petite table en face de moi. “L’autre particularité de la cave, c’est qu’on est également fabricant d’alcool, me précise Sacha en pointant le doigt vers un petit alambic situé sur le côté du local. Je fabrique mon propre gin à 100% sur place : je pars d’alcool à 96 degrés, je fais mes macérations, je le distille, je rajoute de l’eau et cela fait du gin que je stocke dans ces deux fûts, le gris qui est permanent et qui est fait pour la fête et le fût orange qui est lui plus destiné aux dégustations sur un thème qui change tous les trois mois en fonction des saisons. Cet hiver, je fais un gin au panettone.” Sacha veut faire de son petit local un lieu de rencontres où se croisent pas mal des gens qu’il a cotoyés quand il travaillait dans l’évènementiel. Il enregistre chaque mercredi un podcast à l’occasion de soirées qu’il organise et réserve le jeudi soir aux dégustations. Organiser des fêtes fait définitivement partie de l’ADN de celui qui a toujours gardé un pied dans le rock et quelques concerts ont également lieu le samedi soir. Au fond du local, un coin disquaire témoigne de son amour toujours inassouvi pour la musique rock indépendante : “De même que pour tout ici, on n’y trouve (en disques vinyles) que des groupes français et indépendants. La plupart du temps, j’explique aux gens ce que c’est car il s’agit de jeunes groupes qui ne sont pas encore très connus, comme cheap tin que j’ai produit sous mon propre label. Le principe reste de mettre en avant des jeunes artistes qui ont besoin de ce genre de lieu pour se faire connaître”. Les curieux intrigués par le concept de cave-disquaire pourront constater que Sacha ne se paie pas de mots : il a installé une platine vinyle à laquelle est relié un casque audio pour celles et ceux qui voudraient écouter quelques morceaux des groupes dont il a sélectionné les disques. Car, chez Degré, on déguste aussi la musique ! Cerise sur le gâteau, la cave est également un endroit qui permet à des artistes peintres ou de collage ou bien encore à des jeunes photographes de bénéficier pendant quelques semaines d’un lieu d’exposition. Combien de degrés sont-ils nécessaires pour faire entrer toutes ces disciplines artistiques en fusion ? Vous le saurez en rendant un de ces prochains jours visite à Sacha dans sa cave-bar du 22 rue des Plantes à la lisière de Pernety Village. For those about to rock, we salute you !
Assortiment de vins et de bièresLe 22 rue des Plantes est desservi par l’arrêt de bus “Rue Benard” sur la ligne n° 58.
Hélisenne Lestringant a perdu son fil. Saurez-vous l’aider à le retrouver demain mercredi 20 décembre au bar-restaurant Le Laurier à partir de 19h30 ? Après Filles de Personne, également créé au Laurier par Serge Sandor en 2022, la tonitruante actrice vous fera part, dans Gueule d’égarée, de considérations sur l’amour que son personnage continue à allégrement chercheravec Pierre Paul Jacques sur Tinder. Gare à tous ceux qui lui poseront un lapin !
Le défi du théâtre dans les bars
Vous serez donc au rendez-vous l’un ou l’autre de ces deux prochains mercredis soirs au Laurier et bien prévenus quand vous verrez débarquer notre sympathique Gueule d’égarée qui tourne au Cuba Libre (rhum-coca) avant de briser la glace avec ses proies potentielles. C’est Pierre qu’elle est venue “pécho” cette fois-ci. Donc moi, donc vous si vous avez choisi ce pseudo sur Tinder. Les habitués des sites de rencontres savent bien que le premier danger qui les guette lorsqu’ils ont enfin convenu d’un date est de n’avoir absolument rien à dire à leur vis-à-vis. Aucun risque avec Hélisenne dont la tête est encore farcie des souvenirs de sa vie de couple passée avec Paul qu’elle continue de tendrement appeler “mon petit clown”. Nous n’en dévoilerons pas plus du texte de Serge Sandor qui confortera sans doute toutes celles et tous ceux qui ont choisi le célibat pour ne pas avoir à épuiser les charmes de la vie à deux… Le théâtre dans les bars, à mi-chemin du théâtre de rue et du théâtre sur scène, est un défi que relèvent avec brio Hélisenne et Serge qui n’en sont pas à leur coup d’essai au Laurier. “C’est vraiment une forme de théâtre très sportive, nous confirme Hélisenne. Et un véritable numéro de funambule qui fait feu de tout bois car l’une des difficultés est de ne pas perdre la trame quelle que soit la réaction du public que je provoque et sollicite en permanence.” La performance de l’actrice, qui se déroule en présence du metteur en scène, dure un peu moins d’une heure dans la grande salle du restaurant. Louis, le patron, est ravi. Les Pernétiens un peu curieux n’hésiteront pas une seule seconde à venir saluer sa prise de risques en assistant demain soir à la quatrième représentation de Gueule d’égarée pour enfin passer une soirée au restau qui a de la gueule !
Théâtre dans les bars – Gueule d’égarée de Serge Sandor avec Hélisenne Lestringant – Mercredis 13 et 20 décembre à 19h30 – Entrée libre au chapeau – Le Laurier, 2 rue Pernety / 24 rue Didot, Paris 14ème – Réservation au 01 45 42 79 35.
Hélisenne Lestringant et Serge Sandor au “Laurier”